Azélya de son vrai prénom Nina vu le jour en 1940, soit un an après le début de la seconde guerre. Issue de l'amour de Robert Jaden Snow et de Alliana Sarah Snow, née Rosen, elle fut le plus beau bébé de toute la Géorgie. Son enfance fut joyeuse et paisible. À l'opposée de sa jeune soeur, Azelya que sa mère venait de mettre au monde, elle fut une enfant calme et exemplaire. Sa mère, les élevait seuls, priant tous les soirs pour que son mari revienne du front.
Hélas, la mère d'Alliana décéda suite à un arrêt cardiaque. La petite famille due donc s'installer en Louisiane, dans les bayous de la Nouvelle-Orléans, pour s'occuper du père de cette dernière.

Ce qui devait être temporaire se transforma en du permanent. Le vieil homme fou de chagrin, perdait petit à petit la tête. Quant à Alliana, elle ne pouvait tourner le dos à son père alors, qu'elle venait de perdre sa mère. Ce fut donc dans le climat étouffant et de la faune luxuriante de la Louisiane ou Nina et Azelya grandit. Azelya, la cadette, était une boule d'énergie qui demandait constamment de l'attention. Mais le temps passa et elle commença à calquer son comportement sur celui de son ainée. Très vite, Azelya mit Nina sur un piédestal. Et ce qui était innocent devient malheureusement malsain. Leur père des deux filles ne revient jamais de la guerre, ce qui continua d'anéantir leur mère. Et le père de cette dernière ne prit pas plus de temps pour trépasser à son tour. Ils ne restaient donc plus que les femmes de la famille : Alliana, Nina et Azelya.

Nina, qui avait bien grandit depuis tout ce temps, avait commencé peu à peu à ce rebeller. Mais, sa mère n'ayant plus la force de se battre, préféra se noyer dans l'alcool pour surmonter ce qu'était désormais sa vie. L'ainée voulant juste attirée l'attention de sa mère, compris que cette dernière ne l'était plus. La femme joyeuse et chaleureuse était un définitivement partie, le jour ou un homme de l'armée était venu sur le seuil de la petite véranda pour leur remettre le fameux drapeau des États-Unis d'Amérique. Alors, elle s'en fit une raison et décida de vivre sa vie comme elle l'entendait.

Elle essaya vainement de faire vivre elle, sa sœur et sa mère sur la maigre pension que l'état leur reversait chaque mois. Cependant, ce n'était pas assez donc très vite, elle dut trouver un petit travail.

C'est là qu'elle le vit pour la première fois.  

À l'époque, la ségrégation fessait encore rage, pourtant Nina n'avait aucun scrupule à pousser la porte de ce club ou une odeur de tabac froid y régnait. Et si au début, elle était là pour demander un simple boulot de femme de ménage, Nina oublia très vite la raison de sa venue.


Devant elle, elle voyait des hommes et des femmes, noirs ou blancs,  danser sur le rythme endiablé d'une chanson, chanté par un homme aveugle. Bien sûr, elle avait déjà écouté de la pop ou bien du gospel ou encore de la soul. Mais, ce qui parvenait à ses oreilles n'étaient en rien de semblable à ce qu'elle avait entendu auparavant. Son cœur battait la chamade, envahit par l'adrénaline. Son sang pulsait contre ses doigts et son corps se fessait fébrile.
Émerveillée par la musique, par l'ambiance ou encore par l'accueil de ceux qui étaient constamment lynchés, Nina passa la plus belle soirée de sa vie. Passant de bras en bras, elle dansa et rigola sur les musiques de plus en plus rythmée, de plus en plus passionnée, de plus en plus sexuelle.
Elle n'avait pas bu encore une seule goutte d'alcool qu'elle était euphorique, ayant légèrement le tournis, un sourire béant scotché sur son visage fin. Mais la jeune fille n'ayant aucunement l'habitude de se trémoussait pendant des heures, décida de laisser d'autres personnes profitaient de la piste de danse.

Elle commanda un verre d'eau au bar qu'on lui servis directement, mais une voix aux intonations malicieuse l'empêcha de boire le breuvage rafraîchissant.

« Une jeune femme telle que vous ne devrez pas se contenter d'un simple verre d'eau. Puis-je avoir l'honneur de vous offrir ce qui vous ferait plaisir ? »

Elle tourna la tête et tomba sur des yeux noisette arborant une incroyable palette de marron et vert. Jusqu'à ce jour, Nina n'aurait jamais cru qu'il y avait autant de nuance que cela. Une lueur taquine traversait ses pupilles quand Nina voulut prononcer le début de sa phrase. Ses lèvres se retroussèrent en un rictus innocent et il reprit la parole.

« Aurais-tu perdu ta langue, jolie créature ? »

Ses yeux, qui n'avaient pas perdu cette lueur, contraster harmonieusement avec sa peau albâtre. Quelques grains de beauté la parsemaient finement. Il s'approcha subtilement, mais, juste assez pour qu'elle se retrouve soudainement gênez par cette soudaine proximité. Le rouge lui vient aux joues et il rigola doucement de son malaise. Il héla le serveur et lui demanda un verre de whisky et un verre de schnaps à la pêche.

« Alors, jolie créature, vas-tu au moins me dire comment tu t'appelles ? »

Le serveur vient avec la commande et Nina prit son verre pour se donner une certaine contenance. Elle but une petite gorgée et ce surpris à aimer le goût. Elle céda alors et, fini par lui répondre.

« Je m'appelle Nina. »

Avec un grand sourire, il fit une grande courbette et prit délicatement sa main dans la sienne avant de lui déposer un baiser.

« Enchantée, Nina. »

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Malgré le génie musical de cet homme qui lui avait fait découvrir toutes les facettes de la béatitude, elle ne retourna pas danser ce soir-là. Elle resta longtemps, très longtemps avec ce mystérieux inconnu. Elle se savait inconsciente de narrer sa vie et lui expliquer son opinion sur tel sujet à un parfait étranger. Pourtant, près de lui, elle avait l'étrange impression d'être en sécurité. Elle se sentait parfaitement bien, comme si elle le connaissait depuis toujours. Et quand elle lui demanda, à son tour de se présenter, il eut encore ce petit rictus. Celui qui commençait déjà à la faire fondre de l'intérieur. Il lui dit alors, que si elle tenait à le savoir, elle reviendrait le lendemain.

C'est ce qu'elle fit. Nuit après nuit, elle vient dans ce club ou la musique était salvatrice et ou ont vous acceptiez telle que vous étiez. Et nuit après nuit, il était là et semblait l'attendre. Il se nommait Noah, Noah Anderson. Il était garagiste dans un petit concessionnaire et propriétaire d'une petite maison dans le bayou également. Dès fois, il ne fessait que danser. D'autre soir, on pouvait les voir discuter dans un recoin du bar.

Le soir, il la raccompagnait jusqu'au perron de sa maison. Au bout du sixième, à sa grande surprise, Nina l'embrassa. Elle ne savait pas si c'était l'ivresse qui parcourrait son corps ou bien si elle avait eu un élan de courage, mais, quand Noah l'approcha de son torse pour mieux répondre au baiser, elle fut aux anges.

Nina avait bien également connu d'autre homme dans sa vie. Elle n'avait pas été jusqu'au bout des choses parce qu'elle n'avait ressenti de réels sentiments voulant se préserver pour le bon. Et Noah semblait être celui-ci, du moins elle l'aimait sincèrement. Et il l'aimait aussi, elle n'en doutait pas. La manière dont il la regardait, dont il la touchait ou encore l'embrasser. Cette habitude systématique qu'il avait de l'appeler « jolie créature ». Non, elle n'avait aucun doute sur les sentiments du jeune homme. Cela se renforça quand ce dernier prit les devant et lui demanda de l'épouser, elle crut vivre un rêve.

Pour elle, cela semblait être utopique et pourtant, elle le vivait. C'était brumeux, mais, elle se rappelait avoir vu sa mère pleurer de joie, ce qui changeait de l'habitude. Sa sœur l'a félicité chaudement et, même le vieux Sam, le serveur du bar où elle était entrée le soir de la fameuse rencontre, avait fait une petite grimace et bougonnait quelque chose dans sa barbe. Ce qui pour lui, revenait à de vraies félicitations. Ce fut sans doute le jour le plus heureux de Nina. Elle qui n'avait jamais aspiré à grande chose-ci ce n'est,  faire vivre sa famille. Elle n'avait pas eu la prétention de demander à chaque prière qu'elle fessait au seigneur quelque chose de particulier. Et pourtant, il lui avait tant donné, malgré les débuts chaotiques qu'était sa vie, elle avait l'impression que Dieu lui avait tant accordée. Mais pourquoi lui avoir autant accordé pour tout reprendre d'un coup.

Pourquoi être aussi cruel que cela.

Azelya avait un jour dit à sa grande sœur, que la race humaine n'était rien d'autre que les jouets du créateur et du malin et qu'il ne fallait pas s'étonner si la vie semblait si brutal. Sur le moment, elle lui avait demandé de retirer ses paroles. Mais, par la suite après l'incident, elle y songea à ces paroles qui l'avaient tous d'abord choqué pour ce nicher dans un recoin de sa tête et ne plus en sortir.

Ils n'avaient pas été encore mariée, mais, Noah lui demanda de venir s'installer avec lui, dans sa petite maison de trois pièces. Nina, encore une fois ravie, acquiesça la tête. Elle avait fini par travailler au club, ou le vieux Sam la prenait à temps partiel. Elle fessait le service du week-end ou la demande était bien plus grande qu'en semaine. Elle rentrait souvent tard et elle se précipitait toujours sur le point des pieds après une douche dans la chambre, avant de se glisser dans le lit et par la même occasion, les bras de son cher et tendre qui roupillait.

Cependant, un soir, après un service des plus éprouvant, elle fut surprise de constater du bruit dans la chambre. Intriguée, elle se rendit jusqu'à la chambre à coucher et ouvrit la porte.

Son cœur manqua un battement, puis un deuxième. Au bout du troisième, elle s'appuya au mur, s'obligeant à respirer. Pourtant, son corps refusait de lui répondre, comme si c'est poumon ne voulait plus de cet air. Comme si c'est yeux ne voulaient pas se fermer, se régalant de cette vue malsaine et incompréhensible se déroulant devant ses yeux.

Allongé sur le dos et les yeux recouverts d'un bandeau, Noah soupirait de bien-être à chaque coup de reins. Ses mains, attrapées furieusement le bassin de la jeune femme pour accélérer le mouvement, le fessant gémir un peu plus. Oh, si seulement cela avait été une banale histoire de tromperie, Nina aurait pu s'en remettre.

Hélas, c'était bien plus déroutant que cela. Car il s'avérait que techniquement, son fiancé ne le tromper pas puisque que celle qui roulait des hanches donnent satisfaction à Noah, n'était autre qu'elle-même. Les mêmes yeux, même nez, même bouche. Leur visage était identique et ce fut la goutte d'eau pour Nina qui ne put s'empêcher de suffoquer.

C'est alors que son sosie tourna la tête vers elle et, lui adressa un sourire diabolique. Puis elle comprit, pas tout de suite, mais compris quand elle vit la tache de naissance que sa jumelle avait à la naissance de sa nuque. Alors, la rage prit le contrôle sur son corps et son esprit.

Ce fut le black-out pour elle. Elle n'eut plus aucun souvenir de ce qui s'est passé. Mais, quand elle revient à elle, Nina vit le corps d'Azelya étendu par terre, sans vie. Son corps accumulé de nombreuses lacérations, se déversait du liquide rouge vermeil si précieux à la vie. Elle baissa la tête et vie alors, ses mains emplies de sang, de celui de sa sœur. Noah lui adressa la parole, mais, elle ne l'entendait pas. Elle n'entendait plus rien. Sa vue se troubla et vacilla doucement.

Elle vit le couteau planté dans le flanc gauche de sa sœur et cela lui donna envie de vomir. La pièce entière avec cette putride odeur de fer. Elle-même en était imprégnée. Nina regarda autour d'elle, observant d'un air choqué les éclabousser d'hémoglobine sur les murs. Qu'avait-elle fait ? Pourquoi ? Comment ? Elle n'arrivait pas à comprendre, l'instant d'avant une inconnue qui était son portrait craché chevauchée celui qui devait l'épouser et la seconde plus tard Azelya était sans vie, nue.

Elle refusait d'y croire, c'était trop pour elle. Elle n'en avait pas la force, Nina n'avait jamais été brave ni courageuse. Elle n'était pas prête pour la vérité. L'air se fessait rare dans ses poumons et elle suffoquait encore une fois. Sa vue se brouillait et bientôt ses joues furent inondées par les larmes. Noah tenta de la calmer, mais, ce fut impossible de tarir ce torrent de sanglot. Il l'a pris dans ses bras, lui chuchotant des paroles réconfortantes. Mais, le corps de sa sœur l'en empêcha. Ce qui fut le pire pour Nina fut sans aucun doute, le sourire cruel de la cadette. Ses yeux sans vie laissée traduire un certain contentement. Comme si elle avait vaincu l'ainée en reportant ce qu'elle avait toujours voulu, être elle.

Ce fut de trop pour la jeune femme qui se dégagea des bras de Noah. Elle ne pouvait pas rester ici, elle ne supportait pas la vision d'horreur. L'odeur était maintenant insupportable pour Nina et la chaleur, c'était emparé de son corps.

Azelya avait raison, ils n'étaient riens d'autre que les jouets de forces que l'on ne comprendrait jamais sinon comment aurait-elle pu expliquer cela. Prenant la fuite de cette petite maison située près du bayou, elle s'engouffra au plus profond de la faune, souhaitant que la mort la trouve. Elle erra deux jours, deux jours durant lesquels elle ne fit que penser à ce qu'il s'était produit cette nuit. Le sang avait désormais séché, mais ne la quitta pas, lui rappelant incessamment ce qui s'était passé, qui elle était. La meurtrière de sa sœur.