AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -34%
-34% LG OLED55B3 – TV OLED 4K 55″ 2023 ...
Voir le deal
919 €

Partagez
 

 Morning, keep the streets empty for me [Hell]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage


Owain Rowe

‹ MESSAGES : 96
‹ DATE D'ARRIVÉE : 20/07/2015
‹ L'ENDROIT : Au détour d'un cauchemar

EVIL SPIRITS IN HEAVENLY PLACES

Morning, keep the streets  empty for me [Hell] Empty
MessageSujet: Morning, keep the streets empty for me [Hell]   Morning, keep the streets  empty for me [Hell] EmptyVen 31 Juil - 3:16

 Morning, keep the streets
empty for me

○ I'm laying down, eating snow. My fur is hot, my tongue is cold. On a bed of spider web, I think of how to change myself. A lot of hope in a one man tent. There's no room for innocence. Take me home before the storm. Velvet moths will keep us warm. Whispering. Morning, keep the streets empty for me.




Ce n’est jamais l’odorat qui frappe en premier cette macabre inconscience. A l’heure où l’environnement lui refuse tout accès olfactif, il est las de constater que les muscles atrophiés sont également les derniers à croître dans l’éveil. Aucune logique dans cette chronologie décomposée par l’amnésie. Ses paupières invitent maladivement la lumière, dispersant des échos incertains de couleurs défraichies par l’harassement. Cadavre qui contemple le ciel depuis son cercueil, inapte à la production de sons, diminué jusque dans l’apparition de sa seule existence. Vision amoindrie sur un parterre maculé des serres de la bête. Le sol a été battu jusqu’à dispenser sa souillure sur sa tempe gauche. Ou droite. Les repères basculent quand les vertiges surviennent. Il remue mais engourdi, il ne peut apprécier la réelle portée de cette intervention instinctive d’un corps en déroute sensorielle.  Il se redresse pourtant dans cette confusion extatique pour contempler des teintes disparates se disputer le terrain contre ses genoux repliés. Le larynx grésille quand l’air s’y engouffre, comme une violation de droit qu’il faut à tout prix révéler avant que la douleur ne survienne. Parce qu’elle finira par se manifester. Les doigts remontent le thorax, créature qui se méprend, qui se désapprend également et qui se pourchasse sans comprendre. L’émergence de la conscience se fait attendre. Enfant propulsé dans un Monde vaste et incompréhensible, il se réapproprie péniblement cette enveloppe et goûte aux premières esquisses de souffrance peu à peu. Renaissance de la carcasse qui amène la bile au seuil de son palais alors que les émotions galopent plus frénétiquement encore que les trainées mémorielles. La rétine se fige pesamment sur les gammes découvertes contre l’épiderme. Le vermeil tutoie la chair, suppose le massacre. Des convulsions pour contrer l’effroi alors que les souvenirs éparses redonnent des raisons à cette lividité dérangeante qui accompagne les traits froissés.

Owain insère son identité à l’expression insoluble qui dérange son faciès jusqu’alors déconcerté. Ravage pour la peau qui se distend sous le mépris, sous cette haine impartiale qui nourrit l’écho du rejet. La misère se scinde contre l’arête du nez alors qu’il balance sa crinière vers l’arrière pour toiser le ciel et son soi-disant locataire. Après tout ce temps, il aurait dû pouvoir s’y habituer mais forcé de constater, que la rage reste intacte. Il déplie un bras pour dénicher l’écorce proche, l’herbe frôle ses tendons aux rares endroits que ses griffes ont épargnés dans la lutte du corps contre la métamorphose.  La boue racle l’ossature qu’il cherche à extraire du sol mais en vain. Ses guiboles trahissent la précarité de sa vitalité. Entre quelques soupirs écrasés, il se doit d’y penser. Un rituel qui n’échappe pas aux années, sentier pour l’égaré qui le ramène aux pieds du juge et lui fait avouer chaque pêché. Ses excuses se diluent dans l’amertume éprouvée et sa prochaine plainte n’atteint jamais l’ombre qu’elle a continué de coudre à ses semelles. Triss ne l’entend pas, cette rédemption salée qui lui arrache son essence et réinvente sa torture de façon ponctuelle. Ses épaules acculent la fraîcheur matinale en insistant sur les hauteurs qu’il reprend abruptement. Ses pieds se superposent à la terre retournée par la lamentation d’un animal brisé. L’odorat plus affûté fouille les enchevêtrements ferreux qui annoncent l’homicide placide. Sa main tremble quand elle prend à revers le sang sur sa bouche. Il avale la sapidité métallique et en découvre de nouvelles portées entre ses quenottes acérées. L’estomac se retourne mais n’expulse pas le cruor séché. Il va pourrir dans ses entrailles, buriner les parois internes d’une nouvelle date pour un nouveau crime et saccager les mœurs étudiées de l'assassin.

Le détective allonge ses membres jusqu’à distancer le centre du chaos. La forêt se réfugie derrière son dos alors qu’il se refuse à la traque de ses exploits. L’hémoglobine interrompt plus d’une fois ce dessein et l’interpelle afin qu’il mette des images sur l’oubli. Remonter la piste pour offrir des visages au résultat, s’adonner à la culpabilité pour mieux prétendre au pardon en inhumant les sacrifiés. Pour quelle divinité se damner ? Aucune alors à quoi bon. Seul son cœur bat au creux du bois et le ramène à la maison. Son sanctuaire est le plus en retrait. Mais pas assez encore pour qu’un œil ne vienne pas le confronter à cette embarrassante nudité. Il se fraie une allée en abusant des objets qui encombre sa progression et se contorsionne honteusement pour réussir à dénicher les clés de secours sous la corniche. Sa bâtisse impose un règne instable, sa vulnérabilité architecturale éventre la vanité des plus insolents passants. Elle s’accorde à son squelette démantelé alors qu’il franchit le perron en revêtant l’ombrage mâchée par la déclinaison solaire. Son reflet le ramasse dans l’entrée avant même qu’il ne puisse s’assurer d’avoir condamné la porte. Ce qu’il y perçoit attise la répugnance. La gueule rehaussée par le meurtre et entretenue par la sombre fresque terrestre, il se déchausse de tout espoir. Sa main recouvre la rambarde à proximité, cette inutile balustrade qui n’a de fonction que de soutenir le maudit après sa mutique confession.

C’est une dissonance dans la normalité qui le tire de sa réflexion mutilée par l’éreintement et l’abattement. Un bruit, un froissement incomplet qui le met en alerte. Sur le porte manteau, sa veste s’aligne encore et à ses côtés, l’holster qui accompagne l’arme. D’un geste pudique, il enfile le textile avant d’attraper le flingue. L’adrénaline tisse de nouvelles perspectives à l’organisme surmené. A l’étage, il n’y a rien à contempler, pas le moindre meuble. Il ne sert qu’à absorber plus de vide. Alors il reste le rez-de-chaussée qui se contente d’offrir des murs dénudés, des pièces trop grandes pour si peu de mobilier. Le nécessaire à la survie. Que peut convoiter l’intrus ? Seule une babiole dénichée par accident peut susciter un intérêt marqué. Mais qui pour voir cette découverte ? Qui pour venir la lui réclamer ? Les phalanges craquent contre le fusil. Combien d’ennemis pour un seul homme ? Combien de Némésis pour une seule bête ?
Revenir en haut Aller en bas
 

Morning, keep the streets empty for me [Hell]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» l'enfer, c'est les autres. (hell)
» hell of a help please.
» DRAG ME TO HELL
» HOLY HELL
» « a puppet on a string » - pv. Hell

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
EVIL SPIRITS IN HEAVENLY PLACES :: CRIMSON PEAK :: les toits protecteurs-