crazy in love
ft. prudence & bélial Il erre. Il suit le visage, l’image de l’aimée d’avant. Cette hallucination qu’il croit. Cette impression de mirage. Elle. Les ailes arrachées, les plumes entre les phalanges et la moindre parcelle de tendresse effacée de son crâne. L’amour qu’il a dû refouler, incapable de renier le statut, la puissance dont il aime jouir. Trop de sacrifice pour des sentiments qu’il ne devrait pas ressentir.
Les pas qu’il imprime dans ceux de l’ombre. Elle file. Elle fuit. Cette impression que ce n’est que le fruit de son imagination. Amour qu’il n’a jamais pu effacer complètement. Les remords qu’il ne connaît pas, mais la seule à avoir obtenu l’exclusivité pendant des années. La seule à avoir captivé son attention sans qu’il ne se lasse de la douceur de ses traits. Âme trop pure qu’il voulait corrompre, il s’est entiché de la perfection. Elle file. Elle file dans un décor, dans le labyrinthe, dans les couloirs à perdre de vue. Il ne veut pas perdre le mirage. Elle. Elle qui a dû perdre son âme pour un démon, pour les vices. La perfection qui se laisse pervertir.

L’ombre au loin. L’ombre qu’il tente de saisir. Il veut la prendre entre ses doigts, s’assurer que ce n’est pas elle. Une peur qui ronge les tripes. L’amour qu’il ne connaît qu’à moitié, mais qu’il a toujours ressenti pour elle.
Les pas qui se font plus rapides. Le souffre qui gronde. Le cœur mort qui palpite dans le fond du torse. Les sentiments qu’il ne connaît plus depuis des années, qu’il ignore pour ne pas sombrer dans ce qui ne lui ressemble pas. Les sentiments. Le démon qui ne sait vivre que de vice et l’ange qu’il a su aimer. Les idées de manipulation qu’il laissait planer dans on crâne pour se convaincre.
Il file entre les murs, les décors et le chemin qu’il suit. Elle lui file toujours entre les doigts. Cette impression qu’il va se heurter à un fantôme, que les mains caresseront le vide. Elle n’existe plus. Peut-être que oui. Il n’en sait rien.

Les pas qu’ils accélèrent. Plus vire. L’image qu’il veut rattraper. La main qu’il finit par serrer entre ses doigts et le corps qu’il percute doucement contre le mur. La main qui ne se heurte pas au vide et le souffle qui se coupe. Le cœur qui bat. La paume qu’il pose contre le visage de la femme. Elle lui ressemble. Il ne peut pas croire qu'elle est en vie. Cette impression de mirage qui se dissipe et l’impression que sa main brûle contre sa peau. Elle est l’interdit. Il ne peut pas tomber pour elle, pas encore. Trop de risque. Le risque de répéter l’histoire. « Prudence?» Main qui ne bouge pas de la joue, le souffle qu’il tente de calmer. La folie qui ronge le crâne. L’impression qu’il va ouvrir les yeux. Le danger qu’il sent rôder autour. Elle est le danger pour lui. Le cœur pourri qui sait battre. Un peu. L’impression qu’elle est fausse. Hallucination. Quelqu’un qui tente de se jouer de lui. Bélial le fragile. Ça ne lui ressemble pas. C’est Prudence. C’est elle qui le rend différent. Il ne peut pas être différent. Un pas en arrière. Qu’il se détache d’elle.