Ce n'est qu'un baiser qu'elle lui rend. Un simple foutu baiser. Pas une permission. Et pourtant, ses mains sont déjà là, posées sur ses cuisses. La jupe remonte et Lydia essaye de la rebaisser, de le repousser. C'est vrai qu'elle n'y met pas assez d'effort, mais il devrait comprendre les signaux que sa fiancée tente de lui envoyer. Comme il parvient si bien à le faire avec des mots, il tente de la séduire avec des attentions ; un baiser sur la nuque, une caresse entre les cuisses. Mais, cette fois, ça ne marche pas. La sorcière lui en veut encore et elle n'est pas prête à s'unir de nouveau à lui. « Arrête ça. » qu'elle demande, une dernière fois. Les secondes s'écoulent et le contact de sa peau contre la sienne devient insupportable. Pourtant, l'homme refuse de l'entendre ; il est trop impatient de retrouver sa fiancée, la femme qui lui est promise. Il la désir si fort et, pour lui, ce n'est pas une honte. C'est la nature de leurs êtres, l'expression de leur amour. Lydia lui demande une nouvelle fois, mais il la fait taire avec des baisers auxquels elle ne répond pas. « Je t'aime. » Qu'il murmure à son oreille. Et pendant un instant, quand elle envisage de le punir pour son impertinence, il arrive à la troubler, à lui faire perdre ses mots. « Je t'aime tellement. » Sa mère lui avait pourtant appris à ne plus faiblir devant le sexe opposé. La scène lui paraît tellement insensée ; il ne peut pas la forcer et en même temps lui assurer qu'il l'aime d'une manière aussi sincère. On ne peut pas désirer une femme qui ne répond pas, qui ne rend aucune attention. « S'il te plait... » Il l'ignore. Il s'est probablement rendu sourd pour alléger sa conscience. Sauf peut-être pour la voix qui lui dit d'assouvir ce besoin le plus primaire. L'homme se transforme en bête. Il la tient plus fort, bloque sa main contre ses lèvres et il l'humilie. Elle n'est plus femme. Il la rend chose. A travers la violence de ses coups de reins, il se venge de tous les caprices qu'il a dû supporter et de toute sa prétention, de ses ambitions. Il lui fait mal. Il la fait pleurer. Il est le plus fort.
Et enfin, il admire son œuvre ;  le regard de sa dulcinée teinté de haine et de dégoût.
« Il faut rentrer, maintenant ».

Il y a des sujets que les femmes évitent d'aborder. Si la plupart d'entre elles y sont déjà passées au moins une fois, il n'y a pas de quoi s'offusquer. Il est préférable d'ignorer certaines horreurs devenues ordinaires. On évite même de poser une main compatissante sur l'épaule d'une fille. « Sors de ce lit ! » Ordonne la matrone. La rousse ignore. Depuis plusieurs semaines, ses nuits se prolongent indéfiniment. Elle ne sort même plus de cette chambre, même pas pour se laver. La femme bafouée se laisse mourir. A quoi bon persister à vouloir incarner la puissance des Meyrick quand le premier homme venu à qui l'on accorde un peu trop de crédit peut se permettre d'outrager son corps, sa connaissance, son pouvoir, sa grandeur ? Elle, l'enfant chérie. L'enfant à la crinière rousse. « Cesse tes caprices. Personne n'annulera le mariage. » Lydia ne pleure même pas. De toute façon, elle ne parvient plus à se décharger de toute sa colère. Elle la garde en elle, comme un énième organe nécessaire à sa survie. « Respecte-toi ! » Devant ce corps immobile, la mère termine par s'impatienter et quitte la chambre. Au fil des jours, Lydia se dit qu'on a terminé par l'oublier, que personne ne reviendra perturber le calme de cette pièce avant que l'odeur de son cadavre ne vienne déranger leurs délicates narines. Mais le destin, lui, garde un œil sur elle et semble s'acharner. Sans savoir comment, la sorcière tombe malade et plusieurs matinées d'affilées, elle essaye d'évacuer la douleur qui lui tord les boyaux par la bouche. Elle dégueule sa haine, sa colère, sa douleur, sa tristesse. Et comme son ventre en est plein, les maux persistent et ce jusqu'à qu'elle réalise qu'elle pourrait l'extraire pour s'en servir.
La rancœur l'aura emporté sur l'impassibilité.
Puis la folie sur la rancœur.

Les cuisses écartées, elle est agenouillée dans une flaque de son propre sang. Dans ses mains, elle tient le fruit de cette union absolument dégoûtante et humiliante. Ça n'est pas plus grand que sa main, ça n'a pas de forme humaine. Ce n'est qu'un amas de cellules, de chair et d'os à peine formés. Et surtout, l'avortée ne ressent absolument rien pour cette chose qui voulait s'installer en elle pour y grossir. Les doigts ensanglantés dessinent des symboles et ses lèvres laissent s'échapper un chant dans une langue antique. La magie sacrificielle et du sang est certainement la plus dangereuse, autant pour la sorcière qui la pratique que pour la personne qui en sera la victime. La nécromancienne continue son incantation, puis vient le moment où elle hésite avant de poursuivre. Elle ramène le fœtus au plus près de son visage et elle y plante les crocs pour le déchiqueter. C'est par bouchées qu'il retourne dans son ventre. La nausée lui tord les boyaux, mais la sorcière s'empêche de gâcher son mauvais sort. Avec difficulté, elle avale les derniers morceaux et commence d'ors et déjà à se réjouir. C'est quand ses yeux se plantent dans le cadre de la porte qu'elle la distingue, enfin, dans l'obscurité, la mère restée silencieuse, scandalisée par la scène qui se déroule devant elle. Peut-être est-ce voulu, ou peut-être est-ce nerveux, mais son rire est fou et malgré les menaces que profère la plus vieille, Lydia ne se calme pas. Elle se sent toute puissante, puissante d'avoir stoppé une grossesse non désirée et de s'en être servie pour provoquer le malheur de celui qu'elle abhorre. Ne pas respecter les projets prévus est une forme de désobéissance que la mère ne pardonne pas. Aucun enfant ne peut se permettre d'offenser ses parents de la sorte, surtout pas lorsqu'ils portent le nom des Meyrick. Alors Lydia fuit le foyer familial avant qu'on ne décide de se débarrasser d'elle de la même manière qu'on se débarrasse d'une portée de chaton qui nous importune ; rapidement, proprement et dans son sommeil.

Ses joues sont rouges de colère et son cœur bat la chamade. Il arrive encore à pointer le doigt sur ce qui la fait sortir de sa torpeur constante. Et ce qui lui fait du mal. Lydia prétend le détester, comme tous les autres, et pourtant, ils finissent toujours par se retrouver. A croire qu'il sait se distinguer des autres, même sans le vouloir. Il n'avait rien d'un sauveur, pourtant. Il aurait pu la conforter dans son choix premier et la pousser au fond du précipice. Désormais, elle se trouve là, devant lui, à le toiser du regard. Sans être menaçants, ses doigts agrippent la gorge de l'homme. « Mets-toi à genoux. » Et c'est probablement ce que Lydia préfère chez lui, outre leurs quelques ressemblances : leurs grandes différences. Il n'accorde pas autant d'importance aux apparences et sait profiter du peu qu'elle veut bien lui donner. Quand la femme remonte le tissu de sa robe pour lui dévoiler la couleur de ses sous-vêtements, c'est bien la seule chose d'agréable qu'elle accepte volontiers de lui offrir. « A genoux, j'ai dit. » Insiste-t-elle encore un peu. Si elle adore sentir la chaleur de ses lèvres contre sa peau, c'est pour mieux le détester ensuite. Le détester de la ramener à sa condition de femme esclave de ses plaisirs. Et d'être comme il est, de faire ce qu'il fait.
D'être Owain Rowe.
Mais il a ce talent pour l'obliger à lâcher prise.
Pour la faire sourire, même.

Je suis en retard, je suis désolée (je fais 10000 trucs en même temps ça m'aide pas du tout ) mais me voilà maintenant. Je viens du coup de terminer ton histoire, ta fiche que j'ai dégusté avec un plaisir envoûtant vraiment. Déjà le caractère de cette petite Meyrick forte et brisée en même temps, une résiliente attachante. Tu as mélangé les nuances de ton personnage avec une perfection rare Puis l'histoire je suis amoureuse c'est tout, tu as osé dans tous tes paragraphes et j'ai adoré tous tes paragraphes (je ne sais pas si je suis claire mais je me montre passionnée là, je veux un lien ! ). Puis ce personnage, ce potentiel, cette plume... TOUT ! Je ne le dirai pas encore mais... quel talent, je sais d'avance que je vais lire tous tes rps, que je vais être encore émerveillée

Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de l'Enfer, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pour ce faire, tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres villageois de Crimson Peak. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.