Crimson Peak. Un nom sur une pancarte branlante, un écriteau chavirant sous le souffle des damnés. Les voitures passent et ne s’arrêtent pas. Ils ignorent, ils refusent de voir que voguent des trainées de souffre. Quelques uns ont entendu parler les curieux, eux qui sont revenus de la ville, qui ont arpenté les rues. Les bouches décousues, les murmures à propos de disparitions. Les journaux de la capitale évoquent de biens étranges informations. « Ils viennent… ils viennent pour vos âmes et vous ne pourrez rien y faire » scande un prêtre. « Tu déconnes ? T’as fumé mec, j’comprends rien de tes conneries » déclare un étudiant en entendant les propos de l’homme de Dieu. « Personne ne m’écoute. Vous venez trop tard » Chuchote une silhouette non loin, forme incertaine dominée par la crainte. Des opinions qui divergent, de beaucoup qui haussent les épaules. Mais la ville n’est plus qu’un point sur une carte, elle est devenue un intérêt soudain. Les habitants haussent les épaules, ne répondent pas aux questions des quelques journalistes. Pour eux, rien n’a changé. Une ville où traine l’ennui, où rien ne change… rien. Le temps s’est figé. Le tic-tac est un bruit lointain. Ceux nés à Crimson n’en sortent pas, n’ont aucune mémoire du monde autour. Et si ils désirent franchir les limites de la ville, une autre pensée les dirige vers le cœur de Crimson. Quitter la gueule de l’enfer… pauvres innocents. Un cercle est placé autour de la ville. Là pour garder les agneaux, eux les âmes agitées qui ont été mises en jeu. Dieu et Diable. Deux entités oubliées par l’humanité. Eux en qui plus personne ne croit. Une question d’égo. A celui qui récoltera le plus d’âmes. Les soldats sont sur Terre : anges et démons. Et au centre, d’autres qui ont profité de l’ouverture des portes : réincarnations, créatures. La ville geint d’un surplus de population. Et tous se regroupent pour assister au dernier acte : le galop des cavaliers.