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 Family business - Lydia

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Howard Meyrick

‹ MESSAGES : 109
‹ DATE D'ARRIVÉE : 02/08/2015
‹ L'ENDROIT : Entre ciel et terre, dans les ombres d'une guerre imminente, et silencieuse

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MessageSujet: Family business - Lydia   Family business - Lydia EmptySam 8 Aoû - 1:03

Family Business
En famille, tout se sait mais rien ne se dit


Tracas. Voilà ce qui le taraudait. Vil animal, fuligineux fauve, paradant sous son crâne, dans son esprit, en raclant des griffes, parasite honni. Tracas, compréhensible, à l’égard de sa famille. Famille aux milles secrets et d’une l’irréprochable image ornée. Légitime trouble, en son fort dissimulé, car lui, désillusionné, ne s’était jamais pris à la feinte arbitrairement imposée. Sa famille était loin de la perfection dont elle se réclamait, et les informations qui, à ses oreilles, s’étaient portées, ne provoquaient en lui que méfiance et interrogations. Dans quelque tierce ascendance, laisser un enfant quitter la demeure n’était point une ingérence, mais l’on parlait là d’une maisonnée bien singulière. Aucune matriarche n’aurait abandonné ses prétentions sur sa lignée, encore moins dans des circonstances aussi osées. Des circonstances auxquelles il ne pouvait se fier. Quelle que soit la vérité que les siens dissimulaient, il devait la découvrir, la dévoiler… Souscrire à de si pâles paroles, semblant d’authenticité, n’était pas dans ses habitudes et dans ses visées. Sa subversive croisade ne pouvait en aucun cas souffrir d’un manque zèle, et la méfiance éveillée s’était par trop ancrée. Les circonstances autant que leurs façons l’alimentaient.

Son absence, il l’avait constatée à plus d’un degré, à plus d’une reprise, mais il ne s’était jamais vu présenté l’opportunité de s’interroger. De trop brèves visites, et trop à faire. Et, toujours, ce silencieux bras de fer. Imposer ses volontés à des géniteurs fermés et réfractaires. Toujours, il y parvenait, mais à un prix parfois plus élevé qu’il ne l’admettait. Au prix d’une attention qu’il aurait pu tourner vers d’autres membres de sa parenté. Aujourd’hui, il s’en repentait. Qu’était-il, dans l’ombre advenu, pour que sa cousine s’efface, éperdue. Amertume ressentie, sans nul doute, dans l’atmosphère du salon, dans leurs paroles, presque effacée, pourtant affectée, faible indice qui, pourtant, l’incitait ; l’incitait à la rejoindre, à lui parler. La vérité lui était dissimulée, comme toujours lorsqu’il n’était pas directement concerné, et pourtant il la désirait. Non, parce qu’on la lui dérobait, il y aspirait plus encore. Et il la trouverait, forcément. On ne pouvait la lui masquer longtemps. Le lui révélerait-elle, elle ? Lydia, sa cousine, serait-elle celle qui du voile de mystère lèverait les pans ? Elle en était, après tout, la clef. Le noyau réunissant les éléments dissociés, les indices grappillés…

Il devait lui parler. Et il lui parlerait. Qu’eux le lui refusent, peu lui importait. L’adresse de son cabinet offerte au chauffeur qui le conduisait, lui évitant ainsi d’avoir à souffrir la tension nerveuse d’une conduite qui, par son état, le tourmentait. Lassé, et exténué de ce retour houleux, il ne manquait pourtant pas à ses valeurs et idées. Parmi celles-ci, il se trouvait le sentiment filial, quoi que controversé et sans doute biaisé. Serviable envers sa famille, par devoir autant que volonté, il n’avait de raison de la rejeter, elle, avant de jauger, par lui-même, de son inclinaison. S’il s’avérait qu’il doive à son tour la répudier, il le ferait, mais pas en cet instant et pas de telle façon. En cet instant il attendait, muet, de parvenir à destination. Une destination bien vite atteinte, bien vite jaugée, tandis qu’il quittait le confort du véhicule emprunté. Instant d’attente alors, immobile figure, silencieux regard… Il entre, finalement, décidé. De sa présence, elle est déjà informée, courtois geste, de sa part assumé. Il ne veut la prendre en traître, uniquement échanger, en sa compagnie, discuter…

Uniquement ? Non, à tout avouer, il veut également la tester, la jauger, savoir si, au fond d’elle, gît la même prétention, la même détermination affamée. Ce qu’il veut, c’est une alliée, son départ pourrait être l’affirmation d’une telle opportunité. La salle d’attente est vide, à son exception, mais les lieux lui font entrevoir d’intéressantes notions. Pourtant c’est sans hâte qu’il se pose, s’impose, attendant, puis à la porte s’entre-ouvrant, fait face dignement. Main ferme sur sa sombre canne, pilier pour son corps dévasté, il reste là, droit et muet, coite allégorie, stupéfait. Ce n’était pas ce qu’il attendait, loin de là, à dire vrai. Muet oui, frappé, il l’observe, la détaille, la décortique, même, d’un regard appuyé… Lydia, fleur froissée, lui semble-t-il, mais est-ce seulement la vérité, ou quelque sombre postulat, par l’inquiétude motivé ? Inquiet, il s’avouait l’être pleinement désormais. C’était volontairement, sans doute, qu’on avait voulu l’écarter et il se félicitait de sa fermeté.

Clac, clac…

Cliquètement de sa canne tandis qu’il approchait, sérieux et concerné. Instinct primaire parlait, il ne doutait nullement de sa sécurité, pas avec elle, pas en cet instant. Cueillir sa main de la sienne, délicatement, comme un cristal, ou un oiseau rare, un baiser y déposant… Se redressant, leurs regards se croisant, s’affrontant même, tous deux forts et fiers, et trop lacés de muettes révélations, sans doute. « Tu es partie…  » Pas de courtoisie veule et inutile, pas de rodomontades surfaites et versatiles, uniquement cette affirmation, qui de quelques mots, résumait l’abysse de son ressentiment à l’égard d’une famille de connivents qui taisait les affres d’un contentieux latent…Questions tues mais convoyées, aveux affirmés, à demi-mots, et le tutoiement, venu naturellement. Roide figure, qui soudain se craquelait, ô si discret, à cet impondérable répondait, et dans le tourbillon des affaires de famille, se jetait.  


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Lydia Meyrick

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MessageSujet: Re: Family business - Lydia   Family business - Lydia EmptyDim 9 Aoû - 19:43

Il y a l'envol des oiseaux pour prévenir l'arrivée des dangers et il y a le bruit de la canne qui frappe le plancher pour prévenir de son arrivée. Elle tire sur la poignée pour se dévoiler à lui, ce cousin qu'elle n'a pas vu depuis une éternité. Ou certainement moins longtemps. Ils s'observent, s'analysent, même. C'est la manière qu'ont les Meyrick de rattraper tout le temps perdu sans paraître trop familier. Les regards et les attitudes expriment plus de pensées que les paroles. On ne se saute pas dans les bras, chez eux, on n'exprime pas son affection, ni même son exécration. Pourtant, elle ne semble pas véritablement émue par ces retrouvailles, elle ressent seulement de l'appréhension. Pour une fois. Lydia se doute bien que son cousin n'est pas là par pure courtoisie. Il traîne derrière lui toutes ses interrogations concernant les choses qui lui échappent et que les Meyrick préfèrent taire pour le bien commun, prétendent-ils. Du moins, c'est ce que suppose la sorcière. Il ne peut pas venir dans son cabinet, seul, pour entamer un travail que sa propre mère n'a même pas encore envisagé alors qu'il est le premier à avoir fuit cette famille oppressante. Il s'agit seulement de logique.

Il approche ses lèvres pour déposer un délicat baiser sur le dos de sa main. Elle plante son regard dans le sien lorsqu'il se redresse. Elle esquisse un semblant de sourire en entendant ses premiers mots. « Et tu es revenu, mon cher cousin. » Et comme ils ne sont pas à une de ses soirées qui les forcent à se tenir l'un en face de l'autre en adoptant des sourires satisfaits, elle lui offre son dos. Comme sa canne quand il avance, ses talons claquent contre le sol. C'est le son, tout en élégance, de sa fuite. C'est également l'occasion de détendre les traits de son visage, de retirer le voile d'hypocrisie qui dissimule la nature véritable de ses sentiments. Lydia aurait préféré continué à vider son cabinet, tranquillement, sans avoir à supporté le regard inquisiteur d'un homme, d'un cousin qu'elle n'est pas bien sûre de connaître - parce-que c'est aussi leur manière de tous se protéger et d'affirmer leurs puissances - . Et en cet instant, Howard la domine. Après avoir pris réalisé son absence au sein du domaine familial, il profite de la voir abandonner un autre de ses royaumes. Celui qui représente la réussite professionnelle, l'excellence intellectuelle et la prospérité.

Les murs sont nus et les étagères presque entièrement vidées. La secrétaire a quitté son bureau, ramassée ses affaires et pris soin de couper les lignes téléphoniques. Il n'y a plus de patients dans la salle d'attente, même pas les plus dépendants qui prenaient enfin du plaisir à être le centre d'attention, à être entendus et accueillis dans un endroit aussi séduisant par une personne aussi agréable. Il n'y a plus de tapis, plus de statues, plus de lustre en cristal. Lydia gomme son passage en ces lieux, elle les rend neutre pour qu'un autre puisse en prendre totalement possession. Elle abandonne une de ses passions pour se vouer à une autre, plus importante, beaucoup plus prenante ; sa haine qui ne cesse de grossir et de prendre de la place entre ces organes déjà contaminés et gangrenés.

Elle dissimule les objets de collection, les toiles de maîtres et les livres rares dans des cartons qui ne méritent pas de les contenir. Lydia en profite une dernière fois avant de les enfermer en déroulant de longs morceaux de bandes adhésives. « Tu as fait bon voyage ? » La plus jeune des Meyrick s'épargne les codes de la bienséance. Elle ne lui propose pas de s'asseoir ; il est libre de prendre cette initiative. Elle ne se pose pas en face de lui pour lui donner l'impression qu'il est le centre de son monde ; il ne l'est pas. Mais Lydia entretient tout de même la conversation avec des questions futiles qui l’intéressent tout de même, se persuade-t-elle. « Comment se porte ton frère ? » Son chiffon passe sur la lame fine, triangulaire et gravée, d'un poignard du moyen-âge avant de la cacher dans son fourreau. « Et ta famille ? » Ses parents à lui, qu'elle sous-entend. Puis pourquoi pas les siens. Et ses sœurs qu'elle n'a pas revu depuis qu'elles ont appris. Ces jalouses qui n'ont jamais souhaité aller contre les volontés de leur impitoyable génitrice.

Enfin, la femme estime en avoir fait assez pour la journée. Elle accepte de se poser en face du curieux. Lydia se laisse tomber sur sa chaise, le dos droit, en s'empêchant d'apprécier le moelleux d'un dossier en cuir. « Ou peut-être qu'échanger sur des insignifiances ne t’intéresses pas. » Ses doigts se croisent au-dessus du bois ciré de son bureau. Enfin, la sorcière semble tout à fait disposée à échanger avec le second Meyrick. « Dis-moi ce qui t’amènes ici. »
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Howard Meyrick

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MessageSujet: Re: Family business - Lydia   Family business - Lydia EmptyVen 14 Aoû - 22:58


Douceur de ce délicat vélin, magnifique, marmoréen, à peine effleuré, déjà révéré, écrin de sa cousine retrouvée. Mais que de tension, en son sein dissimulé, qu’il distinguait sans totalement l’appréhender. Sa noirceur n’était pas le voile funèbre qui aurait dû l’auréoler, Dame à la mortelle présence et à la chair de lait. C’était de la tristesse, qu’il ressentait, diffuse et éthérée. Et à d’autres essences mêlées, qu’il se refusait à aborder, préférant à elle s’adresser. Accepterait-elle de lui parler ? De se dévoiler ? L’expectative subsistait. Lui le lointain cousin, souvent absent, distante figure pour tous ses parents, lui tenu à l’écart de sa vie et de ses soucis, pouvait-il seulement prétendre s’élever comme son confident ? Non certainement. Il n’était ni son ami ni son amant, ce qu’il était, un simple parent, membre de cette famille dont elle s’était séparée. Pour quelle raison voudrait-elle discuter ? Et bien peut-être parce, justement, il était distant. Cela faisait des années entières qu’il s’était, à leurs griffes arraché. Des années qu’il avait refusé leur hégémonie, par ses secrets motivé, par sa détermination porté, par lui, par eux insufflée. Oui peut-être justement pour ces faits, ces vérités, accepterait-elle de lui dévoiler ce qu’il ne savait.

De sa famille, il se voulait le protecteur, mais il n’était pourtant pas aveugle à leurs biais, leurs mœurs dégénérées. De sa famille, il se voulait le défenseur, mais leurs fautes il ne pouvait ignorer. Quoi qu’ils lui dissimulent, c’était peine perdue, il le découvrirait, et alors sans remords, il agirait. Il agirait car quant bien même, à son nom il était dévoué, leurs fautes et leurs manquements il ne pouvait pardonner. Pareil faiblesse n’était pas en sa capacité, et d’eux, honteux parents, il serait le marteau de jugement. Qu’importe quelques pertes, leur lignée perdurerait, qu’importe qu’il condamne ses pairs, à sa famille sa loyauté allait, non à ceux qui l’incarnait. Surtout quand vers sa perte ils la guidaient. Et il était bien difficile de ne pas envisager le pire, lorsqu’on les connaissait, ces silencieux serpents qui au travers des complots et des silencieuses conspirations, sinuaient. Bien difficile également était l’objectivité, lorsqu’à cette ébauche de sourire on le confrontait. Lui, apôtre glacé, marmoréen et enfiellé, ne pouvait que se laissait gagner par cette manifestation graciée. Signe de tête, léger, à sa réponse.

Oui, il était de retour, avec ses projets, ses considérations et ses buts. Et elle en faisait partis, ainsi. Claquement à nouveau, de sa canne sur le sol frais, accompagnant le son de ses talons, dans cette pièce se vidant, apparemment. Ces lieux, elle les quittait, de cela au moins, il s’assurait de visu. Elle les quittait donc, mais s’en réjouir il ne pouvait, ce lieu était sien, son accomplissement, sa réussite, qu’elle le quitte à l’égal du domaine ne faisait qu’allonger la liste de ses questionnements. Déconcertant sentiment, qu’en ce lieu, il expérimente, comme une traînée languissante, dont on dissimule les ardeurs. Ses mots ne trouvent de réponses, ses sollicitations sont futiles, mais elles avouent une plus profonde vérité, carence entérinée. Elle n’a plus l’habitude, ou sans doute est-ce du même ordre, quelque chose manque, quelque chose cloche… quelque chose à demi effacé, dissimulé, ou bien était-ce lui qui rêvait ? Il s’installait, étendant sa jambe estropiée, et près de lui sa canne déposée, il l’observait, toujours et avec intensité. Elle se tourne, finalement, et la fatidique question lui décoche.

« Toi  » viens la réponse, sa voix calme et profonde, très loin d’un reproche. Silence volontaire, presque comme un effet de dramaturge, ponctuant cet unique mot qu’il lui offre. Elle. Elle était ce qui l’amenait, le motivait. Elle pour qui il bravait douleur comme contrariété de devoir, en ces lieux résider. Et si sa réponse semblait celle d’un maniaque, d’un harceleur, il s’en guignait, s’en moquait. Éperdument. Prunelles fuyant, un bref instant. Les lieux caressant. Ce qu’ils révélaient, presque indécent, dans le silence fracassant. Et il le rompit de nouveau, finalement, consentant à une rare prolixité. «  Les explications de tes parents étaient au mieux suspectes…  » Fin traînante, mots lacés de sous-entendus, à la terminaison amputée. Au pire, ils le prenaient pour un imbécile simplet. Pourtant il n’y prend garde, ne laisse à leur échange qu’un bref moment de repos. « Et ma venue n’est guère vue d’un bon œil, l’on préférerait qu’avec toi je ne décide de dialoguer… Silence, une fois encore, leur grand jeu, leur arme préférée. Mais pour cette fois, leur masque laisse à désirer »

Léger retrait, à son dos un confort accordé. A nouveau, il l’observe, et dans la fraicheur ambiante un spasme de douleur réprime, alors qu’un nouveau silence, il exécutait, de paroles ponctués. « Je suis venu pour toi, Lydia. Si un jour, j’ai exigé que mon frère m’accompagne à l’étranger, c’était pour le soustraire à leur influence. A présent, d’eux tu te défais à ton tour. Pourquoi ?  » Qu’ont-ils fait ?



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Lydia Meyrick

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MessageSujet: Re: Family business - Lydia   Family business - Lydia EmptyMar 18 Aoû - 20:13

Howard l'inquisiteur, descendant d'une famille d'inquisiteurs. Il pense pouvoir se permettre d'entrer en ses lieux et de poser ses questions alors qu'il connaît la manière d'éduquer les enfants issus des géniteurs Meyrick, il sait les règles tacites qui y règnent. Et les enfants d'hier font les adultes d'aujourd'hui. Personne ne doit parler. Les choses se remarquent parfois, comme les absences, mais il est interdit de s'étendre dessus. Il y a ceux qui savent et ceux qui ignorent. Howard doit bien se douter que le savoir est l'arme qui permet d'avoir le pouvoir sur tout les autres. Pourtant, connaître des choses différentes ne suffit plus. Pense-t-il qu'elle parlera librement parce-qu'il est le seul a avoir eu le courage de lui rendre visite ? Pense-t-il réellement qu'elle lui laissera le plaisir de pouvoir la juger et de décider si lui aussi souhaite la bannir de sa famille ? Il porte le même nom, ce Meyrick. Ils sont rarement différents les uns des autres. Lydia ne l'était pas. Cependant, sa vengeance, à un certain moment, a servi des intérêts différents de ceux de sa chère famille. Une erreur assez grave pour mériter les menaces de mort de sa propre mère.

Lydia entend les mots de son cousin et peut-être qu'à un moment, il parvient a briser des parcelles de son armure de glace. Elle réalise que son frère manque au tableau. Les deux reflets indissociables de la maison Meyrick et le désir du frère de vouloir protéger son double. La sorcière n'a jamais eu cette prétention avec ses sœurs. « Je ne sais pas vraiment. » Qu'elle commence en haussant les épaules. « Peut-être que ma mère en a toujours trop fait et mon père pas assez. » Ses mots ne suffiront pas à satisfaire sa curiosité, mais il s'agit d'un début plutôt encourageant concernant Lydia. Elle parle peut des choses personnelles. Elle les garde au plus profond d'elle et les transforme en force ou en faiblesse. « Peut-être que je suis née en héritant du mauvais sexe, tout simplement. » Coincée dans sa cage, obligée d'en faire plus pour pouvoir s'émanciper, pour avoir droit à un semblant de liberté, de reprendre son souffle. « J'espère que tu as bien profité de ton voyage. Tu as de la chance qu'on ne t'aie pas retenu de force, qu'on ne t'aie pas imposé un mariage. » Souffle la psychologue, l'air songeur. Elle regrette déjà d'en avoir dit autant. Quand Howard a quitté le pays, Lydia n'avait toujours pas de fiancé et aucun mariage de prévu. La nouvelle est grande et oblige une autre question à se poser : qu'en est-il de ce mariage, du mystérieux fiancé ?

Lydia Meyrick ou l'histoire d'une psychologue qui n'a jamais fait l'effort nécessaire pour réaliser qu'elle aussi a besoin de parler, autant des défaites que des réussites, et ce dans l'unique but de ne pas se transformer en bombe à retardement qui n'attend plus que le moment parfait pour exploser et faire subir son courroux à ceux qui auront passé toute une partie de leurs vies à la tourmenter. On change difficilement une éducation, les tabous qui oppressent les familles et qui créer les dégénérescences de l'esprit. Encaisser les coups tout en s'empêchant de les rendre, tout en se privant de se décharger de toutes les peines et les douleurs sous seul prétexte que l'unique synonyme de Meyrick est Puissance. Howard sait toutes ces choses. Même si les parents sont différents, les enseignements sont identiques. Mais ça ne suffit pas. Ça ne lui suffira pas.

« Ils ont tout gâché, Howard. Ils m'ont gâché en m'imposant les mauvais choix. » Elle a déjà du mal à être plus explicite. Mettre des mots sur des pensées, sur des souvenirs, lui demande trop d'effort. Lydia a peut-être la voix qui déraille. Perdue entre son passé et son présent, elle ne s'entend pas vraiment, mais a tout de même le réflexe de s'éclaircir la gorge. « Je te présente mes excuses. Ce ne sont pas des manières convenables de se comporter. » Déclare la plus jeune à son aîné avant d'ouvrir l'unique placard de son bureau en bois. Elle en sort une bouteille d'un alcool offert par un client - persuadé de vivre une relation particulière avec sa psychologue - ainsi que les verres adaptés à ce genre de consommation. « Je ne t'ai rien proposé, même pas de goûter cette liqueur. On m'a raconté que la recette avait été crée pour charmer les papilles d'un roi français... Louis XIV, peut-être. »

Une excuse, rien de plus, rien de moins. Une excuse ridicule. La femme remplit les deux verres avant de lever le sien. « A ta monumentale erreur : celle d'avoir fait le choix de revenir ici, chez ta famille, au lieu de rester là-bas, avec ton frère. » Elle porte l'alcool à ses lèvres pour le goûter. « J'espère qu'il te conviendra. » Et quand les mots ne veulent plus sortir, que le silence devient pesant, les regards prennent la relève.
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Howard Meyrick

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MessageSujet: Re: Family business - Lydia   Family business - Lydia EmptyDim 23 Aoû - 15:28


Réponse inattendue, que celle qu’elle lui dédie. Il en reste silencieux, pétrifié, son visage marmoréen pourtant glacé se peignant de ces infimes aveux d’affectivité que seule pareille surprise pouvait lui arracher. C’était un léger haussement des sourcils, un infime mouvement de la mâchoire et l’esquisse d’une avancée du corps dans l’assise de son siège, rapidement jugulée. Son regard, pourtant, le trahissait. Comment cela, elle ne savait pas ? Elle ne savait pas ce qu’ils lui avaient fait, ou bien était-ce plus compliqué ? Ce devait être cela, et alors, il écoutait d’une attention renouvelée, ses yeux sur elle fixés. La suite, effectivement, donnait à penser. Ils se ressemblaient, comme, sans doute, tous les enfants Meyrick, mais plus que la simple ressemblance, ce qui l’interpelait, c’était les interrogations qui, de ses affirmations, découlaient. Pouvait-on seulement comparer leur univers familiale, et si l’on pouvait effectuer pareille considération, en quels termes arrêtés. D’un coude sur l’accoudoir posé, il éleva la main, un doigt passé sur la courbe de sa gorge en un geste pensif, sans que ses yeux cessent de l’observer. Etait-elle, réellement, née du mauvais sexe, femme condamnée ? Cette soumission de l’égérie à son pendant masculin était de ces traditions qu’il questionnait. Comme aux autres, on lui avait enseigné quelle place elle se devait d’occuper, mais la coutume était de ces créations qu’à son sens, il fallait éprouver et critiquer. Etait-elle, en effet, loin de sa place, femelle née ? Pourtant non, c’était d’un paradoxe inné… Les sorcières, belles de feu, étaient de l’ordre l’emblème glorieux. Etrange alors, qu’elles soient, au simple archétype de la femme, soumises et jugulées… Non qu’il chercha leur domination, ce qu’il désirait, c’était avant tout faire, de tout cela, raison.

Et en cet excès de considérations, il en perdait la présente discussion, quoi que tout lui fût lié. Il en aurait presque raté le sujet du mariage, pourtant abordé. Mariage ? Oui, en y pensant, à leurs âges, il était temps… Mariage donc, était-ce là ce qui l’avait ostracisée ? On le lui avait imposé, de cela, il ne pouvait s’y tromper, entendre la formulation suffisait. Une union ? Il n’en avait jamais eu vent. Quand et comment ? Et surtout, à qui avait-on pu destiner sa cousine adorée ? A cette seule pensée, un pincement de jalousie le saisit… Raidissant son corps, pinçant les lèvres un bref instant, son regard s’assombrissant encore, mer d’encre orageuse. Pareille réaction était abêtie, niais réflexe et déplorable faiblesse qu’il jugule, qu’il affaisse, par elle frustré. Qu’il veuille sur eux veiller ne signifiait nullement qu’il doive, par de tels impondérables, se laisser guider. Et le soudain silence quelque peu gêné lui laissait entendre qu’il y avait plus à l’aveu qu’elle lui avait fait. Il aurait voulu davantage la questionner mais sur l’instant, il n’osait y céder… Lentement, il semblait discerner un fond de vérité, au-delà de ces immédiates acceptions. Alors il se tait, continue de l’observer, des yeux la couver… Ira-t-elle plus loin, acceptera-t-elle de se confier, plus avant, à ses tourments le convier ? A ce stade, mieux valait qu’il ne la pousse pas, ne la force pas. Dans le silence, son souffle discret tentait de ne pas briser les balbutiements de leur connivence encore fragile et troublée. Ce n’était certes pas en si peu de temps qu’il obtiendrait un plein succès… Et pourtant. Pourtant elle poursuivait, à son rythme et, toujours, se confiait. Tout gâcher ? En effet, cela semblait ne pouvoir se discuter. Ce qu’elle affirmait, ce n’était que la cristallisation de ce que lui-même craignait.

Cette fois, c’est d’une expression sans la moindre conciliation qui, sur son visage, se peint. Aucun calme feint. Et la pâleur de son visage accentue la dureté de ses traits, de l’expression fermée et contrariée. Une expression qu’il ne quitte pas, se redressant pourtant, lorsqu’elle dérive la conversation soudainement. Répondant au toast, il imprègne son palais du fin bouquet, repose la coupe et, muet, s’abandonne un moment à l’échange de regards, de ressentis. Manque de verbes, silence pesant. Elle en a beaucoup dit, il le comprend. Sans doute, est-ce à lui de s’exprimer à présent. «   Peut-être est-ce le cas, oui » Rudesse d’un parler soudain dépourvu de ce lyrisme affecté, dont souvent il se parait. «   Peut-être était-ce une erreur. Sans doute devrais-je y perdre. Quoi ? Cela reste à découvrir. Mais je paierais ce prix  » Sourcils froncés, il riva de nouveau son regard sur sa silhouette diaprée. «  D’autant plus, lorsque découvre que c’était également une erreur de partir  » A toute décision, il y avait du bon et du mauvais, mais dans leur univers fermé, chaque pas pouvait être le dernier. Et chaque pas hors des sentiers tout tracé coûtait. Parfois beaucoup trop. «   Lorsque j’ai proclamais que je partais, je cherchais à m’affirmer, à me détacher de mes parents, et à protéger mon frère parce que j’estimais que rester et continuer de suivre aveuglément les décisions de nos aînés n’était pas nous servir  » S’interrompant un moment, il prit une nouvelle gorgée, doigts caressant le verre de la coupe. Silence ponctuant le discourt qu’il déroulait, lentement et avec autant de précautions que ce pouvait. Il fallait avancer, mais lentement, et sans les écueils qu’il désirait éviter.

«   Certes, je maintiens que suivre aveuglément nos antiques façons n’est sain pour personne. Cependant, la vérité c’était qu’en m’exilant à l’étranger je m’ostracisais seul, et je fuyais la confrontation. Loin d’eux je pouvais faire ce que je désirais, mais c’était céder à la facilité. En restant, j’aurais eu à les confronter à chaque instant, mais mes choix auraient sans doute étaient plus impactant » Yeux dans les yeux, posé mais toujours contrarié « Voilà pourquoi je suis rentré. Je vais rester, et je vais les confronter, comme j’aurais dû le faire alors » Geste de la main, corps frémissant sous l’exhalation, prunelles ombrées sous les cils ivoirins, lassitude offerte, comme un don, mais ponctuée, sans jamais se briser. «  Des questions à te poser, j’en dénombre tant, que ce soit sur ce mariage dont tu as esquissé les contours, ou sur ces autres choix si mauvais, ou encore sur ce lieu que tu quittes. Mais serais-je dans l’erreur, en disant que tu as déjà fournis plus d’un effort pour confier ce que tu m’as déjà révélé ? Je voudrais que tu t’ouvres davantage, réellement… mais avant cela… » Nouveau silence, nouveau souffle, lisse expression retournée, le fond des iris flambées, toute sa vitalité, là concentrée. «  C’est à moi de te le proposer. Parce qu’entendre que l’on gâche ta vie, cousine, me contrarie, parce que tous ou presque semblent avoir oubliés, ce que signifie réellement la parenté, mais parce que je vous ai toujours été dévoués...  » Coi saccadé, souffle légèrement sifflant, tout juste contrôlé avant qu’il ne se reprenne, froide figure au vernis craquelé.

Puis enfin, en un souffle léger, à peine esquissé «  Dois-je me battre pour toi également, Lydia, ou non ? Si je provoque cette confrontation… ou veux-tu oublier, et loin d’eux t’exiler, comme je le fis ?  »
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Lydia Meyrick

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MessageSujet: Re: Family business - Lydia   Family business - Lydia EmptySam 29 Aoû - 21:18

C'est vrai qu'on lui a longtemps vanté les mérites d'être une sorcière, et rousse, qui plus est. Descendante de celles qu'on avait chassé durant des siècles avant de les mener sur les bûchers, sur les ponts ou au fond des puits. On lui a fait croire au pouvoir qui sommeil encore dans ses tripes, on lui a parlé d'un avenir radieux, de ses ancêtres qui avaient marqué les légendes et qui avaient laissé derrière elles des centaines de connaissances innovantes. Mais Lydia n'est pas seulement une sorcière. Elle est femme, avant tout. Les sociétés humaines se sont construites de manière à avantager l'homme, le père, le frère et le fils. Et plus la famille est puissante et possède des droits ainsi que des richesses, plus la descendance à son importance pour perpétrer l'héritage. Malheureusement, les filles sont destinées à perdre le nom de leur famille d'origine. Inévitablement elles deviennent moins importantes que leurs frères. Le but premier devient alors de trouver des gendres appartenant à des familles aussi riches, aussi puissantes et qui pourront également apporter de nouveaux privilèges. Les familles de sorciers et de sorcières appartenant à l'ancienne bourgeoisie, demeure avant tout des bourgeois qui appliquent les mêmes codes concernant l'éducation ainsi que les alliances matrimoniales. Alors imaginez la désillusion pour une jeune femme qui a toujours été placée sur un piédestal et a qui on a fait croire que le pouvoir est un gage de liberté. De toute manière, sa mère lui a toujours appris que l'amour éloigne la réussite et les ambitions. Et puis, elle a tenté de la rassurer en lui expliquant qu'elle n'avait pas besoin d'apprécier l'homme auquel on la destinait, qu'elle avait seulement besoin de le tolérer, de lui faire au moins un enfant pour l'héritage. Et, peut-être, avec le temps, elle finirait probablement par s'attacher à son époux, par le considérer comme un amant plutôt qu'un bourreau. C'était la famille avant tout. Et Lydia sait a quel point il a été difficile de s'en séparer... Au point d'en devenir son ennemie.

Son regard ne quitte jamais celui de son cousin. Elle essaye d'y trouver du soutien, de la compassion, ces sentiments humains que les Meyrick ont pour habitude de garder pour eux, de ne jamais partager. Son teint devient plus pâle, les traits plus durs, l'air plus renfrogné. Il goûte l'alcool et chasse les paroles futiles comme s'il ne les avait jamais entendu. Alors Lydia se contente de l'écouter, de le redécouvrir d'une nouvelle manière, même. Howard, à ses yeux, avait été le cousin qui avait quitté le terrain familial par pour s'émanciper de sa famille, seulement pour atteindre la gloire professionnelle comme ses parents s'en étaient toujours vantés. Aujourd'hui, dans ce bureau, Lydia s'aperçoit que les codes familiaux les gardaient éloignés alors qu'ils ne sont pas si différents. Sauf peut-être sa manière de tenir tête à sa famille. Oui, peut-être que Lydia a été la plus brutale. Il faut dire qu'elle cherchait aussi à répondre à des manières toutes aussi violentes de la soumettre. « Alors, je ne peux plus dire que ton choix de revenir et de rester est une mauvaise idée. » Décide-t-elle de conclure après avoir entendu l'exposé de ses honorables ambitions. Et la proposition lancée la force à porter son verre à ses lèvres pour en boire une plus grosse gorgée que les précédentes. « Howard, tu es très certainement le Meyrick que j'estime le plus. » Commence-t-elle après avoir déposé la coupe. Elle esquisse un semblant de sourire en baissant les yeux, juste avant de reprendre. « Je la désire plus que tout, cette confrontation. Mais … Je ne sais pas si nous réussiront à nous mettre d'accord sur la manière de le faire. » Elle envisage de continuer, mais les mots se perdent entre ses pensées et sa bouche qui refuse de les cracher.

Ses doigts rejoignent ses tempes pour les masser. Elle hésite encore alors les quelques secondes qui s'écoulent se transforment en ultime moment de réflexion. Est-ce une ruse de sa part pour récolter des informations ou est-ce le membre de sa famille le plus honnête et le plus conscient ? De toute manière, qu'a-t-elle à perdre si elle décide de révéler les raisons de son malheur, de sa haine et de son absence aux côtés des Meyrick ? Strictement rien, si ce n'est la vie. « Un jour, ils m'ont fait rencontré un homme que je connaissais pas. J'ai tout de suite refusé de participer à ce genre de pratique, mais je n'ai pas vraiment eu le choix. » Qu'elle commence en haussant mollement les épaules. « Il n'était ni totalement charmant, ni totalement odieux. Alors j'ai essayé de lui trouver un intérêt, de partager certaines choses avec lui, de le connaître. J'ai fait cet effort. Mais tu les connais, il suffit de leur tendre la main pour qu'ils t'arrachent le bras. En voyant que je commençais à supporter sa présence, ils n'ont pas attendu pour décider d'une date de mariage. » Elle boit encore un peu. « Je suis passée de Lydia Meyrick, la sorcière qu'on préparait à atteindre l'excellence à … Lydia qui ne serait bientôt plus une Meyrick, le morceau de viande qu'on balance à une famille aussi riche et aussi puissante. » Elle tape du poing contre le bois, fait trembler les tasses. « On m'a toujours enlevé le droit de prendre mes propres décisions, je l'ai accepté parce-que je pouvais compenser avec la sorcellerie, la nécromancie... Mais là, là je serai devenue quoi ? Une femme qu'on a vendu pour jouer le rôle de l'épouse et de la mère contre son gré ? Je ne sors peut-être pas du lot, peut-être que je ne suis pas si exceptionnelle, mais j'estime qu'on pouvait au moins me laisser le choix d'accepter ou de refuser. » Plus le discours avance, plus la voix se teinte d'une colère que la psychologue a du mal à dissimuler. « Je suis partie et il m'a retrouvé, cet enfoiré. » Elle frappe du poing beaucoup plus fort, elle fait vaciller son propre verre qui tombe et la dernière gorgée s'étale sur des papiers qui n'ont plus beaucoup d'importance, désormais. « Et il m'a forcé pendant qu'il répétait qu'il m'aimait. Et j'ai rien su faire, sur le coup. Howard, j'ai rien su faire. J'ai même pas pu me défendre. » Comme si c'était en partie de sa faute. Et la voix se brise pour de bon, et les larmes ne parviennent même plus à s'accrocher aux cils, elles glissent sans aucune honte sur les joues de la sorcière. « Et plus tard, je me suis rendue compte que j'étais enceinte... Et... Je pouvais pas le supporter, alors... Alors je l'ai puni. » Elle ne continue pas son histoire. Ses sanglots l'en empêchent. Elle termine seulement en ajoutant quelques précisions : « Je rêve de les revoir pour les punir eux aussi. Je veux les détruire, je veux qu'ils souffrent plus que moi, je veux les brûler, les voir morts.»
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Howard Meyrick

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‹ L'ENDROIT : Entre ciel et terre, dans les ombres d'une guerre imminente, et silencieuse

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MessageSujet: Re: Family business - Lydia   Family business - Lydia EmptyLun 31 Aoû - 22:15


Lent hochement de tête, autant un agrément qu’un remerciement de quelque sorte. Non, certes pas une mauvaise idée, quoi qu’elle aurait été tout en droit de conserver son opinion sur le sujet. Tel jugement ne le contrariait nullement, car en vérité, il reflétait simplement une autre réalité, un autre angle de pensée. Qui n’était pas sa vérité personnelle, mais qui en était une en elle-même. Peu importait, désormais, car il était revenu ; nul besoin de ressasser le passer ou de s’en lamenter, c’était l’avenir qu’il devait garder en vue. Un exercice sans doute malaisé pour certains, mais qu’il trouvait sur l’heure des plus instinctifs. Quoi que le compliment, soudain et inattendu, qu’on lui dédiait le… le surprenait ? Le flattait ? Au moins un peu oui, nul doute à ce sujet, et estimer, lorsqu’on était Meyrick sous-entendait plus qu’il n’y paraissait. Ce n’était nullement de l’appréciation, et ce n’était nullement du respect, deux termes qui, chacun, portait leur propre signification… mais c’était déjà plus que ce que leur famille cultivait, car l’estime découlait de l’individualité. Et l’individualité, pour qui les connaissait, était chez eux une notion particulièrement biaisée. Pourtant, il ne répond au compliment, ne trouvant aucun terme suffisamment pertinent pour l’honorer à sa juste valeur, et se décidant tout simplement à appliquer l’adage : Si tu ne peux rien émettre d’intelligent, fait silence. Mieux valait s’y tenir, alors, et d’autant plus que c’était ailleurs que résidait son intérêt. Quoi qu’il puisse se sentir honoré d’être ainsi estimé, et il l’était, ce qui l’attisait, c’était de connaître sa position quant à une possible confrontation.

Et l’entendre affirmer, de ce sourire parée, qu’elle aspirait tant à cet affrontement, était ce qu’il avait voulu, le nier aurait était compliqué. Même s’il avait conservé une certaine méfiance, et s’était enjoint à la tempérance pour ne rien brusquer, le besoin de se projeter vers la conclusion d’une telle conversation avait été plus fort qu’il ne l’était. Certes, elle avait raison, qu’ils partagent la même aspiration ne signifiait nullement qu’ils pourraient s’entendre sur les moyens à employer. Ils étaient deux fortes personnalités, avec leurs parcours, leurs idées… bien sûr, qu’ils risquaient parfois de s’opposer, et il n’affirmait pas même qu’ils allaient effectivement parvenir à s’entendre, mais il fallait essayer. Et parce que des deux, elle était la plus brisée et blessée, c’était à lui que revenait le devoir de faire les efforts premiers, d’aller vers elle et de lui offrir quelque chose qu’il pourrait très bien regretter si son jugement s’avérait mauvais : sa confiance. Il envisageait déjà de le formuler et de l’en informer, de l’amadouer quelque peu mais elle inspirait, semblant poursuivre… pour ensuite se raviser. Aussi se tient-il, muet, dans l’attente de ce qu’elle pourrait ajouter. Et il semblait bien qu’il avait eu raison, même si la suite ne fut pas du tout à son goût. Non, pas à son goût du tout, et pourtant en l’écoutant, il prenait lentement conscience de l’effort que cela devait représenter, et du poids qu’elle avait été contrainte de porter. Etait-ce, au travers de ce récit, sa confiance à elle qu’elle lui offrait, ou était-ce avait tout son âme brisée qui s’exprimait… ?

Lentement, ses mains se resserrèrent sur les accoudoirs, ses lèvres se pincèrent quant bien même il tentait de juguler les instinctives réactions de son esprit outré… Non pas surpris, c’était les traditions, leurs coutumes, et pourtant, il ne parvenait pas à effacer sa surprise et sa contrariété. Non c’était pire que de la contrariété, c’était une sourde colère, qui l’aigrissait… Oui, leurs traditions, leurs façons, cet héritage dont la famille s’enorgueillissait, dont leurs parents se rengorgeaient jusque dans leurs tombes, cet héritage qu’ils aimaient plus qu’ils n’affectionnaient leurs descendances et les traitaient comme des potentialités et non comme des individualités… Sa gorge se nouait, son souffle se hachait, son palais de bile se couvrait… C’était stupide, de se déchirer pour cela, alors même qu’il était conscient de tout ce dont étaient capables les guides de leur famille, c’était stupide de s’en émouvoir alors qu’il avait vu et entendu bien pire que cela, mais c’était de sa famille qu’il s’agissait, et c’était sa cousine qui devant lui se délitait. Et sa famille était la seule véritable faiblesse qu’il s’admettait. Il l’observait, à sa chaise cloué, tentant de digérer ce qu’il apprenait, alors même qu’il se sentait déjà l’impulsion irréfléchie d’une guerre sur le champ déclarée. Mais c’était loin d’être finit, et la flamme luisante d’ire dans le fond de son regard s’alluma lorsque du viol, elle parla… On l’avait violée… Un instant, il ferma les yeux, ses traits durcissant, et quelque part, peut-être dans le ciel, quelque chose gronda, lent et lourd, menaçant et sourd.

L’outrage lui ronge les tripes, à la pensée qu’un étranger se soit approprié sa cousine, qu’on ait osé le lui permettre et plus encore, qu’il ait causé pareille souffrance. Car on l’avait permis, comment pourrait-il même en être autrement ? Cette pensée l’obsède, alors qu’il se lève, et dans le mouvement brusque de sa jambe blessée, fait tomber sa canne. Pourtant, Howard n’y prête qu’une attention mineur, un bref coup d’œil, avant qu’il ne remplace l’outil fidèle par la surface du bureau, plus commode en cet instant, tandis qu’il le contourne pour s’approcher d’elle, pour s’arrêter près d’elle, l’observant… Ses pupilles abyssales sont légèrement dilatées, son regard fixe, et d’une colère glacée alors qu’il pose son autre main sur son dossier, abaissant lentement un genou jusqu’au sol touché, un éclaire de douleur qu’il rejette, entêté.  Une légère déglutition le marque pourtant, avant qu’il ne libère l’une de ses mains, fouille une poche, en sortant un tissu brodé, propre, immaculé, efface ses larmes avec délicatesse, une préciosité dans les gestes, presque comme s’il s’occupait d’un cristal gravé. Dans le geste se dissimulait cependant l’esquisse d’une poigne d’acier, dans le léger tremblement des doigts, violence contenue. « Je t’aiderais » Souffle-t-il finalement, sa voix portant cette même note, ce même tranchant. Sa main se figea, et il abaissa le carré de tissu, le déposant sur le bois du bureau avant de prendre sa main pâle et glacée, et de la serrer.

Quel mot utiliser, pour incarner tout ce qu’il pensait et ressentait ? Aucun n’était adéquat. Mais il le fallait pourtant, il fallait au moins essayer. « Peu importe que nous ayons des mésententes, nous les dénouerons. Peu importe nos intérêts divergents, je… » Une ponctuation inattendue, tandis qu’il jugulait violemment ses sentiments, tandis qu’il se relevait sans pour autant la lâcher « Je t’aiderais. Ils seront punis, pour ce qu’ils ont fait… Leurs âmes dégénérées ne connaîtrons aucun repos, et dans leur agonie, nous laveront notre nom » Se redressant, il se tint là, icône vengeresse et froidement réprobatrice, l’impavide de ses traits formant une nouvelle expression en elle-même « Il est temps pour une purification. Une purge » Les mots étaient pesés, pesants, jamais nerveux mais violents dans leur poids « Tu les verras détruits, morts, et plus encore… tu verras leurs noms tomber dans l’oubli, par le temps balayé, leur lignée et leur legs brisés… Toutes ces traditions qu’ils nous ont serinés, et pour lesquels ils voulaient nous briser… Lydia, tu le verras, je t’en fais le serment » Silence soudain entre eux, ses paroles scellant tandis qu’il la relâchait, s’éloignait, autant pour penser que pour leur offrir une nouvelle distance de sécurité. Qui savait ? Contournant de nouveau la surface boisée, il se baisse, tout aussi péniblement, et sa canne récupère, sans pour autant s’asseoir, en étant incapable en l’instant.

Une pensée fait surface, tandis qu’il observe l’espace « … Tu as dit avoir puni cet homme… que lui as-tu fait ? Et ton enfant, qu’en est-il ? » Qu’en était-il de ce rejeton, oui, car c’était tout de même de leur sang dont il s’agissait, tout comme le bâtard que son frère avait engendré…

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