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 No light, no light [PV Lydia]

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Owain Rowe

‹ MESSAGES : 96
‹ DATE D'ARRIVÉE : 20/07/2015
‹ L'ENDROIT : Au détour d'un cauchemar

EVIL SPIRITS IN HEAVENLY PLACES

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MessageSujet: No light, no light [PV Lydia]   No light, no light [PV Lydia] EmptyVen 7 Aoû - 23:55

 No light, no light

○You are the hole in my head. You are the space in my bed. You are the silence in between. What I thought and what I said. You are the night time fear. You are the morning when it's clear. When it's over you're the start. You're my head, you're my heart. No light, no light in your bright blue eyes. I never knew daylight could be so violent. A revelation in the light of day. You can't choose what stays and what fades away.


Combien de verres pour tarir l'orgueil ? Le récipient tournoie entre ses doigts, toupie fragilisée par sa propre gravité, altérable par l'instabilité du détective. L'ambre circule librement au centre du diamètre ridiculement important. Le goulot claque contre le pourtour une énième fois tandis qu'il envisage l'abandon total de ses bonnes manières pour se servir directement à la source sans disposer de la vaisselle entre la bouteille et lui. Il n'est plus à ça près, à la babiole qui se doit de jouer une limite qui n'existe de toute façon pas. Combien de grammes d'alcool dans le sang pour réussir à s'affranchir de sa fierté ? Jamais assez semble-t-il. Il n'en voit pas le fond du contenant alors qu'il se refuse à ingurgiter plus de contenu. Son propre organisme réclame un salut qu'il n'est pas en mesure d'envisager. La nausée débute et temporise pourtant sa progression sur le chemin de l'ébriété. Ses paumes froissent les rares documents rassemblés devant lui dans le vain espoir de la distancer, cherchant à dénicher un quelconque début de vérité au milieu d'un néant de contradictions. Il ne doit rien concéder au hasard, pas le moindre détail. Question d'égo sans doute. Sauf qu'elle manque toujours à l'appel, la diseuse de bonne aventure et que malheureusement pour lui, son aide demeure toujours, à ce jour, précieuse. Dire qu'au début, il ne supportait pas la seule idée de suivre ses conseils ou d'écouter son avis. Fouiller l'esprit humain, envahir l'intimité parfois même, juger, analyser sans cesse sur base de si peu et tout ça pour une rémunération conséquente de surcroît. Si la sympathie d'Owain pour ce domaine d'étude n'a pas spécialement évolué au cours de ces deux dernières années, il doit admettre éprouver un certain respect pour la psychologue, pour la pertinence de ses remarques et  pour sa contribution de façon générale qui amène de nouveaux angles de réflexion. Ça le rend encore plus malade de se l'avouer mais elle a su se rendre utile, la garce.

La liqueur trouve sa place contre l’œsophage qu'elle dégringole lentement, diluant dans son passage toute la rationalité maladive de son nouveau possesseur. Alors à combien de litres de ce nectar doit-il se vouer pour parvenir à la récupérer ? L'orphelin s'égare dans l'inconstance des schémas mémoriels. La dernière dispute ? Il n'en connaît foutrement pas la raison. Comme d'habitude. Ça gueule, ça balance tous les objets à proximité et ça entretient les abus sans avoir le moindre sens du début à la fin. Il y a toujours un moment où l'un d'eux se réveille du coma entretenu par l'apathie latente pour apprécier le vide qu'ils s'empressent de placer sous leurs semelles.Alors tout explose. Les éclats de leur dernière collision se fichent encore dans la trachée, compressent toujours plus la rétine et corrompent ses intentions. Cependant, au creux de la violence,  éclot cet inexorable abîme dans lequel il se jette volontiers la tête la première, libérer les frustrations et les muter par leur seule volonté en une énergie plus destructrice que la haine elle-même. L'animosité maintient le charme, envoûtement  pour les mutilés qui contraint les blessures à s'adorer dans la laideur. Malsain mécanisme qui équilibre pourtant son quotidien. Néfaste agencement qui fonctionne dans les tares à manifester et rassemble les réalités afin de les métamorphoser en armes pour le poing serré. Il n'essaie même pas de lutter contre l'attraction de cette répulsion. Mais il lui faut terminer la dernière goutte du breuvage pour s'en assurer.

La veste s'allonge sur le bras qui la soutient durant quelques mètres comme un vieux spectre qu'on traîne à défaut de le chasser. La fraîcheur crépusculaire fouette les pommettes mais ne le soumet pas à la délivrance. La fournaise colore de peu sa lividité naturelle, naissance d'une conséquence immédiate à la boisson dont il a consciemment abusé. Toujours pas prêt à s'aplatir pour obtenir le retour de la rousse. Toujours pas convaincu de la manœuvre. Mais a-t-il le choix ? Le volant s'ajuste mal à ses mains tremblantes, la tête cogne le siège. Le trentenaire ferme les yeux. Il compte jusqu'à vingt, respire pesamment durant l’exercice avant d'emporter sa carcasse métallique dans ce maudit dédale. Il se gare à deux pas de l'immeuble et réarrange sa première névrose, le manque de morphine, en tirant une clope de son paquet. La fumée le poursuit alors qu'il crache visuellement sur cet endroit étranger. Il ne se sent à sa place nulle part de toute manière. A croire que la planète entière s'est décidée à ne jamais devenir son foyer. C'est sûrement le cas. Le loup n'a pas le temps de tirer une dernière bouffée de nicotine, ni de faire le moindre pas vers l'avant qu'on s'interpose. Un marchand sordide d'un kiosque qu'il a en effet repéré, l'interpelle pour lui vendre ses salades. Laconique, son ténor expulse difficilement des mots mâchés par la fatigue et son début d'ivresse. « Je suis pas intéressé. » Il insiste, persiste, présente ses articles. « Pas intéressé » répète-t-il plus sèchement encore. Sa propre fragrance, alliance de sueur et de tord-boyaux, infecte son odorat pour alourdir le poids sur l'estomac. L'autre continue sur son entêtante lancée en allant jusqu'à lui barrer l'accès à l'entrée. « C'est quoi ton putain de problème ? Lâche moi les baskets. » Il le bouscule mais l'homme lui agrippe vivement le bras. Il décline alors les vraies raisons du harcèlement. L'ironie souligne les traits tirés du lycanthrope. « Elle veut pas que je monte ? Et t'es quoi ? Son cerbère ? Barre-toi et mêle-toi de ton cul la prochaine fois. » Il se défait d'un coup sec de son emprise mais son opposant n'en démord pas. C'est à se demander combien la sorcière le paie pour qu'il s'obstine à ce point.

Les mots volent, le ton grimpe. Sans trop savoir pourquoi, le fumeur balance son mégot au visage de l'assaillant dans une ultime tentative de diversion. Aucune marque, aucun dégât physique. Le mal s'élance à un autre endroit bien plus conséquent. Le vendeur projette ses phalanges dans l'arcade sourcilière. La douleur réduit l'acuité visuelle et les réflexes. Réduit à l'état végétatif pour une poignée de secondes, l'enquêteur n'a pas l'occasion d'esquiver le second coup qui atteint impitoyablement la mâchoire. La langue rencontre abruptement les quenottes, il grogne et rend coup pour coup. La bagarre s'interrompt quand le souffle devenu court, ils se jaugent après plusieurs minutes de frénésie. C'est l'autre qui capitule le premier. De son nez s'écoule de longues traînées vermeilles qui font échos à la sombre muqueuse qu'Owain recrache brutalement au sol avant de conclure la trêve d'un « Va la chercher, je monterai pas l'emmerder mais je dois la voir. » Il essuie sa bouche d'un revers de main en se jurant de lui faire payer, l'ingrate, pour ce coup bas et totalement gratuit.
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Lydia Meyrick

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‹ L'ENDROIT : les enfers.

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MessageSujet: Re: No light, no light [PV Lydia]   No light, no light [PV Lydia] EmptySam 8 Aoû - 22:47

Autour de la petite coupole qui flambe, des bougies éteintes dont les extrémités s'enflamment, soudainement. Il suffit de quelques gouttes de sang, d'une flamme et des bonnes prières pour les réveiller. Les appels ne se passent pas comme dans les films ; la sorcière ne peut pas voir leurs esprits flotter à ses côtés mais elle les sent, elle sait où les morts se déplacent, elle peut entendre leurs murmures et deviner leurs apparences à travers des images qui s’immiscent entre ses pupilles et la réalité. Leurs morts ont été tragiques ; c'est par le feu qu'elles ont péri et c'est grâce au feu qu'elles reviennent, ces sorcières aux longs cheveux roux qu'ils auront rasé en prenant bien soin d'arracher la peau du crâne. Elles lui donnent l'impression de muter sous ses yeux. Elles les voient rousses, puis rasées, puis brûlées. Parfois le grain de peau est encore parfait et la joue encore rose. D'autres fois, les joues sont creuses et la chair noircie colle aux os. Et il y a cette odeur forte qui s'impose dans la pièce, un mélange de viande carbonisée, d'herbes et de fleurs que les sorcières aiment récupérer elles-mêmes dans la nature. Ce n'est pas la première fois que Lydia les appelle pour quitter l'au-delà et la rejoindre, alors ces souvenirs qui les poursuivent et qu'elles lui imposent ne la choquent plus.

« Meyrick ! » se réjouit la première, la plus jeune. « Ta moitié ne nous a toujours pas rejoint. » se moque la deuxième, plus âgée, comme une institutrice qui rend sa mauvaise note à l'abruti de la classe, en remettant en doute sa capacité à provoquer la mort. « Je sais. » qu'elle répond simplement à ses deux interlocutrices, en haussant les épaules. « Tu sais ce qu'on leur réserve aux hommes de cette trempe, de l'autre côté ? » Glousse la première. Lydia hoche de la tête. Ça aussi elle le sait. Elles lui ont déjà raconté qu'on distinguait les personnes qui s'adonnaient à la fornication avec des partenaires consentants de celles qui le faisaient sans avoir besoin d'un accord. Les enfers n'épargnent personnes et les tortures y sont terribles. On peut vous y peler la peau, ne brûler qu'une fine surface de la chair et attendre qu'elle cicatrise pour recommencer l'heure d'après. Et ça, pendant cent ans avant de trouver un pire châtiment. « C'est qu'elle sait tout, cette maudite Meyrick. Elle mettra un terme à sa vie quand elle sera prête à officiellement déclarer la guerre à garce de mère. Mais elle n'est pas prête. Elle sait qu'elle se fera manger et que sa mère n'est pas du genre à pardonner. Même pas sa propre progéniture, aussi talentueuse soit-elle. Elle le sait. » chuchote la plus vieille, dans un rire inquiétant. « Ce qu'elle ne sait pas, par contre, c'est comment surprendre sa mère au point de la rendre incapable de répliquer. Sans la tuer, cependant, pour rendre l'affaire plus amusante et surtout pour sentir la crainte et le respect. Pour flatter l'ego. Elle a besoin de nous, la sotte.» Le rire plus léger de la plus jeune résonne dans ses oreilles, elle sent même son souffle dans sa nuque et sa voix se perdre à l'intérieur de son crâne, comme un écho. « Flatter l'égo ; la meilleure manière de débusquer les sorcières et les prétentieuses pour les mener tout droit au bûcher. » C'est une mise en garde. Au même moment, une sonnerie retentit dans son appartement et le bruit suffit à terrifier ces femmes du moyen-âge qui disparaissent instantanément en emportant avec elles leurs souvenirs et leurs parfums particuliers.

Lydia connaît peu son quartier et les personnes qui y vivent. Pourtant ce kiosquier fait partie des rares personnes qui connaissent son prénom et se permettent de la tutoyer. Ils ignorent souvent le reste. Mais pas lui, pas cet homme qui n'a d'honnête que cet endroit étroit dans lequel il travaille et la marchandise qu'il accepte d’étaler sur ses présentoirs. Il y a des habitudes, des tatouages et des indices qui sautent aux yeux des plus observateurs. Ce n'est pas la première fois qu'elle lui glisse des billets pour être ses yeux et surveiller les allers et les venus des vautours qu'elle ne souhaite pas voir rôder près de chez elle. Jusque là, il n'était pas sensé intervenir, seulement lui glisser une ou deux informations lorsqu'elle venait acheter son journal, chaque matin. Et puis, il y a eu cette dispute, une semblable à toutes les autres, et cette porte claquée, comme s'il s'agissait la dernière fois. Mais ces deux énergumènes savant que ça ne l'est jamais vraiment. Tout au plus, il ne s'agissait que de quelques jours ou de quelques semaines avant que l'un ou l'autre ne cède. La sorcière, en  quittant l'enquêteur, avait décidé qu'elle ne flancherait pas la première. Pour s'en persuader, elle en avait touché deux mots à son marchand préféré. L'odeur de l'argent aidant à trouver l'envie de se mêler à une querelle stupide d'amoureux, disait-il. « Il est en bas. » qu'il lui annonce simplement entre deux crachats. « Quel enfoiré d'merde, c'lui-là. » ajoute-t-il dans un souffle avant que Lydia ne repose le combiné de son interphone.

« Tu veux qu'j'appelle la police? » La rousse lui fait comprendre que c'est inutile et lui passe un thermos de café en plus d'une poche glacée pour endormir les parties douloureuse de son visage. Elle s'excuse et lui promet de passer plus tard. Avec ce kiosquier, elle semble différente. Sans son habit de suffisance, on a du mal à la reconnaître. C'est juste assez pour se mettre un homme puissant dans la poche et l'encourager à agir aussi stupidement qu'un homme saoul en échange de quelques billets. Le vendeur se résigne et repart vers son kiosque. La femme se tourne vers l'élément perturbateur, celui qu'elle attendait mais pas ce soir. Frustrée d'avoir été dérangée, Lydia réajuste son masque d'indifférence. Pour lui, elle n'a ni glace pour apaiser ses plaies, ni serviette pour les nettoyer. « Owain. » Le voir dans cet état la réjouit. La sorcière n'aurait jamais pu avoir la force de porter des coups aussi précis sans avoir à user de sa magie. Néanmoins, elle a assez de classe pour n'avoir que le regard qui pétille. « Tu viens peut-être t'excuser ? » Suppose la femme avant de faire quelques pas vers lui, juste assez pour pouvoir tendre le bras et frapper son épaule dans l'unique but de perturber sa stabilité. Sa réaction, même infime, confirme ses suppositions. L'équilibre, le regard et l'odeur, si on s'approche un peu plus, ne trompent pas. « Tu as bu et tu viens te battre en bas de chez moi ? »  Encore une fois, elle se permet d'ouvrir les hostilités. A vrai dire, ils ne doivent même plus savoir pourquoi leur dernière dispute a éclaté, mais Meyrick est du genre à avoir la rancune tenace. « Sauf si tu as une excellente raison, tu ferais mieux de rentrer chez toi. Tu es foutrement pathétique. »
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Owain Rowe

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MessageSujet: Re: No light, no light [PV Lydia]   No light, no light [PV Lydia] EmptyDim 9 Aoû - 21:36

La main bascule contre la côte qui craque alors qu'il veille à adopter une position qui suggère bien moins la soumission aux coups reçus. Impossible de revêtir la moindre crédibilité quand le sang s'écoule encore de la bouche et que l'arcade sourcilière enfle à vue d’œil. Ses injures se perdent contre ses quenottes acérées, macérées dans le venin qu'il doit avaler pour ne pas corrompre l'assaillant, l'inviter à le faucher davantage de ses phalanges. L'ivresse traduit chaque pulsion, chaque émotion en coup de tenaille sur l'aorte. La sueur vole encore, se mêle à l'hémoglobine fraîche. Décomposé par l'agitation externe et interne, il ne s'attend pas à réussir son retour espéré auprès de la vaniteuse rouquine. Il ne s'agit déjà plus que de sauver les meubles. Il se pare du peu d'amour propre qui demeure après l'altercation quand, enfin, le cerbère accède à sa demande et interpelle la sorcière. Owain efface à plusieurs reprises les traînées écarlates sur son menton mais la saveur métallique ne semble jamais déserter son palais. La nausée s'entretient dans les réminiscences. L'infection a pris racine des années auparavant. Le premier crime, le sang originel pour couvrir ses lèvres. Celui qui ne lui appartenait pas. Mais qui pulse encore dans sa poitrine fracturée comme une litanie sans fin qui lui rappelle ce qu'il est et ce qu'il fait. Hallucination qui éclot subitement à ses côtés. Une poignée de secondes durant laquelle, il se croit ailleurs. Somnambule congédié par Morphée, il lève la main vers son bourreau et termine son geste dans le vide qui surplombe l'asphalte. Il délire , rattrape sa colère et sa fièvre en passant son bras sur son visage endolori. Il se pince la peau plusieurs fois jusqu'à émerger pour lui préparer l'accueil qu'elle a mérité. La morsure de l'ongle sur l'épiderme provoque de nouvelles égratignures qui sectionnent la lividité avec férocité.

Sa silhouette ondule, son maintien gracieux et étudié jure avec le quartier et trahit un peu du mystère qu'elle veille à conserver. Lydia a dévoué ses jours aux parures, aux dorures, à l'argent qui semble cruellement lui manquer depuis qu'il la connaît. Mais elle prend toujours de son temps pour le rappeler, qu'elle n'est pas comme tout le monde. La fierté en bannière, le nez pointé vers les astres qu'elle semble mépriser, elle se dresse donc. Le détective sait toujours exactement pourquoi il s'est permis de lui glisser sa carte le soir où il l'a surprise au centre de son chaos. Il sait actuellement, mieux encore, pourquoi il continue à la pourchasser. Après plus de douze ans de désintéressement marqué et d'indifférence répétée, elle a été la première à remémorer à sa carcasse, ce qu'il existait en dehors de l'exonération. La rage a bousculé l'organisme, elle l'a détruit, elle l'a recomposé. Le désir, l'orgueil, la folie, la convoitise. Des états émotionnels qu'il n'a pu expérimenter qu'en la côtoyant. Un feu nuisible mais surtout, nécessaire. Il est dépendant. De ses départs, de ses crises, de sa haine. Il est totalement humilié par cette addiction mais il sait qu'il ne peut pas s'en passer. Cette relation, c'est l'antidote à la morphine. C'est son seul ticket pour cette étrange humanité qu'il veut voir perdurer.

La trentenaire écarte le moindre soupçon sur cette générosité qu'il ne lui reconnaît pas et qu'il imagine feinte en s'approchant de lui. Après avoir dispensé des gestes bienveillants à son molosse, elle se penche sur son cas, la pupille chargée de satisfaction franche et sans limite. Il se retient d'expectorer le cruor qui pourrit encore sous sa langue en choisissant son foutu faciès comme piste d’atterrissage, simplement parce que ça saboterait son intention première. A la place, il l'écoute se délecter allégrement de la situation. Une gosse qui s'arrange pour dénicher une montagne de bonbons et en défait un à un les emballages pour s'empiffrer sans la moindre délicatesse. Elle prend un plaisir malsain à appuyer sa rétine contre chaque hématome. « Ouais, je suis désolé de pas avoir cogner plus fort ton petit jouet, il est pas assez endommagé pour que tu te sentes pas forcée de le réutiliser à l'occasion. » Finalement, il expulse à nouveau l'hémoglobine et vise la parcelle de bitume qui accueille la semelle de l'insolente, si proche de la facture délicate de sa chaussure.. « Et moi qui croyais naïvement que t'avais besoin de fric. Arrête de te la raconter, foutre un mec devant ta porte, non mais laisse-moi rire. T'avais peur que le grand méchant loup vienne te bouffer ? » Ironie sans précédent et blague de très mauvais goût qu'elle ne peut pas apprécier à sa juste valeur malheureusement. Il ramasse le vermeil au coin de sa bouche d'un revers de main et balance ses yeux dans les siens, avec provocation. « On sait tous les deux que t'as rien d'une jeune femme en détresse. Je savais pas que tu avais si hâte de gaspiller ton oseille dans ce genre de merde. La prochaine fois, mets-y plus d'effort parce que c'est ta manœuvre qui a été clairement pathétique. T'es pas fichue de régler tes problèmes toute seule, comme une grande fille ? »] Un ricanement sinistre suivi d'un étranglement quand son flanc émet un nouveau grésillement qui lui soutire plusieurs ondes de douleur dont il se serait bien passé.

Éreinté par cet enchaînement, il finit par en venir au fait sans plus aucun détour. « J'ai obtenu une nouvelle affaire d'un généreux donateur. Mais de toute évidence, t'es pas intéressée et tu roules assez sur l'or en ce moment pour te payer des chiens de garde. » Ses guibolles oscillent quand il cherche à s'approcher d'elle pour la toiser plus dignement de toute sa hauteur. « Fais pas ton emmerdeuse. T'as besoin de ce fric, on le sait tous les deux. » Sa voix traîne plus laconique encore et déverse les derniers débris de son insolence avant qu'il ne finisse par soupirer. Combien de confrontations ? Combien de cris et de coups ? Il a arrêté de les compter depuis longtemps maintenant. Il ne peut pas espérer mieux que ça. Rien de plus enivrant que la sensation de ne rien contrôler et d'être vivant. Dans toutes les pires composantes que cela suggère.[/color]
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Lydia Meyrick

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MessageSujet: Re: No light, no light [PV Lydia]   No light, no light [PV Lydia] EmptyLun 10 Aoû - 0:46

La garce. Elle exulte. Elle n'a aucune compassion pour cet homme qui souffre et qui saigne. Elle s'en amuse. Il peut bien se moquer de ses méthodes, mais Lydia lui répondrait volontiers que la fin justifie les moyens. La sorcière aura ôté la vue à un garçon dans l'unique but de satisfaire les envies de sa génitrice et abandonné un homme entre la vie et la mort pour se venger du mal qu'il lui a fait. Owain ignore sa chance quand Lydia décide de se venger seulement en payant un homme plus fort pour lui arranger les traits du visage. Un mauvais sort et le sacrifice d'un animal à corne aurait suffit pour que cet idiot vive à tout jamais dans l'obscurité et dans le silence, sans comprendre pourquoi, ni comment. Mais il ne mérite pas ce genre de punition. Il n'a jamais participé à sa destruction, après tout. Il n'a jamais rien fait contre sa volonté, lui. Owain n'a fait que lui dire la vérité, à chaque fois, sans passé par mille chemins. C'est pour ça qu'elle le déteste autant qu'elle adore ; il l'a sauvé en lui disant qu'elle serait mieux entre quatre planches. Il y a des attentions, les plus sincères et les moins intéressées, qui ne s'oublient pas.

La femme s'écarte un peu quand elle voit le mélange de sang et de salive s'écraser près de sa semelle. « On est tous libre de dépenser notre argent de la manière qui nous convient le mieux, n'est-ce pas ? » dit-elle en faisant allusion à toutes les gélules qui s'agglutinent dans son estomac pour détruire les cellules de son corps et abîmer son âme. « Tu n'es ni mon père, ni mon comptable, Owain. » Les nouveaux pauvres oublient difficilement leurs habitudes d'antan. On ne peut pas les rendre moins agaçants et leurs rappeler que l'argent a une valeur. Ils ne le savent pas. Lydia pourrait s'isoler dans une cabane au fond de la forêt qu'elle resterait la même enragée. Peut-être sans les talons et les parfums, cette fois. A son tour, l'enquêteur se moque et Lydia se contente de hausser les épaules. Ce n'est pas elle qui se tient le ventre et qui crache du sang, après tout. Finalement, il lâche la raison de sa venue avant se redresser pour mieux la toiser. Lui, l'homme grand et fier. Elle, la femme ridicule et faible.

En parlant de nouveau d'argent, il tente de lui faire croire qu'elle a besoin de travailler et, indirectement, qu'elle a besoin de lui pour le faire. Les hommes, pense-t-elle, et leur arrogance. Les yeux clairs ne quittent pas sa carcasse et leur expression semble toujours autant amusée, comme si aucune de ces remarques, aussi justes soit-elles, ne pouvaient la toucher. Il doit bien se douter, après tout ce temps, que ce n'est pas la meilleure méthode pour la forcer à poser un genoux à terre. L'argent, la sorcière a su faire sans et ne représente qu'un moyen d'avoir un toit au-dessus de sa tête, un peu de nourriture dans son frigo et de quoi se payer certains ingrédients pour réussir ces incantations. L'excès d'argent lui rappelle sa famille et le luxe dans lequel elle continue de vivre, alors si elle désir se débarrasser de quelques billets d'une manière aussi stupide, quelle importance, Owain ? Il mérite ces coups autant qu'elle mérite les insultes. « Fais pas ton emmerdeur. On dirait plutôt que tu as besoin de moi, on le sait tous les deux. » La sorcière s'amuse, encore une fois, avec les nerfs de son coéquipier.

L'inverse est aussi le cas. Lydia a besoin de lui. Passer moins de temps dans sa tanière et plus à ses côtés lui permet de se concentrer sur le malheur des autres plutôt que de trop penser au sien. Il la ramène sur Terre quand elle s'enferme dans son monde magique ou elle redevient l'adoratrice de Satan et de son royaume. Elle ne connaît plus que la haine, la douleur et la tristesse. Et parce-qu'elle ne conçoit pas que cela puisse être plus que ça, Lydia le considère simplement comme une agréable distraction. Comme l'humain qu'elle a connu plus jeune ; mais un humain qui ne la détournera pas de ses projets initiaux, cette fois. Un jour, peut-être, il apprendra que les pires femmes dissimulent les pires failles derrière leurs masques. Il comprendra pourquoi une personne si faible le premier soir s'efforce désormais de paraître aussi forte, impitoyable et moqueuse. Le précipice ne la tentera pas une deuxième fois. Mais c'est dans ce trou béant qu'elle y jettera tous les autres.

Sa main part à la rencontre de la veste de l'homme. Elle le tire par le col pour l'approcher un peu plus, ses muscles n'ont probablement pas envie résister alors elle en profite. L'orgueil lui lie les lèvres. Jamais elles ne pourront laisser une telle vérité être prononcée de vive voix, même pas par pensée. Il ne faut surtout pas troubler l'esprit. Lydia goûte le sang et la peau qui lui a déjà trop manqué. Il la tuera, un jour, pour ne permettre aucune logique dans leurs échanges. Il lui attrapera la gorge et la serrera si fort qu'elle ne pourra plus déblatérer toutes ses sottises et son arrogance. A moins que lui aussi ne veuille seulement profiter de ces moments où elle appuie sa bouche contre la sienne, contre ses entailles encore sanguinolentes et douloureuses. La pécheresse aime trop la présence de cet homme, c'est pour ça qu'elle en paye d'autres pour le faire fuir, lui briser la mâchoire et les os. Et il reste quand même, le masochiste. Tout ça pour combler l’ego d'une femme qu'on forçait, autrefois, à fréquenter les hommes issus des bonnes familles, comme une vulgaire pute plus chic que les autres. « L'affaire d'un généreux donateur, tu dis? » Son souffle se mêle au sien, moins régulier. Ses doigts se permettent de rejoindre l'arcade sourcilière enflée sur laquelle elle appuie. Encore une provocation. « Parle-m'en ; peut-être que l'histoire est assez intéressante... » qu'elle suppose en s'écartant d'Owain. Ses mains quittent l'homme pour retrouver l'intérieur plus chaleureux des poches de sa veste. « C'est vrai que je lui dois encore de l'argent. » Ment-elle en jetant un coup d’œil vers le kiosque.
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Owain Rowe

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MessageSujet: Re: No light, no light [PV Lydia]   No light, no light [PV Lydia] EmptyDim 16 Aoû - 20:07

Une domination incertaine, un pouvoir absent pour un jeu bien existant. Qui d'eux parvient réellement à maîtriser les chocs et les éclats ? Ils se positionnent selon les épanchements de haine, les ratés de l'aorte et les passions dissoutes dans l'urgence d'un mépris à endosser. Honnêtes et vicieux, ils évoluent dans les ombres pour mieux attirer la lumière et son jugement inébranlable. Giflés par une pureté qui dérange leur laideur respective, ils assouvissent leurs vices dans d'autres drames tapageurs jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une carcasse dépecée de toute estime à la prochaine nuit, dans la prochaine heure qui suit. Rien à espérer et tout à craindre. Pourtant, ça ressemble au pari contraire pour lui. De quoi devrait-il avoir peur ? Qu'a-t-il à perdre ? Il n'y a plus rien à calciner. Plus d'âme à souiller, plus de vertus à préserver. Un meurtrier conscient et une bête amnésique. Quant à elle, quels sont seulement ses crimes ? Elle en porte, en emporte dans sa démarche enivrée de ces coutumes oubliées dans les circonstances et d'interdits franchis qui noient la rétine. Owain ne s'acclimate pas à l'immaculé, il s'adapte à la noirceur qu'elle déplie sur lui en effectuant un énième diagnostic du bout des cils. La rouquine lui dérobe l'oxygène en y associant sa fragrance rythmée d'une floraison perpétuellement en ruine. Elle accentue l'orgueil et taraude la bêtise démontrée au pied de la bâtisse. Le détective se lance dans cette provocation insolite qu'ils se plaisent à entretenir pour ne pas se frapper ou se consumer dans une attraction répudiée et alimentée. Rien n'est simple et tout est naturel pourtant. D'addiction en addiction et Lydia pourrait s'avérer être la plus létale de toutes. Sans doute, en a-t-elle conscience et s'en délecte-t-elle. Le malheur de l'autre est toujours prétexte à son bonheur.

Elle soudoie le silence relatif pour délier de nouvelles vérités qui ne dérangent nullement le camé. Il s'assume dans la décadence et ses mots n'ont pour autre effet que de provoquer une indifférence opaque sur son faciès fracturé. N'y a-t-il pas une forme de lâcheté exacerbée dans ces deux actes ? Acheter la tranquillité. Peut-être qu'il est hypocrite. Peut-être qu'elle a tort. Peut-être que ça n'a pas la moindre importance. « Au moins, je me planque pas derrière un molosse parce que j'assume pas mes emmerdes. » Se sent-il obligé de préciser. Après tout, c'est une guerre ouverte. Le dernier mot compte. « Je suis juste le mec que tu baises dans tous les sens du terme, le bon samaritain du coin qui te propose du boulot facile alors que t'es qu'une putain d'ingrate. » La rancœur se drape de l'ivresse et provoque un condensé d’amertume qui se ramasse au coin de la bouche avec les restes d'hémoglobine. Dans cet acte, elle se plaît à manier le texte pour le rejeter à son interlocuteur. Elle se moque de ses formulations et appuie sur toutes les plaies pour asseoir son règne des seules façons qu'elle connaisse. Les plus sournoises. La hargne force un nouveau ricanement plus sinistre encore dans la gorge du soulard. « C'est sûr que j'ai besoin d'une mégère caractérielle pour pas finir au chômage. C'est pas moi qui suis sur la paille, Meyrick. » Grossir le trait, l'amener à l'absurde afin de voiler la justesse de ses propos. Il sait déjà qu'elle a remporté la première bataille. Et il ignore encore à quel point ça se vérifie par sa suite.

Les gestes divulguent une ultime manœuvre qu'il ne peut anticiper dans l'ébriété et qu'il ne veut interrompre dans l'apathie. Elle se l'approprie, revendique chaque parcelle de son être en refermant ses griffes sur son corps décharné. La gravité se réarrange et il ne sait déjà plus comment se défaire de cette force qui l'accole aux lèvres de l'impertinente. Elle se presse contre chaque contusion pour lui rappeler chaque souffrance évanouie, pour lui insuffler un semblant de vivacité dans une enveloppe hantée par la mort. La faucheuse déserte la poitrine, le néant se résorbe. Il n'a pas l'occasion de subir réparation et brimade, pas le temps de déposer ses bras sur la silhouette pour la soumettre à sa propre démence, à sa propre destruction. Elle recule déjà la garce. Les doigts se rassemblent sur l'arcade enflammée. Il ne sourcille pas, il refuse de lui concéder la moindre grimace. Il attend qu'elle mette un point à ce paragraphe pour débuter le suivant.

Rapidement, violemment, sa paume se plaque sur sa crinière flamboyante, sa bouche effleure la sienne pour sceller une autre vérité. « Tu me prends vraiment pour le dernier des cons. » Ses ongles s’incrustent dans son cuir chevelu avant qu'il ne tire sur sa cascade de boucles pour faire basculer sa tête, resserrant sa poigne sur sa chevelure afin qu'elle en ait mal. Il prend un malin plaisir à la maintenir contre lui, du bras replié, du coude qui prend appui sur sa colonne vertébrale. L'os charge la chair de sa prisonnière jusqu'au craquement. « Je m'en tamponne de ta mauvaise comédie et je vais pas t'en parler ici, je suis pas le chien que tu congédies à la niche. On rentre. »  Sa main libre glisse contre le contour de ce visage insolent, elle souligne la mâchoire de la trentenaire. Son pouce et son index s'arrêtent au menton alors qu'il oriente plus férocement son regard dans le sien. « T'as peur que je fasse tâche avec la déco peut-être ? Ou que je saccage absolument tout ? Que je te pique l'argenterie ? Depuis quand t'as peur de moi, Lydia ? » La condescendance factice retombe alors qu'il la relâche abruptement pour mieux avancer vers l'entrée.  Son épaule s'aligne à l'encadrement dans l'expectative. « Tu rêves de rappeler ton toutou de compagnie ? Mais t'es sûre que t'as seulement le billet avec le bon chiffre ? Arrête de faire la gamine, fais-moi monter qu'on en finisse, putain. Plus vite tu arrêtes tes conneries, plus vite tu verras plus ma gueule. » Les hématomes se forment doucement. Malmené par les tiraillements, l'oppressé se recroqueville un peu et rêve de sa pharmacie. Inutile de préciser que ce n'est pas en ces lieux qu'il trouvera le remède à tous les maux. Juste le poison pour stocker d'autres sensations tout aussi désagréables mais tout autant nécessaires.
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Lydia Meyrick

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MessageSujet: Re: No light, no light [PV Lydia]   No light, no light [PV Lydia] EmptyMer 19 Aoû - 0:58

Peut-être est-ce l'effet de l'alcool qui commence à se dissiper parce-que les coups deviennent de plus en plus précis. Ce ne sont pas seulement les paroles ou les actes, ce sont aussi les souvenirs qui viennent s’immiscer entre Owain et sa rétine. Parfois, il arrive à lui rappeler la dangerosité des hommes et ce pourquoi elle se complaît à reproduire les pires horreurs sur les corps des plus faibles d'entre eux. Il crache son venin directement entre ses lèvres et Lydia s'en nourrit. C'est probablement ce qui lui permettra d'asséner le coup critique s'il ne reste pas sur ses gardes. Elle sera sans pitié, la sorcière. Pour l'instant, elle se retrouve piégée, incapable de bouger si elle ne veut pas plus souffrir. Ses mains sales se permettent d'outrager la chevelure héritée de ses ancêtres calcinées, la raison de son éducation rigide et de son apprentissage rigoureux. Lydia ne fait même pas l'effort de se défendre, elle reste à la place de la silencieuse, la presque soumise. Cependant, les hommes devraient apprendre que ce n'est jamais avec la méchanceté et les insultes que la femme est rendue plus docile. Piquer la bête sauvage, même patiente, ne rendra sa réaction que plus terrible. Il se permet d'imposer ses conditions sous seul prétexte que Lydia a plus besoin de lui qu'il n'a besoin d'elle. Rowe n'a pas totalement tord. Pas seulement pour l'argent. Pour l'occupation, pour l'attention, le divertissement, aussi. Cet enfoiré, elle l'a dans la peau. C'est probablement pour ça qu'elle se permet d'être aussi exécrable avec lui ; c'est la manière qu'ont les faibles de se protéger des mauvaises tentations. Ils y gouttent, s'en délectent puis la repousse en prétendant qu'elle est dégoûtante. Ils se mentent, finissent par s'en persuader avant d'être de nouveau attirée par elle. Sa tentation. Son Owain et ses plaies béantes sur lesquelles elle adore lancer des poignées de sel, juste pour l'entendre se plaindre et le voir se débattre. 

« Depuis quand j'ai peur de toi ? » Répète-t-elle sans faire l'effort de rattraper son avancée. « Tu te pointes bourré devant chez moi, tu frappes le type a qui j'ai demandé un peu d'aide et tu insistes pour me voir, apparemment dans le seul but de me rappeler que j'ai besoin de toi, du travail que tu veux bien me donner et de ton argent. » Lydia reprend les mots dits et les actes faits pour les modeler afin de recréer une nouvelle réalité. Le portrait qu'elle dépeint d'Owain n'est pas le bon, elle le rend plus horrible, plus odieux, plus malsain. La psychologue se tient là, face à lui, sans avoir honte des propos qu'elle ose tenir. Et il est là l'autre pouvoir de la sorcière, celui d'être une femme, d'inspirer la fragilité, l'impuissance. Si l'attitude et le ton étaient les bons, on y croirait presque, mais là... Là, son désir le plus profond demeure seulement celui de le rabaisser. « Je ne voulais pas te voir ici ; tu ne monteras pas chez moi. Et si tu ne comprends pas ça alors probablement que, oui, tu es le dernier des cons. » Si elle semble tout faire pour l'encourager à s'en aller, c'est aussi parce-qu'elle n'est pas prête à le faire entrer dans son sanctuaire. Même au bout de deux années à partager leurs expériences, leur travail, leurs odeurs, ils ne peuvent pas prétendre se connaître. Ils parviennent parfois à intercepter de nouvelles informations, mais qu'est-ce que cela peut-il bien représenter si ce n'est la face émergée d'un ice-berg monstrueux ? 

« Peut-être bien que j'ai envie de l’appeler ; ça te ferait du bien... Et peut-être bien qu'après ça, je le ferai monter chez moi, lui, et je lui expliquerai que je n'ai pas assez d'argent pour le payer. Peut-être que je lui proposerai autre chose pour nous arranger tous les deux... » Lydia fait glisser son pouce dans sa bouche, lentement, comme une caresse buccale qu'Owain pourrait apprécier. « Enfin, aie un peu d'imagination. » Une vulgarité qui jure avec ses attitudes. Des propos et des gestes dont elle n'aurait jamais pu être à l'origine, dans une autre vie, enfermée dans son château, destinée à épouser un homme qu'elle affectionnait à peine. Pourtant, Owain l'encourage a faire sortir tout ce qu'il y a de pire en elle. « Tu penses que tu peux venir ici pour m'insulter, m'expliquer tout ce que je te dois, me rappeler où j'en serai sans toi ? » Ricanement. « Tu voudrais quoi ? Que je dise oui à la moindre de tes volontés ? Que je me mette à genoux devant toi ? Ou mieux, que m'abaisse encore plus bas pour pouvoir poser mes lèvres sur vos pieds délicats, monsieur Rowe ? » Elle fait mine de rire de bon cœur en posant sa main sur l'épaule de détective. Et rapidement, elle reprend son sérieux pour lui offrir son troisième doigt en guise de conclusion à cette discussion stérile. « Si tu es juste venu pour me dire que tu pouvais tout te permettre sous seul prétexte que, sans toi, on aurait probablement enterré que les morceaux récupérables de mon corps, alors la mégère caractérielle te dit de bien aller te faire foutre, mais chez toi. »

Les bras croisés contre sa poitrine, Lydia continue de le fixer sans savoir ce qui l'empêche de remonter dans son appartement sans attendre de réaction de sa part. Peut-être qu'elle veut lui donner une dernière chance d'être le plus intelligent d'entre eux ; elle risquerait de le prendre, à tord, comme une victoire. De toute manière, la nécromancienne ne pourrait pas le laisser monter à l'étage, elle ne pourrait pas le laisser découvrir son intérieur, la personne qu'elle est à travers les livres, les grimoires et les antiquités qui s'entassent sur ses étagères. Les plantes étranges, presque rare. Les bougies, les craies, peut-être même des traces de sang si elle n'a pas été assez attentive dans son ménage. La partenaire sait son talent pour découvrir ce qu'il se cache derrière les mystères et les questions sans réponses. Les secrets de Lydia doivent en rester. Personne ne peut entrer chez elle. On ne peut faire confiance à personne. Même pas à Owain.
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