-Et ta femme ?
Elle souffle. Caresse d'un doigt le contour de la mâchoire, effleure ses sentiments du même geste.
Grimace, soupir.
Il pense, infecte, qu'en aucun cas ses pensées seront pour Linda cette nuit.
Cette nuit est toute pour Amarante. Ama-nte sulfureuse, douloureusement belle, désirable.
Comme tout interdit.
Les prunelles insistent silencieusement. Les lèvres se pincent dans une expression boudeuse.
Et le cœur se tord en réponse. Adorable diablesse, tentatrice aux crocs acérés.
Darwin se sauve. Sauve sa nuit, condamne son futur ; il murmure des promesses, des aveux amoureux. Il se languit d'elle, chaque jour, chaque nuit passée au loin. Linda ne sera plus qu'une ombre sur la rame de son passé, il le jure. Le lui assure d'un subtil baiser.
Menteur.
Fourbe manipulateur.
Tu l'auras bien mérité. Tu ne duperas point une femme pour l'éternité Darwin, aussi doux soient tes mensonges.

Guerre acharnée entre deux mentals d'acier. Duel éthéré de deux entités immobiles. On les dirait morts. L'intensité de la confrontation dément l'hypothèse de deux macchabées s'observant depuis la profondeur des limbes de l'enfer.
Lui ne sourit pas le moins du monde.
Elle affiche ce rictus insupportable, qu'il reconnaît même sous sa forme animale. Princesse des songes, diablesse personnifiée pour qui la désire. Elle les dévore tous.
Elle va le dévorer, à son tour. Lui qui pensait y échapper.
Il l'observe toujours, attend péniblement qu'elle flanche. Qu'elle capitule. Lui se sent proche de la fin de ce jeu de regard.
Faïence et décadence.
-Ne le fais pas, s'il te plaît. (je t'aimais, tu sais)
La supplique fend le silence ; lancer de couteau sur un sac de riz.
Liaison oculaire rompue, elle dévoile les crocs encore davantage, le soumet un peu plus dans sa terreur muette.
Tu l'as trahie, Darwin. Tu lui as menti. Trop longtemps. Tes misérables tentatives pour obtenir son pardon ne mèneront à rien, sinon à cela : ta damnation.
-Ama, je t'en prie.
Ama n'a plus de patience à lui donner. Il n'a que le temps de voir un dernier éclat de haine briller dans le fond de ses yeux, avant qu'elle ne le condamne. Pour de bon.
Le hurlement claque dans l'air. Hache menu le calme environnant, à la manière d'une lame fendant la chair tendre d'un innocent.
Les crocs marqueront à jamais l'épiderme. Cicatrice blafarde et douloureuse, menace imprécise qu'il essayera chaque jour un peu plus d'éloigner. 7
Tu ne tueras point.

Cherche, et tu trouveras.
Fébriles, les longs doigts tournent les pages à toute vitesse. L'oeil vif lacère chaque phrase à la recherche de ce graal qu'il attend depuis dix ans maintenant.
Toujours les mêmes phrases.
Toujours les mêmes mots.
Les mêmes espoirs vains.
L'animal prostré, enchaîné non loin de lui gémit avec force sur le sol. Loque douloureuse, sous-nourrie. Bête au rebut.
Malheureuse créature qui, pense-t-il, le mènera à la guérison. De cette menace il se débarrassera. La morsure du loup palpite sous ses vêtements, répondant presque à la pensée dérisoire qu'un jour, elle le laissera en paix.
Jamais.
Soudain, la porte s'entre-ouvre : Linda fouine. De nouveau.
Râle agacé de l'insomniaque, à demi mangé par ses bouquins.
-Que veux-tu, Linda ?
Les lèvres bougent mais le son ne parvient pas jusqu'à lui. Il comprend, quelque chose comme « cesse tes diableries, Darwin, reviens parmi nous ». Ta famille t'attend sûrement. Quelque part.
Son propre sang oublié depuis longtemps.
-Tu ne vas pas continuer comme ça pour l'éternité, Darwin ? Il faut que tu reviennes.
L'oeil sombre accuse, glace le sang. Violence.
Regrets, remords. Autant de morsures jusqu'alors inconnues au bataillon. Darwin découvre, étonné, ce panel curieux de serrements de cœur. le palpitant saigne un peu quand le poing de la femme se contracte, haineux.
Silence infini. Ta réponse tu l'as, femme.
Pour l'éternité, jusqu'à ce que ce foutu remède coule le long de ma gorge.
Hochement de tête incrédule, déception creusant les traits de l'être aimé bien que maltraité.
Linda se détourne et fuit.
Monstre.

Va falloir qu'on parle héritage toi et moi Parce que je suis pas d'accord, comment ça Darwin a hérité de tout ? Je garde Islay je m'en fous (celui là est à moi, à personne d'autre ). Que dire des manies que tu as écrites parce qu'elles sont toute géniales (nouveau mot sur Evil, je suis genre subjuguée par tous les membres de ce forum, vous le rendez parfait mes amis ), il y a un humour noir avec ta plume fascinante ça gagne encore plus en intensité. Et tu as trouvé l'équilibre des mots, tu n'en dis pas trop mais pas assez non plus... alors j'ai la curiosité en mont blanc là ! Vite qu'on aille rp ensemble

Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de l'Enfer, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pour ce faire, tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres villageois de Crimson Peak. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.