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 l'enfer, c'est les autres. (hell)

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Lydia Meyrick

‹ MESSAGES : 99
‹ DATE D'ARRIVÉE : 01/08/2015
‹ DOUBLE-COMPTE : Sainte Jehanne.
‹ L'ENDROIT : les enfers.

EVIL SPIRITS IN HEAVENLY PLACES

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MessageSujet: l'enfer, c'est les autres. (hell)   l'enfer, c'est les autres. (hell) EmptyDim 16 Aoû - 21:21

L'enfer, c'est les autres.

On pense que quelque chose ne va pas. Tout commence par là, constamment. Sans que les comportements s'avèrent être dangereux, la norme s'inquiète toujours de la singularité. Elle n'arrive pas à l'apprécier, à comprendre ce qu'elle lui reproche ou ce qu'elle pourrait lui apporter. La norme craint la singularité, elle cherche à la détruire. On voudrait que tu parles à notre Hell. Secrètement et sans jamais oser poser la question, Lydia s'est toujours demandée de quel prénom Hell pouvait bien être le diminutif, s'il en était un et s'il ne s'agissait pas seulement de l'expression d'une quelconque passion luciférienne. Lydia ignore tout de cette enfant à l'apparence pure. Les cheveux clairs, la peau claire, les yeux clairs. Elle aurait pu irradier, parmi eux, la petite Mayfair, mais il en est rien. Son regard ne pétille pas et ses lèvres semblent cousues. Sauf leur nom et l'histoire de leur grande famille, l’aînée des sœurs Meyrick ignore tout de ces personnages qui s'animent dans son salon lors des grands repas. Il faut bien avouer qu'elle n'a jamais eu la curiosité de vouloir en savoir plus, aussi.

La jeune diplômée en psychologie n'a même pas encore fêté ses trente ans quand les parents s'adressent à elle pour lui demander conseil. Ils ont la fortune pour se payer les meilleurs spécialistes de l'esprit mais c'est vers elle qu'ils ont décidé de se tourner. Certaines notions de bon sens doivent encore leur échapper mais Lydia se contente de hocher poliment la tête, de jouer l’intéressée et de proposer un de ses jours de congé pour rencontrer leur petite fille. Ils semblent satisfaits et se sentent obligés d'ajouter qu'ils ont grandement confiance en elle et en son talent, qu'ils savent que les Meyrick ne lésinent pas sur le travail, qu'ils sont perfectionnistes. Que personne ne doit savoir que la famille des grands Mayfair consulte un psychologue pour leur enfant chérie, disent-ils. Ils le disent tous quand d'autres les fixent.

La pièce n'est pas assez aménagée pour prétendre que c'est un bureau. Lydia n'a d'ailleurs pas assez de clients pour prétendre avoir réussi à lancer son propre cabinet. Ici, elle se contente seulement d'accueillir des personnes qui voudraient s'éloigner de ces hôpitaux ou de ces lieux de regroupement sordides pour individus brisés. Et pour ça, ils n'ont besoin que de quatre murs, d'une porte et de deux chaises. Sans s’inquiéter du manque de fioriture, c'est là qu'elle décide de recevoir la jeune adolescente. Elles n'ont pas besoin d'être entourées de leurs richesses accoutumées pour se sentir à l'aise, seulement d'une présence intéressée, pour l'une, et d'une participation plus ou moins active, pour l'autre. Rien ne doit être superficiel. C'est là que les humains se sentent le plus en confiance.

« Bonjour, Hell. » Lance-t-elle dans un sourire retenu en avançant sa main vers elle. Pour son âge, la jeune fille est déjà grande, déjà ennuyée. Peut-être se méfie-t-elle des gens de son espèce, comme la plupart des personnes à qui l'ont conseille une aide. « Tes parents m'ont demandé de te recevoir pour que l'on puisse parler ensemble. » Commence la psychologue en invitant sa patiente à prendre place sur l'un des deux sièges. « Il semblerait que quelque chose, chez toi, les inquiète au point de penser que consulter un psychologue serait une bonne idée. » qu'elle explique sans s’inquiéter des réactions. « Es-tu d'accord avec cette démarche ? » Lydia passe son carnet sous son bras pour pouvoir croiser ses mains sur ses genoux. « Et même si tu estimes que les raisons de tes parents ne sont pas assez bonnes, que tu n'as pas de problème, nous pouvons tout de même maintenir nos rendez-vous. Nous n'avons pas besoin de nous sentir 'fou' pour ressentir l'envie de parler et d'être écouté, sauf si tu préfères le faire avec quelqu'un d'autre, bien entendu. Je pourrai trouver une excuse pour tes parents. »
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