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 Le corbeau et le renard # ISLAY

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Erebe Verger

‹ MESSAGES : 54
‹ DATE D'ARRIVÉE : 26/07/2015
‹ L'ENDROIT : A l'abri, dans les entrailles de la forêt

EVIL SPIRITS IN HEAVENLY PLACES

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MessageSujet: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyMer 5 Aoû - 22:26




Ma mère-grand, que vous avez de grands bras !
C'est pour mieux t'embrasser, ma fille
Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes !
C'est pour mieux courir, mon enfant
Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles !
C'est pour mieux écouter, mon enfant
Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux !
C'est pour mieux voir, mon enfant
Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents !
C'est pour mieux te manger!



Hier, nuit de crime en bordure de capitale. Quand le crépuscule naissant bariola l’azur d’ébène et de safrané, la rondeur hissée au-dessous du monde fut déjà signe sépulcral pour les âmes égarées. S’aventurer hors des sentiers battus un soir de pleine lune, c’est se gausser du monstre planqué derrière. C’est vouloir se faire héro parmi les couards, épater la galerie d’amis, et jouir de l’adrénaline se diluant dans les artères. Des insouciants au désir curieux et insolite, à l’envie de s’écarter du familier pour œuvrer dans l’original. Des hétéroclites au besoin pressant. Comme cette jeune fille… Belle rousse de chair tendre et laiteuse, vêtue d’une jolie robe noire moulante et de talons inappropriés pour la forêt. L’odeur criarde de la tequila à l’orée de ses lèvres éclaire soudainement sur sa présence inadaptée dans ces tortilles boueux. Sortie, alcool, raccourci. Enfant qui n’a soucis du danger au vue de la bibine brûlant son ventre, et qui croit bon de couper à travers les bois pour arriver au bercail avant les parents. Quelle erreur…

Au premier pas posé hors du bitume, le parfum onctueux de l’inconsciente pour se répandre entre les arbres. Le bruit de feuilles écartelées sous l’aiguille impétueuse des talons, l'écho résonnant loin dans le nocturne,. Une voix jeune et rouillée chantant sous les astres, joyeuse et inquiète. En quelque sorte un moyen de rassurer l’instinct miraculé des mélanges alcoolisés entonnés en masse, qui proclamait la sonnette d’alarme à mesure que l’ivre fillette s’éloignait de la route. Un pas d’elle, un pas de lui. Poupée titubant sur la berge d’un étroit ruisseau, à ne prêter regard que droit devant. Une ombre soudain qui passe sur son flanc gauche. Rapide, furtive, incertaine. Ombre qu’elle perçut malgré les brumes de son esprit. Le danger percute, l’évidence voit rouge. Elle n’est pas seule. Homme ? Animal ? L’angoisse harponne la solitaire. Des regards jetés un peu partout, la panique qui reprend goût.  Y a quelqu’un ? Désespoir au creux de la voix, alors qu’accélèrent les jambes nues en vue de la lisière. Les lumières au loin, essaim de lucioles trouant la pénombre. Encore quelques mètres et la jeunesse sera sauvée de sa légèreté!

Jusqu’au premier grognement qui retentit alors du néant. Enfant qui court, enfant qui pleure. Un regard pourtant qu’elle ose par-dessus son épaule. Mauvaise idée.  Les verts callots qui perçoivent deux billes rougeoyants quelques buissons en arrière. La bête est là! Affamée, l’appétit attisé par l’effrontée perdue dans ses filets. Gronde le museau, babines tremblantes et crocs humides à la viande joliment odorante qui veut s’échapper. Un bond de l’imposant, la petite qui tombe sous ses pattes. Figée au sol, la silhouette se découpe dans la blancheur lunaire. Et voilà que s’arrondissent les prunelles humides au géant qui rugit et fracasse sa gueule puante sur la belle chair. Hurle le loup sous la pâleur diaphane.

Un bruit, une odeur. Clarté qui éblouit aux lourdes paupières qui se hissent par-dessus les globes fatigués. Nuit difficile…  Allongé, Erebe se sent lourd, cassé. Et surtout enlacé à quelque chose de robuste et tiède. Frisson d’angoisse à la triste réalité. Ce qu’il pourrait croire comme un rêve, et qui à chaque fois n’en n'est pas un. Les détails de l’horreur enracinés dans sa caboche, et la honte qui ensevelit sa carcasse engourdie alors qu’apparaissent devant lui les yeux éteints d’une adolescente. Visage inconnu, la tristesse heurte pourtant son crâne alors qu’il ose une main le long de la joue dévorée. Caresse éphémère pour vérifier la réalité. Elle est morte. Lui vivant, enlacé à son os rongé, partagé entre désir et angoisse.  Presque nu qui plus est, seulement habillé d’un caleçon déchiré, peau toute crottée de sang séché. Lorsqu’un craquement tout près le fait bondir loin du macchabée, à balayer les arbres d’un regard troublé, pour s’arrêter net sur la silhouette d’un homme. Planté à quelques pas du couple mortifère, un inconnu qui l’étudie du regard.  

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Islay Jeckyll

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptySam 8 Aoû - 8:15



“Let it be a fairy tale, then.
Once upon a time…”
Now there's no holding back, I'm making to attack. My blood is singing with your voice, I want to pour it out. The saints can't help me now, the ropes have been unbound. I hunt for you with bloodied feet across the hallow'ed ground. Like some child possessed, the beast howls in my veins I want to find you, tear out all of your tenderness! (it follows)
« Je peux sortir ? Promis, je rapporte rien du tout » Menteur. Tricheur. Voleur. La carrure cogne contre l’embrasure de la porte, colosse qui demande la permission à une gosse. Mademoiselle qui détient sa bride, mademoiselle qui décide de tout. Atrocité de vie. Il est paré pour la promenade nocturne, pour les vies à observer, pour la liberté qu’il réclame depuis des années. Un jour qu’il doit choisir avec soin dans la semaine, le droit de s’évader, le galop lointain d’une demeure oppressante. Derniers ordres, dernières promesses qu’il ne respectera pas.
Rentrer avant l’aube.
Ne rien rapporter, ni personne.
Ne pas déchirer les vétements.
Ne pas abimer la voiture.
Ne pas l’abandonner.
Ne pas se faire tuer.
Et d’autres qu’il oublie, qu’il ne juge pas importantes. Révérence du fauve lâché et le voilà à courir au delà de la muraille qui encercle sa vie. Animal fou qui court à la liberté. Le manoir absent de son regard, il défait cravate, retire veste et enlève le premier bouton de la chemise. L’air qu’il retrouve enfin, les poumons qui peuvent à nouveau se gorger correctement. Main dans les cheveux pour défaire la coiffure qu’elle dit parfaite. L’apparence bafouée. A l’horreur d’être sa jolie poupée de salon.

Proie. Elle promet toujours de lui en trouver, de lui apporter de quoi se nourrir. Pas depuis une semaine. La faim qui grogne, la chasse qu’il doit organiser. Difficile sans sa véritable apparence. Les jolis qu’il doit trainer hors de la ville, quelques belles paroles, des promesses, des mensonges surtout et c’est la main d’une jolie blonde qu’il tient et emmène. Aisé d’impressionner les idiotes par une belle voiture. Aisé de les tromper et de les emmener au bois. Pleine lune assassine. Panne volontaire du moteur. Oups. Et l’autre qui ne remarque rien. Au-revoir poupée. Tête déracinée. Corps qui pend piteusement. Monstre qui se jette sur sa proie. Ça dégueule de sang et de tripes. Pas capable de manger avec un peu de retenu. Carnassier. Visage arraché. Bras en moins. Os rogné. La belle n’est plus qu’une charogne, jolie, jolie. Le sang barbouille visage, et corps. Le cœur cogne de l’appétit apaisé. Lui qui ne sait se passer de viande humaine, et surtout qui ne tolère pas la cuisson. Regard inquiet quand Hell place un bout de viande sur du feu. Sorcière ! Sa belle de nuit git piteusement sur le capot de la voiture, à l’idée soudaine de saccager le corps. Autant tout voler ! Non. Un peu de principes ! Le féroce reprend le volant. Ferraille qui ne redémarre pas. Coup de pied dans la roue. Insulte au moteur et rien ne fonctionne. La carcasse de la blonde qu’il pousse d’un geste absent de la main. Oust le cadavre. Les mains qui filent au moteur, cherchent la panne. Rien. Flots d’insultes. Trop loin pour rentrer à pied, et rien dans les poches, pas de cet objet curieux qu’elle nomme téléphone. Deux heures du matin. Les bois grognent d’une présence, de plusieurs qui semblent se chercher, les hurlements à la blafarde qui ne rassurent pas le canasson. Une solution. Dormir et attendre l’aube. Corps qui se réfugie dans l’habitacle. Animal qui prend peur à l’entente des autres, à la compréhension de la douleur exprimée par les monstres de la foret. Eux qu’il craint, les lupus qu’il connaît, eux les créatures d’un dieu disparu depuis des siècles.

Le soleil cogne contre la vitre, cuit la chair exposée. Trop tôt. Il refuse de se lever, de repartir, à l’oubli du lieu où il se trouve. Le corps hurle d’une position hasardeuse, les muscles endoloris d’une nuit passée dans un espace trop réduit. Les jambes ne répondent pas. Chute dans la boue. Sang et crasse mêlés. Insulte qui tapent aux lèvres, la réalisation que la voiture ne s’est pas réparée pendant la nuit. L’aube est encore nouvelle. L’espace entre deux univers. La nuit qui s’achève. Le voile arraché.  La foret perd doucement de sa frayeur, laissant apparaître la curiosité. Petites lueurs splendides qu’Islay observe. La lumière qui a son attrait. Stupide qui suit quelques lucioles téméraires. A l’oubli qu’il est dans un lieu incertain. Les inconnues qui mènent au cœur de la foret et soudain, ça empeste la mort – partout. Autour de lui. Surtout autre chose. L’humain. Le chien trempé. La poursuite est terminée. Le corps qui pivote, à la recherche du crevé. La cadence timide alors que les ambres accrochent une image curieuse. Carcasse déracinée. Enlacement mortuaire. La chaussure qui éclate une branche morte. Bruit infernal. L’autre galope ailleurs. « J’veux pas te voler ton repas... j’vole pas la nourriture déjà consommée. Tu peux terminer » Le doigt qu’il pointe en direction du corps à peine entamé. Gâchis ! Furie qui l’observe de l’autre côté. Humain malade. Ne rien rapporter à la maison. Une règle qu’il bafoue. « Si on te trouve avec un cadavre dans les pattes, tu vas finir avec une laisse. Je t’aide à cacher ça si tu veux… » Le ton doux. Les mots de travers. Le langage encore difficile. Islay s’avance de peu vers le corps tâché de nocturnes cavalcades. Homme tremblant. Des yeux seulement qu’il voit. La crasse qui souligne et ne laisse que le bleu. Manteau qu’il défait de ses épaules, tissu tendu vers l’inconnu. » Tiens… c’pas que te voir à poil ça me dérange, mais si tu crèves d’un rhume, j’aurais deux cadavres à enterrer »

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Erebe Verger

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyDim 9 Aoû - 16:18


La bête, ou plutôt ce qu’il en reste, vrille ses blanches rétines sur l’intrus. Visage inconnu parmi d’autres, sans pourtant l’inévitable  panique qui devrait ressortir de l’horreur affichée aux yeux.   L’homme devient témoin oculaire à son crime, se hisse le danger à sa propre survie. Si l’esquisse est singulière, elle n’en est pas inédite. Plusieurs fois déjà, ses méfaits exhibés à quelques publics. A ces regards rutilants d’angoisse ou d’incompréhension. Les mêmes fuis, parfois étranglés aux humeurs versatiles de l’animal. Homme vulnérable au lendemain du cauchemar.  Presque maladif. Toujours quelques jours pour sortir de l’abîme, oublier les échos de la lune et prétendre à la société. Long supplice où le martyr agonise de muettes litanies.

Cette fois-ci, à l’éveil du persécuté de l’astre blanc, le bel inconnu se distingue des autres malheureux. Toile atypique d’un être sans peur, Erebe ne renifle qu’une sincère curiosité à son intention. Homme fou ? Créature insoupçonnée ? L’ignorance frustre et la bête dodeline sa caboche d’un côté aux propos surprenants du bipède habillé. Un regard osé par-derrière, vers la carcasse pouacre de la nymphe ravagée,  et la tempe qui percute aux esquisses violentes de son hideuse folie. Une morte supplétive au butin millénaire.   Une autre famille meurtrie par ses exploits cannibales. Mains pillardes, fléau immortel. Y aura-t-il une fin au désastre lunaire ?

Ruisseau de mots qui s’enchaînent de la bouche étrangère. A l’aide proposée, deux globes curieux chavirent jusqu’au beau diable. Car il ne peut être d’homme devant lui, pour tendre une main charitable au monstre déguisé sous la chair perlée. Pas quand l’aube se pâme d’un bouquet putride et que l’aiguail se gorge d’écarlate aux premières lueurs du jour. L’échine pliée, Erebe observe l’énigmatique, anxieux et curieux par cette rocambolesque rencontre. Qui est-il ? Boucher masqué ou simplet curieux ? L’animal est trop engourdi pour chercher réponse. La tête hoche simplement, mouvement lent et méfiant à l’égard du fureteur. Cacher le corps. Mais ou ? A ce pépin, les mains se mettent en marche. La terre se cambre sous les doigts charnus qui creusent. Enterrer la dépouille, la laisser pourrir parmi les lombrics et autres bestioles. Routine mensuelle pour l’ignoble qui racle boue et racines, jusqu’à stopper le geste aux frissons qui décampent. Une veste pour un modeste habillage, Erebe réalise seulement l’indécence dans laquelle il exerce.  Un simple caleçon pour draper l’impudent. Tissu miraculé de sa débauche nocturne, il réalise seulement la raison de ses tremblements. C’est un matin plutôt froid qui enlace les deux égarés. Tiédeur frissonnante sur la peau frileuse du loup décharné de son pelage. « J’suis sale… » Bredouille l’animal, le beau vêtement qu’il ne veut pas souiller de sa saleté. Un regard soucieux vers le clément, la veste qu’il laisse pourtant couvrir la crasse sur ses épaules. Si l’homme n’a soucis de ses biens, que lui importe ?

Il y aussi cette odeur. Moiteur musquée, presque saumâtre, qui fait tressaillir ses narines avides. De l’odorat sensible qu’il détient, s’étendent mille odeurs à ses pieds. Les bonnes, les mauvaises. Celles de toutes sortes, agglutinées dans un mélange volcanique. Et à l’instant, parmi ce panaché  pestilentiel, une flagrance exquise sortant du lot. L’odeur exsude du corps à sa portée. Le vivant, pas la macchabée. Erebe la respire jusqu’à s’en imprégner, effluve délicieuse jamais reniflée. Pas depuis ses premières années. « Tu sens bon… »soupire le damné aux souvenirs oubliés. Jeunesse sinistre, mère trépassée trop tôt et cette peluche comme seule rescapée de sa mémoire. L’homme exhale la même odeur. Chien sous le charme, aux pieds du joli parfum. Mais revient au cortex la dernière besogne en cours, et Erebe se détourne des jambes qu’il a rejoint d’une approche involontaire, pour finir le trou mortuaire. Les ongles se noircissent à l’effort. « Humain ? » La question tombe sans détours du curieux. Sans freiner sa labeur, un iris bleu chaloupe jusqu’au mystérieux, colonne torsadée au mouvement impulsif. Le loup attend, impatient. Déjà énivré. Jusqu'au dernier roulis de boue. Le cercueil est fin prêt à accueillir son hôte pour les siècles à venir...

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Islay Jeckyll

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyDim 9 Aoû - 18:21



“Let it be a fairy tale, then.
Once upon a time…”
Now there's no holding back, I'm making to attack. My blood is singing with your voice, I want to pour it out. The saints can't help me now, the ropes have been unbound. I hunt for you with bloodied feet across the hallow'ed ground. Like some child possessed, the beast howls in my veins I want to find you, tear out all of your tenderness! (it follows)
Sale. Il le voit, le corps bafoué par une promenade à la pleine lune, le corps taché du sang des autres, humain et peut-être quelques animaux naïfs. Lui aussi a perdu de sa superbe, le visage qui transpire le sang d’une autre, la poupée qu’il n’a pas encore enterré, la jolie qui croupie avec les vers. A l’espoir qu’un animal passe et y voit un festin. Islay observe le singulier, tête légèrement penchée, toujours cette même posture lorsqu’un élément l’intrigue. Inconnu qui évoque la saleté. A la peur de tacher le manteau ? Qu’importe. Des dizaines de tissus à la maison. Des soyeux qu’Hell lui rapporte et qu’il abandonne. « J’sais… y’a pas un morceau de peau visible sous la crasse » Odeur. Regard qui accroche le bleu venu ramper à ses jambes. Mains enroulées. Petit cabot suppliant. « C’est comme ça que tu abordes les gens ? Change de tactique » Grognement de celui qui se voit encore rapporter une bestiole à la maison. Mais c’est un chien qui parle ! Hell qui va encore jeter la trouvaille par la fenêtre, ou s’en faire quelques potions. Epaules basses. Inconnu dont il ne sait pas quoi en penser. A toujours se retrouver dans de curieuses situations. Les plus improbables, surtout. Islay se recule, un pas sur les feuilles mortes. Craquements sinistres. Foret qui retient encore quelques monstres nocturnes, le soleil timide sur les feuillages, il n’est pas rassuré le démoniaque.

Humain. Question amusante. Mains enfoncées dans les poches, il tourne autour de l’autre, observe la fosse creusée pour une princesse saccagée. Humain. Peut-être qu’il l’est plus qu’il ne veut l’avouer. Trop d’années passées sur Terre, trop d’années au service d’une famille. Les peurs des mortels qui sont devenues les siennes, leurs coutumes, leur langage, tout qu’il leur a dérobé pour parfaire son image, pour convenir à leurs désirs. Humain qu’il se répète encore. La pensée qu’il a perdu tout pouvoir, qu’il n’est plus rien, qu’un nom parmi les autres. Abandonné sur Terre, incapable de retrouver la porte, les siens, les cercles. « Tu veux pas savoir » Cheval carnassier. Les eaux appréciées. L’enveloppe qu’il n’a pas retrouvée depuis des années. A supplier pour retrouver l’apparence perdue. Condamné à deux pattes.

Corps crevé qu’il fait rouler du bout de la chaussure, entraine dans la tombe et CRAC les os. La terre morcelée, les crachats de vie qu’il devine là-dessous, de combien de corps enterrés, de combien de gosses tombés entre les griffes des loups ? Chaperon rouge bien maladroits. Curiosité récompensée d’un coup de patte. « C’est ton cimetière personnel ? » Moqueur un peu, et surtout curieux. De savoir ce qu’il est. Un loup, un véritable chien de l’Autre ? Des bestioles connues uniquement par les mots de ceux d’en Bas. Les craintes présentées, les tremblements, l’idée qu’une morsure peut tuer. Venin et compagnie. Foutaises ! Des mots pour se rassurer. Le visage qu’il observe, à se demander quelle était l’apparence, est-ce que ça fait réellement trois mètres ou pas du tout. Des légendes que sont les lupus, des mots confinés dans les vieux manuscrits, des frayeurs. Eux qu’il faut tenir éloignés. « Tu peux marcher ou t’es condamné à ramper ? » La main tendue. Figure du Sauveur qui le fait rire. « Ma voiture est là-bas… pas trop loin. J’te ramène si tu veux et j’ai besoin d’aide… problème de cadavre aussi » Sourire qui s’esquisse maladroitement, une fracture. Rien de rassurant à suivre un autre animal perdu. L’aveu qu’il n’est pas innocent, que la mort est une vieille connaissance, belle dame qui le suit depuis des siècles. Faucheuse agréable. « Tu me creuses une tombe aussi jolie que celle-là, et j’promets de ne pas te laisser crever dans ta crasse… sauf si t’as peur de suivre les inconnus » Ironie du loup capturé. △

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Erebe Verger

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyDim 9 Aoû - 22:47


Aborder les gens ? Il évite. Préfère  badauder aux heures dépeuplées, jusqu’à tomber par hasard sur  un égaré du soir. Quand l’orbe blanc fausse compagnie aux astres planqués dans la sorgue par myriades, le chien rallie l'homme comme à ses premières années. Le souffle revient, cœur palpitant pour les belles et les beaux. A l’envie d’oublier quelques soirs l’étendue de ses délits, les crocs se replient, les lèvres deviennent tendres. Presque romantiques.  Nuits de réconfort jusqu’à l’aube fataliste, où la clarté ravage sa caboche de mille et un torts.

Il ne veut pas savoir ? Erebe sent un nœud de frustration prendre forme quelque part sous  l’os. Curiosité giflée par des mots évasifs. L’énigmatique redouterait-il ses réactions ? Non. L’homme se veut anonymat. Intouchable ? Qu’importe la raison de cette apologie, la réponse ne satisfait l’intrigué. S’il se doute, la bouche reste close, prudente et craintive aux nuisibles qui rôdent. Howard traîne peut-être dans les parages ? Sorcier abominé, la répugnance pour la magie qui le prive de liberté. Cette ville où il se retrouve enchaîné, maudit sceau qui l’y ficelle ! Il n’est aucune fuite possible pour la bête furieuse. Aucune échappatoire au haineux qui riposte. Ah, douce rancune au nécromant qu’il a dévoré. Juste un bout de chair dans la cuisse, rien de bien méchant... Petite souris qui pourtant s'est enfui loin de ses griffes. Aujourd'hui ? Le prédateur devenu proie au magistral rescapé. L’un des seuls.

Quand les ongles fignolent la corvée, les lambeaux refroidis roulent jusqu’au trou d’une aide venue d’ailleurs. Regard perdu de l’artisan vers l’associé inopiné. Attitude étrange que l’homme ne saisit toujours pas... Qui de censé prêterait main forte au sanguinaire, à l’immodéré ? Qui d’autre qu’un fou comme lui ? Son cimetière ? En quelque sorte. Mais le silence s’obstine du fébrile, qui finit de recouvrir l’ossature figée de la boue délogée. La pensée va aux morts qui jalonnent les strates sous leurs pieds. Combien depuis son arrivée ? Un pour chaque lune. Un sacrifice à chacune de ses apparitions. Pour que la ronde platinée ne jalouse pas ses enfants du haut de la voûte céleste, que le sang soit versé en opulence sur l’écorce terrestre ! C’est le prix de son fardeau, sans espoir d’y déroger…

Dernière motte de terre ajoutée au cercueil improviste, les paluches boueuses ne savent plus quoi faire. Une prière pour la défunte ? Pas son genre. L’absolution impossible aux excès meurtriers. A l’irrespect d’une vie arrachée, seul s’ouvre l’enfer aux supplices du sanguinaire. Ou la main d’un acolyte criminel. La deuxième qu’il préfère. A ce diable sorti de nulle part…

Ramper ? Cadavre ? Creuser ? Il n’en ressort qu’une attente pour le canidé effrayé : une chance inespérée de s’éloigner d’un sorcier crapuleux. Sans profondes réflexions, l’échine se plie au loup qui acquiesce. Marcher, creuser, recouvrir, quoi de plus aisé comme excuse pour s’éloigner d’ici ? D’abord, se relever. A genoux depuis trop longtemps, Erebe se soulève sur ses deux jambes, vacille, se stabilise. Ca va aller ! Mais le téméraire oublie et au premier pas amorcé, la lourde carcasse trébuche et se rattrape au premier perchoir à sa portée : l’inconnu. Forces manquantes au lendemain de fanfare. Lune vorace pillant sans modestie jusqu’à la moindre force de son abominable. Comment avait il pu oublier, à quel point son corps n’était que dépouille au petit matin ? Muscles faibles, dépouillés de vitalité. L’inéluctable conséquence d’un crépuscule endiablé…

« Dé…désolé, plus d’forces »balbutie une voix confuse. Monstre boulonné à l’autre, duo improbable et maladroit. Presque romantique. Sur ses jambes que ne sont plus que brindilles, chavire la bête crevée. La proximité offre l’avantage de respirer l’odeur de plus près. Charmant parfum, ainsi mélangé aux effluves du sang séché. De lugubres aspects, les deux sont mêmes. Mais question fumet, l’inconnu sent bien meilleur. Erebe pourrait se perdre dans la gorge palpitante du beau. Déjà son museau s'égare dans la courbe de l'épaule, prêt à respirer plein poumon l'arôme mirobolant qui s'en échappe, s’il ne sentit pas ses jambes céder sous son poids au même instant. Oubli fugace de son état, la vigueur qui part en couille. Bigre!


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Islay Jeckyll

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyMer 12 Aoû - 14:28



“Let it be a fairy tale, then.
Once upon a time…”
Now there's no holding back, I'm making to attack. My blood is singing with your voice, I want to pour it out. The saints can't help me now, the ropes have been unbound. I hunt for you with bloodied feet across the hallow'ed ground. Like some child possessed, the beast howls in my veins I want to find you, tear out all of your tenderness! (it follows)
Animal curieux. Le besoin de le rapporter. De protéger et de soigner le pantin cassé. Vieille habitude qu’il se traine depuis les siècles sur Terre. Les blessés qu’il emmène au manoir, les écorchés dont il prend soin. Et toujours cette ribambelle d’animaux à le suivre. Une ménagerie qu’il possède. Et des humains ? Jamais il n’en rapporte. Trop dangereux. De la potentielle nourriture. De la potentielle utilité pour les potions de Hell. Mauvaise idée. Eux qu’il tient le plus possible à l’écart. Trop tard. Le voilà avec un cabot. Les pattes tremblent d'un corps nouveau. Le mal qu'il voit. Les plaies qu'il note. L'autre qui s’échoue contre lui. Aux bras protecteurs qu'il enroule autour de la carcasse faiblarde. « Tu fais ta princesse. J'vais quand même pas te porter… » Le corps tremblant qu’il rejette au bout de ses bras, tient à distance. L'inconnu rattrapé de peu avant la chute. Retenu dans un étau. Chien gluant qui renifle encore. Attitude étrange. « Tu renifles la viande avant de la bouffer ? Change de proie » La menace gronde, l’infernal qui rappelle que sa carcasse n’est pas un morceau envisageable pour le prochain repas. « J’vais pas te laisser là… ni te trainer par le bras » A ne pas savoir quoi en faire. Un coup de poing et l’assommer ? Non. Ne reste que la solution dernière. Porter le blessé. « Tu promets d’pas mordre ? » S’assurer que les dents resteront fichées dans la mâchoire. Morsure et bave qu’ils disent dangereuses. Aucune envie de savoir. Vieilles légendes ancrées à la caboche. Le sac à puces arraché à la terre, emporté. Carcasse trop légère. Des insultes qui fusent, des putains dans quoi j’me suis embarqué, elle va me tuer, faut que j’le planque. Des paroles qui n’attendent pas de réponses, des crachats de mots à travers le silence.

La voiture qui apparaît enfin. Les muscles fissurés du corps porté. Au siège arrière qu'il dépose le malade. Ca va puer le chien crevé là dedans. « T’es trop foutu pour enterrer un autre cadavre. Tu bouges pas, tu mords pas les sièges » Humain qu’il traite comme un cabot abandonné. Différence qu’il ne fait pas. Différence qui ne se voit pas. Taché de boue et de sang. Peau nouvelle. Peau humaine couverte d’un animal.

Un détail qu’il a oublié. Léger. Le moteur qui grogne maladivement. Capot ouvert et corps mort sur lequel il marche sans aucun souci de remord. Poupée qui ne peut plus couiner. La lumière d’un jour nouveau aide à la compréhension de ce qui ne fonctionne plus. Mains noires qui plongent et s’acharnent jusqu’à trouver la panne. Gagné ! Un coup de clé pour vérifier qu’il ne s’est pas trompé, que rien n’explose là-dedans, un autre regard vers le cabot peureux. La peur qui gambade dans les bleues. « T’inquiète pas, c’pas une cage, je vais pas t’enfermer » Cadavre qu’il traine ensuite par le bras, à l’écoeurement de la prendre dans ses bras. Une morte. Une inutile. Un repas maigre qu’il glisse dans le coffre de la voiture, plie les jambes – casse les os plus exactement. Blondie qui a encore les yeux ouverts de la surprise. Enfermée la belle. Islay revient au volant, un regard vers l’Effrayé qui a déjà la tête glissée par la fenêtre. « T’as une adresse… quelque chose ? Ou faut en plus que je te trouve une niche ? » Le non pour réponse. Evidemment. Un amnésique, un errant. Un sac de puces. Le siège avant qu’il rejoint, les mains au volant et crissent les pneus dans la boue. Retour à la maison. Virée malade. Jamais un coup de frein. Chauffard cinglé. Les grilles s’ouvrent et laissent passer la ferraille rutilante. A l’arrière de la bâtisse qu’il se rend, là où mademoiselle ne vient pas poser ses billes assassines. Moteur coupé, porte ouverte vers l’animal épuisé. « T’peux marcher un peu ? Même sur une patte ? Faut que j’te cache à l’étage… sinon tu vas finir dans l’four » Paroles rassurantes. Main tendue, corps attrapé. Bras passé à son épaule, béquille humaine. Les escaliers deviennent une épreuve. Le cabot qu’il entraine à la salle de bain, et jette le blessé dans la baignoire. « Tu peux te débrouiller ? J’te donne vingt minutes, pas plus… » Le temps que la propriétaire comprenne, qu’elle assimile la présence d’un étranger. La porte qu’il referme et s’arrête. Couinement de celui qu’il abandonne. « Quoi encore ? »

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Erebe Verger

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyDim 16 Aoû - 16:39


Paumé qui couine lorsque des bras le soulèvent et le balancent comme un vulgaire bibelot sur une épaule. Bigre ! Homme qui se sent chiot, ainsi transporté, comme l’enfant égaré incapable de retrouver le chemin de la niche. N’est-ce pas ce qu’il est ? Les lendemains de lune où il n’est plus qu’animal hébété perdu dans la cambrousse, désorienté dans son propre espace. Les moindres coins discernés quand l’homme est conscient et la calamité distante. C’est la raison pour laquelle Erebe ne tolère pas ce fléau qui le ronge  jusqu’à l’os. Pour le sang qui coule sous ses doigts, bien entendu, et surtout la vulnérabilité qui se consolide à sa carcasse au petit matin des meurtres accomplis.  La bête devenue fragile, le féroce condamné aux douleurs du lendemain, aube dolente qu’il arbore toujours autant. A croire qu’au temps qui s’écoule, la malédiction devient lèpre toujours plus intolérante sous la chair immortelle. Homme condamné à payer le prix de ses péchés dans une torture éternelle.

Marche pénible où le canin se sent secoué dans tous les sens. Puis transaction de la solide clavicule  sur la banquette arrière d’une bagnole. Douillet mais étroit, un nœud d’angoisse se forme, cabot qui stresse dans ce bolide qui fait cage. Les portes comme échappatoires, mais aux paroles de son mécène, Erèbe se mord la lèvre et reste blotti au fond du siège. S’il reste peu convaincu de cette situation funambulesque, les mains s’agrippent sur le cuir dans un geste de réconfort. Besoin d’avoir quelque chose en main, un objet, du solide à triturer pour combattre la nervosité qui semble avoir planté sa tente dans la caboche de l’encrassé.  Une niche ? L’adopté vrille deux billes incertaines sur le diable, aucune réponse. Le silence pris pour  invitation et le moteur qui crache son fiel sur le bitume à la clé tournée et la pédale écrasée. Route aux enfers, pense Erebe alors que ses doigts s’enfoncent dans le cuir et le déchiquette. Plus d’une fois, sa carcasse qui virevolte sur la banquette arrière et la nausée qui menace.

Lorsqu’enfin, le tout-terrain mit fin à son calvaire en se garant dieu sait où, que la porte s’ouvrit sur son enveloppe défaite, sol adulé où la bête se laissa tomber comme une loque pour vomir ses tripes. Puanteur viscérale répandue sur l’herbe humide. Le démon passe outre et transporte déjà ses kilos de chair pestilentielle dans ce qui ressemble à un habitacle. Lieu inconnu pour celui qui s’apparente plus à un camé qu’à un mondain. Des odeurs nouvelles, presque appréciées. Les narines frissonnent dans la poussière et l’odeur embaumante de son samaritain. S’il pouvait rester agglutiné à l’inconnue cuirasse sans que cela ne paraisse déplacé, il l’aurait fait volontiers.  N’est-ce pourtant pas ce qu’il fait ? Alors que le duo improbable surmonte le supplice des escaliers, aux triceps vidés qui tremblent sous son poids, Erebe se sent obligé de s’agripper aussi fermement que possible à ce pilastre de peau et de muscles flanqué à ses côtés. Après la rampe accablante, un couloir puis une salle de bains. Baignoire où il échoue sans  cérémonie. Le matériau blanc qu’il souille déjà des croûtes de crasse blotties sur sa peau.  

Prenant conscience des instructions de suave parfumé qui déjà, referme la porte avant même qu’il ne puisse hocher de la tête. Une main tremblante se pose sur la poignée. Moulinet du poignet et l’eau tiède gicle du tuyau. La même virant sombre au contact intime avec la chair souillée du chiot penaud. Jet devenu torrent aux doigts glissants sur le métal dans une secousse brusque. Une odeur soudaine, percutante. Un frisson violent faisant tressauter le canidé. Couinement retentissant de celui qui sort en hâte du cockpit en acrylique, entraînant avec lui des litres d’eau sur le parquet. Ça pue la magie! Infection subtilement logée dans chaque recoin, Erebe panique à ce qu’il n’a pu discerner jusque là. Porte ouverte d’une main féroce et un lupus effrayé qui court vers la sortie. Mais la carcasse effrayée bute contre une autre, impact violent, et l’entraîne dans sa chute. Corps qui roulent sur le plancher et se heurtent contre la tapisserie.  Outch ! Le louvart piaille aux hanches qui en pâtissent. Allongé, tapis sous l’autre, un coup de genou dans le ventre de celui considéré comme sorcier. Esprit fou, les idées s’embrouillent alors que s’enfuit déjà l’hôte du logis, la peur au ventre. Pas de sorcier, pas de magie!  La bête suffisamment meurtrie par les sceaux d'un autre. Adrénaline du moment qui transporte l'épuisé vers l'escalier. Les pieds nus et trempés s'empressent mais s'emmêlent dans la descente. Trébuche le craintif, rotules et coudes butant contre les marches et le reste du corps suivant la gravité pour heurter le plancher du rez de chaussée. Glapissement du maladroit qui n'a plus toutes les idées en place.


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Islay Jeckyll

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyMar 18 Aoû - 11:07



“Let it be a fairy tale, then.
Once upon a time…”
Now there's no holding back, I'm making to attack. My blood is singing with your voice, I want to pour it out. The saints can't help me now, the ropes have been unbound. I hunt for you with bloodied feet across the hallow'ed ground. Like some child possessed, the beast howls in my veins I want to find you, tear out all of your tenderness! (it follows)

Une nouvelle trouvaille qui hante le manoir, un curieux animal qu’il tient encore, l’aide à se jeter dans l’eau. Un chien. Un homme. La différence est complexe pour celui chez qui il le voit que deux billes bleutées. Curieuses. Effrayées. Islay n’a pas le temps de s’occuper de lui, pas de temps à lui donner. Hell qui saura, Hell qui viendra bientôt. Plus vite canidé ! La pièce qu’il quitte, les pas dans le couloir, à surveiller la venue, à craindre que la demoiselle blanche vienne poser ses questions. Garde devant la porte, les minutes longues, de trop. La patience qu’il ne possède pas. Envie de lui hurler : dépêche-toi. Silence. Un fracas qu’il entend, une cavale dans la salle de bain, pas le temps de retenir le furibond qui vient se cogner contre le poitrail. Impact violent. Chute. Les escaliers qui accueillent les animaux perdus, coups et fracas. Tête fracassée, idées à l’envers. Interminable descente. Couchés les fauves. Le chiot sous lui, le coup qu’il ne prévoit pas. Il grogne et roule sur le côté, crachant flopée de jurons. Estomac en charpie. Des commandes qu’il crache en langue diabolique, les mots retournés, paroles des infernaux. Péniblement debout, à vaciller sur ses pattes, il court vers l’inconnu, d’une paluche qui se fige sur l’épaule et envoie l’animal apeuré contre le mur. Cou maintenu d’une main. Souffle coupé. La panique qu’il augmente. « Calme-toi, putain… calme-toi » Le visage pris entre les mains. « T’as pas d’raison d’avoir peur… y’a personne » Les mains qu’il retire du visage tuméfié. Le corps reste, barrière. Islay n’est pas habitué à gérer la peur, pas celle d’autrui, uniquement la sienne. Il ne sait pas. Inconnue. Pas dans ses capacités. Il vient de l’enfer lui ! Pas de là-haut, pas de chez les compatissants et les bienveillants. « Je sais… tu connais pas, t’es effrayé, t’as pas passé la meilleure nuit de ta vie mais arrête de croire que ta peau est en danger. Ça va. T’as rien à craindre » Un mensonge, plusieurs qui roulent dans les mots. Le manoir est une gueule béante, un danger, un incarnat du vice, une terreur. Y entrer, c’est y rester. Personne n’en sort… pas vivant. Dans des boites. Les étrangers qu’on ne revoit jamais, ces quelques errants nocturnes qui deviennent repas et ingrédients pour potions de petite sorcière. Pas de vivant, pas de preuve, personne. Mais lui. Différence. Son cabot. C’est décidé. Le sien. Sa peluche. Sa trouvaille.  

Le corps toujours raturé de la nuit, boue et sang qui ne font plus qu’un. Nouvelle peau sur l’ancienne, sur l’humain devenu animal. Islay observe, se demande comment le chiot va enlever toute la crasse sans s’arracher la peau. Un regard vers le couloir dégueulasse d’une course poursuite. A croire que des bestioles enragées sont passées par là. « On retourne à l’eau, t’as rien enlevé de la crasse » Le poignet qu’il attrape sans entendre les protestations. Un gosse qu’il traine derrière lui et ramène finalement sur son épaule disloquée. Paumé qu’il maintient et emmène jusqu’à la porte déjà connue. Le bain à nouveau rempli, l’eau claire aussitôt tachée lorsque le cabot entre et éclabousse encore le sol. Soupir à la vue des dégâts. Raz de marée grenat. Assis au rebord de la baignoire, à constater les dégâts, les plaies ouvertes. A se demander si tout se referme ou si il va devoir s’amuser avec un fil et une aiguille. « C’quoi ton prénom ? T’es pas obligé de parler si tu veux pas, si t’en es pas capable. Mais j’voudrai bien mettre un nom sur ta gueule de chiot cabossé » Chiot, pour l’affection nouvelle, pour sa capacité à aimer n’importe quel bestiole qui croise sa route. Mauvaise idée. Déviance de l’humanité. « Tu sors pas de là tant que t’as pas fini, même si tu dois y passer trois heures… je retiendrai la harpie » Les dernières paroles marmonnées. La pensée que la propriétaire est quelque part, va revenir, sait déjà tout. Les placards qu’il fouille, et trouve dizaines de petites billes colorées qu’il jette aussitôt dans l’eau. Vapeur de bulles de savon. Jolie magie. △

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyMar 18 Aoû - 20:45


Fuite inhibée lorsqu’une main l’éjecte au mur. La tapisserie arrachée sous la violence de l’impact et souillée à tout va par les croûtes humides qui maculent la chair frissonnante. La frayeur gonflant alors sous les côtes du strangulé. Étau ferme enlacé à sa gorge, paluche solide qu’il essaie de dénouer du bout de ses doigts tremblants. Se calmer ? Petit comique... Le visage violace, la proie étouffe sous l’étreinte, poumons à l’agonie, en quête désespérée d’air à entonner. Quand l’oxygène dégringole les bronches en trombe, le diaphragme retombe, soulagé. Pas de raison d’avoir peur ? La magie suinte en tout coin. Senteur grivoise tant répugnée par le monstre. Pour les quelques occasions où il y fut enchaîné, l’aversion développée pour la sorcellerie au cours des inépuisables saisons…      « Y a d’la magie ici. Ca schlingue ! » Voix qui gronde depuis la gorge bleutée. Protestations pourtant inutiles à celui qui se fait ramener en arrière. La dérobade futile aux forces perdues, les même offertes la veille à l'orbite céleste.  

Démarche boiteuse jusqu’à la baignoire où le cabot atterrit pour la seconde fois. Le contact de l’eau est apprécié, peau devenant moite sous les caresses chaudes du cristallin empourpré. Visage picotant dans les vapeurs émollientes, Erebe se recroqueville dans le bassin, jambes enlacées, rapprochées contre un torse abîmé. Un regard hésitant –toujours angoissé- roule jusqu’à la stature de l’autre. Sorcier ou pas ? Odeur des lieux claquemurée par l’encens. Celle des potions et autres rites. Les narines chevrotent aux effluves qui s’entremêlent dans une même pièce. Bouquet incertain, bigarré, où s’ajoutent la suave de l’inconnu, le métal et la boue du cabot et la violette sulfureuse des magies esquivées. Siècles de souffrance, chiot tombé à quelques reprises dans les sceaux de quelques ambitieux. Nombreux dévorés,   certains réchappés. Howard en fait partie, de ces miraculeux, ces rescapés meurtris. De ces moitié dévorés…

Un prénom ? Il se blottit contre le rebord et secoue férocement la tête. Gauche, droite, le refus d’obtempérer. Réponse claire de celui qui palpite dans l’eau visqueuse. Progressivement, les croûtes qui s’enlèvent de la partie immergée, la rosace dévoilée à la macule arrachée. Lentement, canin qui redevient homme. L’apparence au moins…  « Tu vas m’lier, m’ligoter à un sceau toi aussi »  Comme l’autre. Le boiteux, l’estropié, le revanchard collé à ses pattes. Maudit soit l’homme qui l’a scellé. Loup mis en laisse, muselé, privé de liberté. « Y en a un qui m’a éventré une fois… » Frisson violent au souvenir glauque du macabre frôlé. Il se souvient, lui nu et ligoté à une table de rituel, chapeau pointu dressé sur son flanc, poignard levé, prêt à s’abattre. La douleur inoubliable du métal logé dans sa chair, et des tripes remuées, effleurées par l’arme acérée. Comment s’en est-il sorti ? La mémoire flanche. Souvenirs bredouilles, fumeux. « Un autre qui m’a jugulé à cette ville. J’peux pas m’enfuir. J’les déteste, les alchimistes, les mangeurs de féroces… » Tout simplement les sorciers. Eux tous qu’il hait. Aucun pour qui il éprouverait de l’affection. Tous qui veulent sa peau d’animal….

Un sursaut lorsque des bulles s’extirpent de l’eau. Savon qui nettoie la crasse, la crispation délectable à l’odeur onctueuse qui chatouille son museau. Cela lui rappelle les bains mousseux de son enfance. Et les quelques rares savourés en période d’accalmie. Pieds, jambes, torse. Progressivement, chaque parcelle de peau respire à nouveau pour chaque couche de bauge ôtée. La chair rougit sous les doigts oscillants, qui grattent la boue et le sang jusqu'à vif. Et pourtant, reste la caboche noircie d’impuretés. Dextres hésitants planqués dans l’écume savonneuse, lui si angoissé à l’idée que le mystérieux s’évanouisse devant ses yeux. S’il plonge la tête, s’il ferme ses mirettes, que se passera t-il ? Opportunité offerte à l’autre pour l’évincer. Soumettre sa carcasse et le tatouer de sceaux inaltérables ? Peut-être.   Enveloppe démoniaque qu’il ne lâche du regard, l’animal aux abois.  « Harpie? »  Quelqu'un d'autre? Clébard qui ne saisit un traître mot.



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Islay Jeckyll

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyJeu 20 Aoû - 19:54



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Carcasse sale ramenée à l’eau, jetée sans ménagement dans la baignoire. La panique gronde encore, de quelque chose qu’il peut ressentir, comme la peur. Ça se cogne contre les murs, s’enroule autour du petit tremblant. La peur. C’est ce qui les met en danger, c’est comme ça qu’il les trouve et les avale. Les repas. Pas lui. Pas un chien. Jolie peluche. Islay écoute, curieux. Compréhension de la moitié des mots, assez pour savoir que celui sans prénom n’est pas différent. « Regarde » La main plonge à l’eau, le bras s’y engouffre, bulles qui chatouillent la peau extirpée de la cristalline. La chair nue se tâche de curiosités, symboles étranges, algues mouvantes qui se faufilent sur la trempée. Dessins singuliers, tatoués d’élodées. « Tu connais peut-être pas… on est pas nombreux… » Each. Cheval des eaux. Hippocampes se moquent certains, eux d’en bas. Des équidés rares, son espèce qu’il n’a pas aperçu depuis des siècles. Toujours contraint, toujours lié. Impérieux équidés aux pattes courbées.

Eventrer. Juguler. Ca ne l’effraie pas, ça ne provoque rien du tout, pas même un sursaut, une ébauche de curiosité. L’habitude des coups, du corps devenu canevas pour des sorcières de talent. Torture des siècles passés. Et le cabot a connu la même situation… la chair qu’il observe, à noter les cicatrices, les furieuses des temps passés. C’est toujours moins que les siennes, mais c’est déjà bien impressionnant. Chien battu. « J’peux aussi te montrer des trucs assez sympas, mais j’voudrai pas que tu dégueules dans le bain » Jolie moquerie. Pour les horreurs sous les vêtements, les non refermées, les suintantes, les non visibles, et le sceau à la nuque, imprimé par le feu. Ils ne sont pas différents. Islay ne compte plus, ne peut pas se souvenir de tout ce qu’il a subit. C’est là-dedans, quelque part dans la mémoire. Les plaies restent témoins pour quelques heures qu’il a oubliées. Préférable. « Si t’appartiens à quelqu’un, il peut rien faire ici. T’es en sécurité, ok ? Tu t’rentres ça dans le crâne ? » La magie entoure le manoir, sillonne les terres, se faufile à tout étage. Elle est là, toujours. Les sorts par dizaines, la peur des sorcières, surtout la paranoïa d’en croiser d’autres. quelques guerres qu’il a connues. Mésentente devenue carnage. Harpie. Le mot n’est pas approprié. Sorcière naïve. « Celle à qui j’appartiens… petite sorcière. Tu crains rien, je suis là » Il se pose en protecteur, vaillant petit soldat.

La tête est encore barbouillée de suie rougeâtre, et la boue, le mélange incertain. « Je peux ? » Savon dans les mains, à arracher la peau-terre pour retrouver l’humain là-dessous. Les gestes connus, délicats. Lui qui a pris soin de tous les gosses de la famille depuis six siècles. « Faut que tu plonges là tête sous l’eau, j’te rassure, y’a rien au fond » Ebauche incertaine d’un sourire, d’une rature maladroite. Les mains savonneuses qu’il trempe dans le bain crasse. Chiot tout neuf qui ressort d’une plongée rapide. Homme. Islay observe, quelques secondes de trop, amusé par le changement, par l’humain retrouvé. Jolie découverte. Une serviette qu’il attrape et tend à l’apeuré. « Tu t’enroules là-dedans et tu me suis… j’pense pas avoir quelque chose pour ta maigre carcasse, tu vas flotter dedans mais c’pas grave » Le poignet qu’il attrape encore, un gosse et pas un homme qu’il emmène avec lui dans les couloirs. Porte de la chambre poussée, éclats de faste qu’il ne supporte pas. Armoire qu’il ouvre d’un geste, fouille et fait voler les tissus à travers la pièce. Chiot qui s’en ramasse la moitié sur la tête. Image amusante quand il se retourne et cherche le-sans-nom égaré sous une pile de vêtements. Des froissés qu’il tend. « Tu veux toujours pas m’dire ton nom ? T’as peur que je l’utilise ? » Magie. Connaître un nom. Renvoyer une créature en enfer, la mettre à terre. Possibilités infinies pour une identité possédée. « Islay » Main tendue.  △

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyLun 24 Aoû - 10:41



Esclave lui aussi…  Un commun malheur qui réconforte le plus jeune. Ils sont pareils, ou presque, enchaînés à d’autres,  avec cette incapacité à s’en délier. Ames damnées, chimères muselées aux quatre volontés des grands puissants. Un monde où la débandade est un rêve, une douce utopie, où ils seront marqués d’occulte, mystérieux caractères, balises imprimées  dans leur chair séculaire… C’est un regard curieux qu’Erebe attribue aux jolis dessins. Bras noircis d’alchimie. A l’image de sa propre nuque, symbole insolite taillé sous le cuir chevelu, juste à la base des omoplates.

Charmé, quelques doigts s’extirpent de l’écume et s’en vont tripoter la peau mise à nue.  Geste fugace, peut-être aussi déplacé. Chiot confus qui planque aussitôt ses paluches dans l’eau sale. Sécurité ? Les oreilles en frissonnent, cœur qui bat d’espoir pour les mots du beau. L’est-il vraiment ? Entre ces murs  inexplorés? Quand la magie est à proximité, le doute est permis. A l’existence d’un tel lieu, il veut pourtant y croire. Un abri sur terre, où les malins ne peuvent se faufiler.

Mains douces et entreprenantes. Erebe hésite un instant à suivre la demande, à planquer sa tête sous la crasse diluée. Réticence pourtant volatile aux phalanges qui palpent sa crinière toute crottée dans une délicieuse patrouille. Hum. Chiot qui ronronne et se laisse engloutir dans la houle infecte. A l’éclosion loin des profondeurs sordides, homme ressuscité, bête envolée. Des boucles foncées lavées de toutes impuretés qui miroitent dans la clarté diffuse de la pièce. Peau qui a retrouvé de sa superbe, lisse et rosace. Pas si pénible que ça finalement… Un maigre sourire gratifie sa propreté, alors qu’une serviette l’accueille dans sa dérobade loin du stupre accumulé dans l’imitation du marbre.  Blancheur dans laquelle il enroule sa fine taille sans pudeur avant de suivre d’un pas titubant sa providence. Des pièces qu’il découvre, longées en silence par l’étrange dyade. Loup docile se laissant traîner dans le dédale de l’étage, appréciant le contact des doigts chauds contre sa peau tiède et encore mouillée. C’est autre chose que l’étreinte des macchabés à l’aube naissante.  

Fin de la balade dans une sobre alcôve, semble t’il une chambre. Des vêtements, par dizaine ! Un glapissement s’étouffe dans une avalanche de tissus. Qu’est-ce que c’est que tout ça ? L’autre qui lui tend une tenue, froissée mais propre. Jolies guenilles dans lesquelles il s’enroule, peau encore humide, donc s’engluant de suite sous l’étoffe étrangère. Qu’importe ! Le museau détecte la délicate odeur du bellâtre imprégnée dans le textile. Ca sent bon, trop. Flair aux anges. Désir d’en lécher l’arôme, de l’étreindre à jamais. Ce qu’il fait, à tirer le col de la chemise contre sa truffe, en respirer sans vergogne la délectable senteur. Bigre, attitude impolie au croquant qui se nomme devant lui. Islay ? Joli prénom. Quelques dernières hésitations, timidité peut-être, deux topazes qui remontent tout de même jusqu’aux callots du plus âgé. « Erebe… »  Chose faites, regrettera t’il l’identité mise à nue ?

Dextre tendu qu’il touche du bout de ses doigts, hésitant, faisant un semblant de poigne. Chaleur retrouvée sous sa paume moite. C’est doux, c’est chaud. Un contact qu’il veut préserver, chiot encore humide dans ses nouveaux fracs, peau frissonnante au contact de la tiédeur atmosphérique. Un besoin qui hurle alors, au corps qui s’approche d’un bond et se colle contre son homologue, l’enlace du bout de ses bras nus pour flanquer sa bouille dans le creux de sa nuque. Chaleur et bonne odeur, wendigo dressé en un tour de main par ces plaisirs anodins. Pour la énième fois, la malséance est ignorée, comme la pensée à l’idée que l’autre soit incommodé. Juste l’envie de rester logé contre ce radiateur ambulant, et d’en savourer les fragrances qui s’en échappent, sueur de jolies fleurs. C’est ça ! Odeur familière, la mémoire s’éclaircit sous le crâne humide. L’image d’un ours se distingue dans la brume de son esprit, une peluche, objet d’enfance, compagnon fidèle avant qu’un feu n’emporte la laine dans une nuée de cendres. Du garçon jadis, l’homme se souvient, serre encore plus la carcasse contre son enveloppe presque nue, à l’envie de garder aromate capiteux à sa portée.  « Tu sens comme lui » Murmure engourdi contre l’oreille bordée de touffes brunes, un canin plutôt inconscient pour se montrer si familier avec le fruit des enfers. « Vaillant qu’il s’appelait » Présence apaisante à ses côtés sur l’oreiller, il l’a connu pour son courage d’attraper les cauchemars. Enfant bercé par le gardien silencieux. « Mais il a brûlé un jour. Jolie odeur envolée, ça puait la cendre, la laine calcinée… » Deuil éprouvant pour l'enfant solitaire qu'il est resté.




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Islay Jeckyll

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MessageSujet: Re: Le corbeau et le renard # ISLAY    Le corbeau et le renard # ISLAY  EmptyMer 2 Sep - 15:21



“Let it be a fairy tale, then.
Once upon a time…”
Now there's no holding back, I'm making to attack. My blood is singing with your voice, I want to pour it out. The saints can't help me now, the ropes have been unbound. I hunt for you with bloodied feet across the hallow'ed ground. Like some child possessed, the beast howls in my veins I want to find you, tear out all of your tenderness! (it follows)


S’occuper des blessés, n’en laisser aucun derrière lui. Une tare de l’enveloppe humaine, de leurs émotions, de toute cette compassion qu’il ne ressentait pas avant. C’est un fatras là-dedans, un mélange douteux qu’il ne sait pas démêler. A toujours s’apitoyer sur le sort des autres, à les ramener vers lui, avec lui. Islay prend soin du petit cabot tout sale, de sa belle trouvaille qu’il voit devenir plus intéressante à chaque couche de crasse qui tombe. Jolie découverte ! Un homme sous la terre et les branches. Charmante l’apparence. Un garçon plutôt. Ou un homme ? C’est petit quand même. Peu âgé. Il hausse les épaules. Question sans réponse. A ne pas s’en soucier. Viens avec moi. Main tendue. Et course dans les couloirs qui sont un dédale pour les étrangers. Les vêtements jeté, pile sur la tête du brun. Animal pas totalement séché. Chemise déjà trempée. Un soupir. Islay revient, enlève les boutons. Déchire plus qu’il ne défait avec soin. « T’es trempé. Tu vas crever si tu restes comme ça » Serviette relancée sur la tête du perdu. A essuyer les gouttes capricieuses. Un t-shirt et un pull tendus. Trop grands, encore. « Erebe. C’pas trop effrayant » Moquerie.

Animal jeté dans ses bras, carcasse qui étouffe. Islay qui ne sait pas comment réagir, les bras pendants le long du corps. Hésitation. A retirer l’inconnu, à prolonger le geste. L’autre qui hume. Encore et encore. A croire qu’il bouffe les odeurs. Ne sait se repaitre que de ça. Islay qui n’a toujours pas bougé. Perdu. Paroles curieuses. D’un autre à qui il est comparé. Un humain sur le buché ? Non. Le mot laine qui revient à la caboche, fait écho à quelques bizarreries avec lesquelles dormait Hell. Des peluches contre les monstres. Une armée pour les enfants. « Tu dis que j’sens comme un doudou que t’as perdu ? T’as pas l’odorat qui déconne ? » Frustré dans son égo l’équidé. Et le souffre là-dedans, les enfers, le putride qu’il laisse dans son sillage ? L’odeur de mort ? Erebe qui ne semble sentir que de l’agréable. Un bras qu’il passe timidement dans le bras de l’autre. A ne pas savoir comment réagir. Ce qui est approprié ou non. De ça, ils ont déjà dépassé tous les stades. Les barrières de la décence explosées. « Faudrait que tu te détaches, j’ai pas envie que tu plantes tes dents dans mon cou… l’odeur, ça se mange pas » Le rire léger à l’oreille de l’autre. Lèvres qu’il laisse dériver au cou. Tendresse du geste avant que l’autre soit mis à l’écart. Maintenu par les épaules, à distance. « J’ai toujours besoin de ton aide pour enterrer un cadavre… faut juste que j’plante des fleurs au dessus, le jardin est un cimetière » Parler cadavres et cimetière avec un inconnu. Rien de plus banal. Le poignet qu’il reprend entre ses doigts et entraine encore le petit loup dans les couloirs, jusqu’au jardin, à la voiture, là où le coffre abrite une poupée cassée. Repas abandonné. Odeur immonde. Assassinée qu’il attrape par un bras et traine jusqu’à un coin d’herbe encore vierge d’os. Une pelle qu’il tend à Erebe. « J’sais, ça méritera une nouvelle douche et d’autres vêtements, c’pas grave, on a le temps » Journée encore neuve. Les grilles hautes qui protègent des regards curieux. Action illicites autorisées. △

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