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 monstres des mers (islay)

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Vergil Graham

‹ MESSAGES : 45
‹ DATE D'ARRIVÉE : 09/08/2015
‹ DOUBLE-COMPTE : Erebe Verger
‹ L'ENDROIT : océan, vaste territoire, Poseidon que tu nargues des fonds noirs

EVIL SPIRITS IN HEAVENLY PLACES

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MessageSujet: monstres des mers (islay)    monstres des mers (islay)  EmptyVen 14 Aoû - 23:33



La nuit tiède embaumait...Là-bas, vers les îlots,
Une harpe d'amour soupirait, infinie ;
Et la mer, déroulant ses vagues d'harmonie,
Étendait son linceul bleu sur les matelots.

Albert Samain



Nuit d’absinthe pour la muse distraite. Les talons claquent, martèlent les rubans de pierre qui serpentent entre les architectures contemporaines de la ville. Crimson, la belle empourprée... Aussi fourbe que les pires, ainsi enrobée de ses plus beaux atouts. Les innocents, qu’elle attire. Les félons à même titre... Les premiers sublimés par l’urbanisme soigné, les seconds par le viol des lois sacrées. La bohémienne en balade peut en sentir l’essence bigarré. Blanc moucheté, l’acide enfiellant les douces senteurs d’été.  Un premier pas qui claque dans les frontières de la ville, un bouquet d’impressions vertigineuses  percutant la muse dorée. Belle la blanche hirondelle, à trainer ses courbes grecques dans les fresques muettes des alentours. Loin de la mer, colosse abandonné dans les eaux pour le galbe séduisant de celle incarnée sur la terre des péchés. Les premières fois furent les plus éprouvantes. Contrainte de confier son poids en la stature de deux supports étriqués, aux pieds supplantant les nageoires, à l’eau absente pour alléger et les os, et la chair. Pourtant curieuse de cette vie au-delà de l’écume, la vétuste diablesse et sa persévérance parmi les mortels. La curiosité muée en fascination pour ces éphémères parmi les immortels.

Il suffit de quelques années pour que l’étincelle grésille dans l’œil damné. Quelques interactions pour rendre la lucarne intéressée. Puis un enfant pondu dans la masse. Le premier, l’unique. Le seul. Un écart, l’oubli dans la fièvre de l’autre. A l’aimé emporté et l’engeance rescapée au fléau temporel. La seconde est raison de la venue infernale. Au premier maux s’en ajoute un autre. Pire, féroce. Et plus expérimenté. Celle qui cherche sa seule portée perdue dans les affres de l’humanité. Où es-tu petit poulpe ?

Leviathan, ou plutôt Vergil, s’engouffre dans l’avenue principale après qu’un taxi l’eut déposée à l’entrée de la ville. Quartiers dépeuplés à minuit passé, la blondine n’est pourtant pas d’humeur à quêter après un hôtel où crécher. L’envie de s’égarer sous les astres blancs et de croquer aux vents glacés. Certains penseraient qu’il n’est pas très recommandé pour un tel gabarit de déambuler dans les boyaux urbains à une heure où les fauves sortent de leurs trous. Mais la prudence ne s’applique pas au monstre tapis sous la jolie carcasse. Que sont-ils tous, ces pacotilles, ces débutants, face au fossile des abimes ? Qu’à t’il à craindre, le Gigantesque des mers, devant la jeunesse surnaturelle qui s’étale et se pâme comme de jeunes cerfs mis à l’épreuve ?

C’est l’âme posée que l’illusion avance parmi les sans abris et les chats de gouttière, passant de petites veines nauséabondes à de grands boulevards enluminés sous les robustes chandelles. Les mirettes chaloupent du paysage urbain à la voûte céleste, la curiosité pétille aux talons qui tâtent et dévorent. Puis d’autres pas qui s’ajoutent, accompagnent les premiers. Sans aiguilles claquant, un mâle senti dans le vestige de ses pas. Pourtant, la noble des enfers bifurque vers une place où chantent seules les fontaines dans le mutisme diurne. Personne, l’endroit déserté. Pas même un sans abri pour venir tremper ses orteils croûtés de champignons dans l’eau claire jaillissant par litres. Elle seule avec un monstre... Sourire aux lèvres.


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Islay Jeckyll

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MessageSujet: Re: monstres des mers (islay)    monstres des mers (islay)  EmptyDim 16 Aoû - 10:00

focus your fury

La nuit enveloppe et dresse les monstres, beaux apparats revêtus par les terrifiants. Voile nocturne dans lequel il s’enfonce et observe les autres, eux les mortels, eux les plus faibles qui rentrent au confort, à la sécurité. Islay se demande toujours jusqu’à quel point ils peuvent s’aveugler, jusqu’à quelle limite ils refusent de voir, de comprendre le danger qui gronde à chaque pas, chaque recoin, chaque fissure. Ils sont tous là, les mauvais, les plumés, les singuliers. Tous ennemis à aimer la nuit. Cheval curieux, il erre dehors, à la fraicheur du soir, ces promenades dont il a besoin. Eviter l’étouffement. Une autre envie qui court, qui éveille le danger. Appétit éveillé. Chasse organisée. A ne pas avoir envie de chercher, au premier qui croisera sa route, à l’imprudent qui toquera contre les ambres.

Islay traine sa carcasse affamée, étrangeté d’une allure et d’une personnalité. Le costume somptueux qu’elle a tenu à ce qu’il porte et au-dedans, malfrat, démon, infernal aux paroles profanes. Apparence trompeuse, beau roi qui arpente les rues, foule les pavés et cherche la proie. La nuit superbe en effraie plus d’un. Aucune vie dans les rues, quelques ombres sournoises mais rien de plus. Les humains rentrés chez eux, à la protection d’un foyer, de quelques prières. Islay pourrait… entrer dans une maison, dérober un repas et repartir… il pourrait, s’inviter, s’amuser mais l’excuse n’est plus intéressante. Un… ma voiture est en panne, je peux emprunter votre téléphone ou tout autre invention qui fonctionne toujours. Les naïves qui acceptent. Une fenêtre crache la lumière et s’en découpe une ombre qu’il observe depuis l’autre côté de la rue. Voyeur. C’est le cas. Un fait non renié. Il aime à surprendre les vies, à les observer, à essayer de comprendre. Après six siècles sur Terre, il s’étonne encore de la race humaine. Eux les faibles.

Reconnaissance inconsciente. D’une femme qui le dépasse, blonde impériale qu’il suit du regard, d’une qui normalement échappe à la mort, d’elles qu’il préfère voir vivante et à ses draps. L’appétit pour les idiotes, les dindes, les gamines qui pullulent par dizaines. A croire qu’il fait une action double. Filature mauvaise, maladroite. Islay ne se cache pas. Les ruelles empruntées, des détours, et lui toujours derrière, à piétiner une ombre rieuse. Une place où ils arrivent, vide d’empreintes, les absents, les rires muets. Conversations tues. Les vies ont fui au loin. C’est l’hésitation du mouvement. D’un geste qui suffirait à tordre le cou, à trainer la carcasse dans un coin. C’est souvent ce qu’il fait, lorsque l’ennui est trop grand, et l’appétit trop important. Pas de ça. Il gâcherait l’opportunité. De quelques pas il se rapproche, au profit d’une ombre, d’un recoin sombre où grésille un lampadaire ancien. « C’est un défi ? Ou peut-être d’la provocation… ça vous intéresse de mourir ? » Paroles jetées, neutres de ton. Mains aux poches, le dos contre la lumière imparfaite, un sourire taquin vogue. Le défi d’affronter la nuit, d’une femme au dehors. Un piège trop grand dans lequel il tombe. Insouciant qui s’attaque à un poison trop gros. Islay ne les reconnaît pas, eux les infernaux, eux qu’il a côtoyé. L’oubli. La mémoire percée par la magie, les souvenirs réarrangés, enfermés derrière des portes. Que rien ne subsiste de ses connaissances du passé. Et d’elle… l’animal furie des eaux, il n’en distingue rien, pas même un indice, un petit quelque chose lié au souffre et à l’iode. Rien. Odorat absent sous l’enveloppe humaine. « J’dis juste ça pour vous prévenir… » que je vais vous tordre le cou. La gueule de léviathan dans laquelle il tombe. Insecte naïf. Toujours à courir au danger, à ne pas prendre conscience qu’il n’est pas roi.


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Vergil Graham

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MessageSujet: Re: monstres des mers (islay)    monstres des mers (islay)  EmptyDim 16 Aoû - 14:47



La nuit tiède embaumait...Là-bas, vers les îlots,
Une harpe d'amour soupirait, infinie ;
Et la mer, déroulant ses vagues d'harmonie,
Étendait son linceul bleu sur les matelots.

Albert Samain



Aux pas qui s’enchevêtrent, c’est le souvenir qui remonte et assiège la caboche. L’esquisse d’une jeunesse insouciance qui admire le féroce et vient se perdre dans ses filets. Aux semelles qui s’alignent, c’est la mémoire d’un égaré pris sous son aile, d’un galopin aussi bien apprécié que taloché. C’est le fou éduqué sous son joug, l’ambitieux échoué sur  ses palmes. La souveraine des fleuves méphitiques n’oublie pas ses favoris. Les protégés, les morniflés. Agneaux noyés dans l’antre du colosse et dévoyés jusqu’à la moelle. L’odeur distincte, puanteur des enfers que seuls les archaïques peuvent complètement estomper. Et si le diable accouplé à sa démarche se pense imperceptible, la sublime dénote pourtant quelques lianes d’odeurs acides. La senteur de l’encens violette, aspect nu de l’enfer à ses pieds. Relent subtil, discret, Vergil s’interroge sur les desseins du chasseur, se demande s’il a reconnu la géante adulé, ou s’il ne que simple sot en quête du danger. Quoiqu’au regard de la situation, c’est la jolie qui devrait sentir l’angoisse gonfler sous ses côtes. Si elle n’était que la fragile, la carcasse humaine incarnée...  

La balade nébuleuse s’achève sur l’agora inopinée où la muse et le hasardeux viennent d’éclore. La charogne qui dans une même foulée, s’approche et murmure ses inepties. Il ne la reconnaît pas, pense t’elle en pivotant pour faire face au fou planté sur son flanc.  Le bel incarné, l’équidé supplanté par l’humaine enveloppe. Tricheur tout comme elle, à duper les mortels et jongler avec leur vulnérabilité. A crever leurs cœurs incertains, aimer ces fragiles un temps éphémère…

« Tu es toujours aussi sot… » Murmure glacé, lèvres souriantes. Etrange combo, l’esquisse trompeuse du monstre planqué sous la désirable. « [colorlightblue]La mémoire flanche ? Dois-je te la raviver ?[/color] » Question sans réponse, la menace gronde au Leviathan qui d’un pas, réduit la distance. Quelques millimètres tout juste pour séparer l’antique et son benjamin, la blonde qui penche la tête de coté et visse deux calots sombres sur le félon. Haleine des enfers qui percute le visage boucané, l’ossature se délivre de sa puissance et de son abîme. A celui qui crût en la svelte éphémère, se trouve maintenant asphyxié du putride, de la pestilence infernale. Relent des enfers, le propre aux déchus, aux chaotiques ailés. La belle mise à nue.  « Qu’on t’il fait de toi ? Modelé par les humains. Un sorcier t’aurait-il muselé ? » Des cas trop fréquents, des monstres et des autres qu’elle a vu enchaîné aux sortilèges. Par dizaine, vingtaine, la liberté ôtée, chimère privée sous les doigts enchanteurs. Elle qui a toujours réussi à s’en sortir, leur filer entre les doigts. Personne pour dompter le titan, tous morts dans sa gueule. Quelques uns étranglés, saccagés sous ses blanches phalanges.

Le beau étouffe à ses pieds. Une main s’égare et saisit la gorge. Carcasse levée comme un vulgaire sac à patates, les pieds s’agitent à quelques centimètres du sol. Celle qui est reine au-delà lorgne l’amnésique et  d’un mouvement simple, l’envoie se fracasser contre la fontaine. Os qui gémissent, chute du fauve dans l’eau limpide. Le claquement des talons reprend et se rapproche de des eaux tourmentées. Vergil qui s’assied sur le bord en marbre et contemple l’écorché. « Suren, ce nom t’es t’il encore familier ? » La voix devenue tendre d'espérance. Une caresse qui se perd sur la joue trempée, l'enfant sera t'il pardonné?



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Islay Jeckyll

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MessageSujet: Re: monstres des mers (islay)    monstres des mers (islay)  EmptyDim 16 Aoû - 17:47

focus your fury

La question d’un regard. Les ambres s’animent. Paroles étonnantes qu’il ne saisit pas. Le tutoiement. La connaissance qui est supposée. Islay ne comprend pas. Poney perdu qui retrouve une ancienne connaissance. Sa mémoire évoquée, le mot à ne pas prononcer. Le dédale. Il cache le tremblement, rabat les manches sur les plaies découvertes. La torture des sorcières, le corps entravé, muselé, marqué. Perte de mémoire qu’une famille a orchestrée. Un mouvement de recul quand elle approche, elle, la blonde diabolique. Et voilà Islay à courber l’échine, à craindre d’être encore la proie d’autrui. Une chance sur quatre de tomber sur un démon. Pas de repas pour ce soir. Ça suinte les abimes, et le souffre. Des anciens qu’on ne côtoie jamais, des infernaux qui refusent de poser pied sur Terre. Il tremble de peur. De soumission. Pas un mouvement, plus de recul. Figé sur place. Cheval parfaitement dressé. Elle évoque une muselière et il se permet un sourire, voudrait lui dire que ce n’est pas qu’une image. Qu’ils l’ont fait, qu’ils ont été ingénieux. Eux les maléfiques. « Sabots liés par contrat… viles petites sorcières, n’en reste plus qu’une » Effrayante créature qu’il devient en présence d’une autre, à reconnaître l’espèce, à reprendre l’apparence délaissée. Un sournois. « J’appartiens toujours à quelqu’un. J’connais pas la liberté » Un fait. Naissance et destiné à servir un cavalier. A devenir monture d’un des plus grands. La Mort qu’il aurait du côtoyer. Trop tard. Bélial. Lui qui l’a abandonné. Tous qui l’ont rejeté. Personne n’est venu le chercher. Sorcières qui l’ont convoité. Les fers toujours à ses pattes. Le mors.

L’attente d’une action. Il est perdu l’each, détrôné, devenu proie pour une chasse retournée. Les doigts à la gorge, la prise ferme. Il se moque, pense que ce n’est qu’un tour. Idiot. Carcasse soulevée du sol. Petit gabarit qui le tient comme un chien, une vieille dépouille. Ses mains qui s’accrochent aux anciennes, les nageoires disparues, apparence trompeuse qu'elle a revetu. Une issue qu’il tente de créer. Impossible. Des mots qu’il tente de cracher. Impossible. Le corps vole contre la pierre, s’échoue dans l’eau. Quelques secondes à perdre connaissance et les poumons se gorgent d’eau, il suffoque dans quelques centimètres, cherche l’aide et revient à la surface. Lèvres fissurés, joue mordue. Crachat de carmin dans l’eau, à sortir pitoyablement du bassin. Gémissement. Les élodées courent sur la peau à nue. Main et cou. Algues tatouées qui viennent se loger à chaque contact de l’eau. Pantin désarticulé. Soufflé par la force de l’autre. Elle qui s’est assise à côté, elle qui observe. Impériale créature qu’il ne reconnaît toujours pas.

Suren. Un impact dans la caboche, une mémoire qui défaille, des trous qui ont été créé, des impasses. Le labyrinthe d’une mémoire qui n’est pas sien, un fil d’Ariane absent. Il ne se souvient pas, il ne peut pas, n’en a pas le droit. Le prénom à arracher de la bouche de l’inconnue, les lèvres à coudre, la langue à déchirer. Personne ne peut. Un prénom oublié. Un prénom aux notes terrifiantes. Suren. C’est l’écho dévastateur des tortionnaires. Islay n’ose pas prononcer le prénom, rien qui ne sort de la bouche close. Rien. La tête se tourne de droite à gauche, au refus d’obtempérer, de comprendre ce qu’elle veut, ce qu’elle est, qui elle est. Les sorcières ont fait un travail grandiose. La mémoire d’un démon enfermée, une boite de Pandore à la clé incertaine, aux verrous bancals. La clé qui est sienne, la clé qu’il ne sait pas retrouver seul. Les portes de la mémoire sont de trop. Des couloirs. Des dangers. Deux milles ans de souvenirs s’entretiennent difficilement. Il se masse les tempes, cherche encore un peu. Des flashs, des tranchés net, la douleur qui vrille le corps. Roulé en boule. Piètre créature sur le sol. Souffle coupé. Le prix d’une mémoire qu’il force. Animal apeuré. « Il existe pas… plus… je le connais pas » Carcasse trempée qui tremble d’un froid qu’il ne ressent pas. Frissons à la peau. Réaction humaine. Il se laisse aller contre la caresse éphémère à la joue. Encore un indice qu’il ne saisit pas. Un puzzle déconstruit. Des gestes compliqués, le corps fracturé, les vertèbres en vrac, il s’assoit et s’adosse à la fontaine. « C’est perdu pour mon repas… » Dépit.


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Vergil Graham

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MessageSujet: Re: monstres des mers (islay)    monstres des mers (islay)  EmptyLun 17 Aoû - 18:12



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Crachote le pauvre diable, le moitié submergé dans l’eau claire de la fontaine. L’ayant rejoint en quelques pas, l’antique platine contemple sa plus grande réussite d’époque, aujourd’hui réduit à poussière d’esclave sur l’écorce mortelle. Lui-même devenu faillible, semblant oublieux du monstre qu’il fut jadis.  Monstre apprivoisé, devenu comme les fragiles peuplant l’orbite bleue. C’est triste. Presque un deuil pour l’Ancienne. C’est un enfant perdu loin de ses nageoires. Enfant jamais retrouvé. Jusqu’à aujourd’hui…  Ici qu’il se terrait, lié par de l’habile magie. Etalon muselé au premier sabot posé sur la paume terrestre, mustang privé de sa liberté sitôt son premier jour expié loin des Enfers. « Tu l’as connue autrefois... Des siècles durant, tu étais l’indomptable à mes côtés. Nous parcourions les eaux, dévorions quelques âmes perdues, quelques diables jaloux. Personne pour nous contraindre, nous étions les inaccessibles… » Cela dura un temps. Quelques siècles où elle n’était plus seule à voguer dans les flots. Il fut celui qui éveilla l’appétit pour la compagnie. Solitude devenue insoutenable pour le colosse abominé aux quatre coins du cosmos. Par les siens, et les autres... « Puis tu es parti un jour. Disparu. A milles lieux de moi, ils en ont profité pour te punir. Banni des enfers par les nôtres. Tu étais trop jeune pour leur faire face. Et moi, trop loin pour te garder sous ma palme. » Mots doux et tendres qui s’écoulent des lèvres affligées. Les doigts posés sur la joue qui déjà s'éclipsent. Caresse éphémère, encore incertaine...  « Je suis désolé de n’avoir pu te protéger… » Ni de t’avoir trouvé plus tôt, pense t’elle entre autre…

Belles et graciles, des mains se tendent jusqu’au visage de l' effrayé. Tremble l’animal, le semble t’il écorché. Terrible travail exercé par les charmeuses, ces ignobles vipères, qui plantent leurs crocs et mangent le surnaturel jusqu’à l'étiolement. Caboche agitée enlacée avec douceur entre les doigts laiteux. Le crâne est orienté, regards qui s’accrochent aux faciès inclinés. « Je t’ai connu avec plus de persévérance… » Bouche souriante à la proposition insinuée sous un voile malicieux. « Il rôde encore quelques égarés dans la ville. Entre les clopinards, quelques rares et jolies qui reviennent à des heures impossibles »murmure le timbre joyeux. Invitation au macabre, la blondine impériale lorgne son cadet avec intérêt. « Nous chassions ensemble fut un temps. Pourquoi ne pas recommencer ? » Renouer peu à peu avec le démon enchaîné dans l’espoir de sortir la mémoire de son ankylose. Souvenirs qu’elle souhaite raviver, au cheval choyé, apprécié, longtemps durant. Les tympans se languissent du claquement des sabots. Des hennissements furieux se mêlant à ses hurlements puissants. Une belle époque...

Une idée progresse en silence dans son cortex. Celui de manger la fautive et rendre ainsi la liberté à son poulain. Les sorciers pourtant qu’elle évite, crainte d’en croiser un suprême, le genre à maîtriser les arts anciens. A la probabilité de se retrouver à son tour enchaînée, les ennemis dévorés jusqu’aux derniers. En reste malheureusement quelques uns, les sournois qui se terrent comme des renards. Maudits soient-ils.




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Islay Jeckyll

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MessageSujet: Re: monstres des mers (islay)    monstres des mers (islay)  EmptyJeu 20 Aoû - 20:16

focus your fury

Un conte. De ces cruelles histoires pour les enfants, ces mots versés qui n’ont aucun sens, qui ne peuvent pas être la vérité. Juste une histoire. Rien de plus. Islay ne se souvient pas, ne peut pas… ne veut pas. Confusion. De ce qu’il reste du passé, c’est sous cadenas, verrouillé par de l’habile magie. Parcourir les mers. Dévorer. Les mots sonnent curieux. Il n’est jamais allé dans les eaux, n’en a jamais eu le droit. Trop dangereux qu’elles disaient. Des menteuses. Les océans terrestres qu’il ne connaît que par les livres, les mots des bouches moqueuses quand elles lui racontaient, évoquaient qu’au delà de Crimson il trouverait une cristalline sans fond. Barrière contre laquelle il s’était échoué. Grilles de la ville refermées. Un mors qu’il porte constamment. Cheval trainé à la maison. Sabots liés. Vie enchainée. Il tremble le canasson. Le corps sans contrôle à l’évocation de ce qu’il ne peut pas reconnaître comme ses propres souvenirs. Des trous dans la caboche. Perforations hideuses qui emmêlent le passé. Léviathan absent de sa vie. Infernal démon autrefois abandonné pour d’autres compagnons, d’autres jeux. Equidé inconstant.

La joue encore effleurée. Sa main qu’il lève, cherche à attraper le poignet de la blonde, à maintenir le contact. Ephémère. Caresse perdue. Au souvenir du touché, ça heurte là-dedans, déverrouille quelques portes à la mémoire, entrouvre. Pas assez. Il secoue la tête, à croire que le geste va démêler les nœuds là-dedans.

Chasse à deux. Proposition étrange. Les ambres qui accrochent les billes bleues. Question. Une vraie proposition, pas une moquerie ? L’intérêt regagné. Il se lève péniblement, les os encore secoués de la chute. Squelette à l’envers. Vertèbres qui craquent et se reforment. Assis sur le rebord de la fontaine, à contempler les vêtements trempés. Sensation de froid qui parcourt la peau, fait naitre des frissons. C’est l’oubli du ressenti humain, de toutes ces particularités qu’il doit accepter. « C’est plus difficile de les chasser, comme ça… » Les bras ouverts, l’apparence humaine qu’il désigne, deux pattes pour se déplacer. Corps contre lequel il s’est souvent battu. Au regret de la véritable, l’enveloppe perdue depuis des siècles. Pas un homme. Pas de ça. Les miroirs qu’il a longtemps fracassés. La brisure des mains, le sang sur les murs. A la croyance que si il se blessait suffisamment, il redeviendrait cheval. Perdu ! « Comment ils vous nomment, là-bas ? J'me souviens pas… elles ont… tout effacé » Le regard qu’il détourne, à ne pas vouloir affronter les représailles. Déception qu’il a déjà aperçu dans les bleutées. Elle qu’il reconnaît d’une importance pour son passé. Elle. Il a oublié Islay. Egaré les siècles de barbaries. Sentiments rejetés. Avalés par les eaux. Cheval abandonné. L’homme perdu sur Terre. Repères absents. La tête qu’il prend entre ses mains. Cherche ce qu’il ne trouvera pas. Disparition.

Les mains reviennent aux poches, tissu collé à la peau. Sensation désagréable. « Faut juste en tuer un… proprement pour que j'lui vole ses vêtements… » A nouveau debout, légèrement chancelant. Il semble tout droit sorti de glorieuses batailles. La main qu’il tend vers la blonde, n’a pas oublié un semblant de politesse. Passant qui attire le regard, l’appétit soudain. Les pas dans lesquels il marche, invite l’inconnue à faire de même. Une ruelle. Une maison et la clé tourne dans la serrure. Craquement sinistre. Tête dévissée. Force non mesurée. Cadavre jeté à l’intérieur, crevé à qui il dérobe les tissus. A ne pas se soucier du regard. Vétements défaits, pris à l’autre et le voilà à vêtir une odeur inconnue. La mort qui éveille le diable. Les pulsions assassines revenues. Visage changeant. Au bonheur sadique. « Viande pourrie, j'mange pas d'ça… j'vous suis » Au dehors. Cadavre laissé dans l’entrée. A ne pas se soucier des problèmes qu’une mort entraine.

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