Ses yeux s'ouvrent sur les siens, et elle tressaille. Et elle ravale un cri de panique, se redresse, s'élève d'un sol masqué par le sang qui s'y est déversé. Ses pas l'emmènent à reculons loin du corps dont elle ne peut détacher son regard.

Lisbeth. Le blond de ses cheveux, le vert de ses yeux. Sa taille même. Lisbeth, qu'elle murmure, mantra inutile, exorcisme vain. Son talon la fait trébucher contre une bouteille qui s'écrase et la fait sursauter, pousse les vêtements laissés en tas à même le sol, déchirés, souillés, écarte les reste d'une nourriture intouchée périmée sur le parquet crasseux, et marche sur la queue d'un rat crevé depuis plusieurs semaines, laissé là, abandonné. Plus elle s'écarte du cadavre, plus elle se recroqueville dans la crasse de sa bicoque, et plus son souffle ralentit.


Lisbeth était morte de sa main, mais c'était dans une autre vie. Quand ils étaient une meute, frères et soeurs sous la protection de leur Dieu et Seigneur, les Underwood. Ceux qui veillent et protègent, Ses élus, Sa fierté. Mais il avait fallut que cette nouvelle arrivée ne la corrompt, que Lisbeth embrasse Leto, qu'une fille d'Eve ne pèche avec une autre contre les Lois et contre la Raison même de Dieu et de leur existence.
Alors elle les avait tous tué. Du moins, Leto avait essayé.


Mais depuis lors, tout allait mal. Sa mémoire disparaissait, des morts s'accumulaient. La belle ne se souvenait même plus de leurs crimes, ni même de les avoir jamais observé. Seul leur regard vide et livide, au réveil le lendemain. Premier contact avec ces fantômes qu'elle avait pourtant créé. Avec ces âmes égarées qui, de tout manière, avait péché si de ses crocs ils avaient été châtiés. C'était ce qu'elle se disait. C'était ce qu'elle se répétait en se frottant des yeux convulsés, éclatés, rouges comme l'hémoglobine qui la recouvrait.
Leto ne douterait pas d'elle-même si seulement ceux traqués ne ressemblaient pas tant à ceux qu'elle avait autrefois côtoyé.

Underwood.
Elle savait qu'elle aurait du changer de nom, pour changer sa vie.

Il fut un temps ou elle s'appelait Charlotte. Avant qu'elle ai fuit la scène, la fin de l'histoire ou elle, Chaperon, se fait dévorer par le Loup. Avant qu'elle ai hurlé devant la cour et le Roi lui-même, après que les musiciens se soient tous arrêtés pour la regarder courir, s'enfuir. Jean-Baptiste tenta de la rattraper - Lully aussi.
Mais ce fut sa meute qui la trouva. Oublie la, elle, l'humaine que tu as délaissé. Enlève ce costume de comédienne et prend celui qui t'était destiné. Douce jeune fille, la plus jeune, la plus belle. Nymphe du Créateur.
Leto.


Mais sa vie, elle le sentait, ne se résumait pas à quelques lettres qui la dénommaient. Fille de nobles déchus, les de Lioncourt avaient certes une particule, mais plus aucun pécule. Comédiens par dépit, mais brillants, ce fut naturellement que ses parents firent de leur fille l'étoile montante de cette nouvelle troupe en vogue. La Comédie Française, ou un nom similaire. Tout cela était si loin à présent, et seul le sentiment de dégoût pour cette vie folâtre qu'elle avait vécue restait en son coeur telles des chaînes attachées à un boulet. Car pour ceux qui portent masques et costumes, proscrits sont les Cieux, et devant ses yeux animés d'une piété enflammée le Royaume de Dieu se fermait à jamais.
Charlotte fit de son mieux pour se faire remarquer. Pour se faire aimer. Charlotte profita de l'influence de la troupe pour en sortir le plus vite possible, se marier, et finir au Paradis pour l'éternité. Mais à plus apprendre la Bible que ses textes, elle était médiocre, mauvaise. Etrange.


Louison surtout lui demandait d'où lui venait cette cicatrice qui lui barrait l'avant bras, chose dont elle ne se souvenait pas. Louison surtout était l'actrice préférée de Jean-Baptiste, et d'un sourire, volait le regard de ces damoiseaux à l'éternelle inutile qui était sa remplaçante.
La veille d'avant la première de la comédie-ballet la plus attendue, Charlotte l'étouffa. Charlotte la remplaça. Mis à sa place le chaperon vermeil et ses souliers vernis, et ce soir là, oh, elle fut la plus belle enfant de tout Versailles, la plus jolie qu'on eût su voir.

Et puis..

Les pieds de Leto atteignent finalement le mur opposé contre lequel elle se replie, se blottit, espérant trouver là un réconfort qui n'existe pas. Sa tête se détourne finalement de l'ersatz d'une Lisbeth détestée, aimée, pour que ses pupilles ne s'accrochent à une main coupée. Esseulée.
Suivie de deux poumons à moitié arrachés, mangés, mâchouillés.
Suivie du goût de sang, de ses lourds relents, et des bouts de peau que Leto découvre coincés entre ses dents, tentant en même temps de se souvenir d'où ces morceaux pouvaient bien provenir.

C'est une honte, je te parle plus Non mais c'est quoi cette fiche encore ? Ok faut que j'arrête le rôle de la fille trop jalouse ça me va pas du tout parce que je suis encore émerveillée par ta fiche voilà (déjà Triss est de ces personnages mirobolants, brillant de mille feux) mais là tu m'as encore plus étonnée avec Leto. Putain le petit bidule d'amour quoi ! VIENS QUE JE TE PRENNE DANS MES BRAS ! Elle est redoutable, un visage d'ange, un caractère de poupée... Et toutes les références que tu as mise Bientôt de je te mange le cerveau pour obtenir ton talent c'est décidé !

Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de l'Enfer, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pour ce faire, tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres villageois de Crimson Peak. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.